Le Courrier des auditeurs du 19.08.2022

le courrier des auditeurs du 19.08.2022 Valentina répond à vos messages...

Bonjour à toutes et à tous ! Comment allez-vous ? Moi je viens de rentrer des vacances. Cette année je suis finalement arrivée au delta du Danube. Je n'y étais jamais allée et maintenant que j'ai découvert le delta de mes propres yeux, je confirme : c'est un endroit magique. Vous le savez peut-être, le Danube se jette dans la mer Noire par trois bras : Chilia, qui est la frontière avec l'Ukraine, Sulina, qui est un canal élargi pour la circulation des bâteaux et Sfantu Gheoghe, qui n'est pas ouvert aux grands bâteaux, car il n'est pas trop profond. Pour mon séjour, j'ai choisi le village de Crisan qui est au centre du bras de Sulina, entouré par de nombreux lacs et canaux. On était au cœur même du delta je dirais. Comment s'y rendre depuis Bucarest ? Nous avons bien évidemment opté pour la voiture et nous nous sommes rendus à Tulcea, la dernière grande ville et port sur le Danube avant d'entrer dans le delta. A Tulcea nous avons garé notre voiture dans un parking spécialement aménagé pour les personnes qui se rendent au delta. C'est un parking en plein air, sécurisé, et ça coûte 30 lei par jour (6 euros environ) pour y garer son automobile. Il est situé au bord du fleuve, donc, les arrêts des bateaux qui vous emmèneront au delta sont là aussi. Il suffit de prendre ses bagages et se rendre à l'arrêt. Plusieurs compagnies de petits bateaux privés rapides ont des courses sur le bras de Sulina, de Tulcea à Sulina, toutes les deux heures à commencer par 10h du matin, jusqu'à 18h. Pourtant, pour avoir une place dans ces bateaux il faut réserver d'avance, par téléphone ou sur le site. Quand vous réservez, il faut préciser pour combien de personnes et quelle destination. La barque vous déposera sur le ponton de la pension indiquée. Il faut faire attention aux bagages aussi, sur le site, les compagnies mentionnent qu'il faut avoir un maximum de 20 kg de bagages par personne, mais à ce que j'aie vu, ils sont assez flexibles. Donc voilà, une manière de se rendre depuis Bucarest au delta du Danube au bras de Sulina. A part cela, chaque pension peut organiser elle-même le transfert par bateau si vous choisissez un endroit du delta qui n'est pas accessible en voiture.


Ceci dit, après près de 3 heures de route en voiture depuis Bucarest, nous avons garé notre voiture à Tulcea, nous avons pris la barque rapide et dans une heure nous étions accueillis par nos hôtes de Crisan. C'était le soir et donc le moment du dîner. Evidemment, le poisson est la vedette de tout repas au delta, en entrée, comme au plat principal. Souvent, les pensions touristiques du delta ne proposent pas de menu à la carte, mais le chef se met d'accord la veille avec les touristes sur le dîner et le déjeuner. Comme ça, tous les plats sont préparés le jour même et tout est frais. Evidemment si quelqu'un ne veut pas manger du poisson, on lui prépare autre chose. Suivirent 5 jours de détente, de repos et d'émerveillement. Le delta est un endroit magique. La végétation est unique. Voir des oiseaux au bord de l'eau à chaque pas c'est quelque chose d'invraisemblable presque. Voir les grands bateaux sur le Danube, c'est vraiment impressionnant. Le bras de Sulina est le seul ouvert à la circulation des grands bateaux. Je vous recommande de faire au moins une promenade en soirée, entre 18 h et 21 heure. La lumière du soleil sur les lacs est superbe et le coucher du soleil sur le Danube est à couper le souffle. Les propriétaires des pensions sont très aimables, très ouverts et ils vous aideront organiser des randonées sur les lacs et vous indiqueront les principaux endroits à visiter. Une randonnée peut durer entre 2h et 5h selon la destination. L'autre moitié de la journée, nous on l'a consacrée à la piscine. D'habitude les pensions sont dotés de piscine, puisque les villages du delta sont plutôt isolés et il n'y a pas grand-chose à voir à part les maisons. Mais il y a aussi des hôtels plus grands du type village-vacances qui proposent plein d'activités et d'espaces de loisirs.


Balade sur les canaux le matin, piscine le soir, ou vice-versa, on n'a pas eu le temps de nous ennuyer durant ce voyage. On a visite la petite ville de Sulina, jadis un grand port, aujourd'hui une petite ville quasi-oubliée, mais quand même la ville sise le plus à l'est de Roumanie. On a vu l'endroit ou le Danube se jette dans la mer Noire, avec plein de bateaux commerciaux qui attendent d'entrer en Roumanie à l'horizon. Une autre fois, nous sommes allés à Mila 23, un petit village sur le vieux Danube où est né le fameux Ivan Patzaichin, le plus grand nom du canoë-kayak roumain de tous les temps. On a découvert plein de lacs où de milliers d'oiseaux passent l'été. On a été ravis de voir deux colonies de pélicans et des milliers d'autres oiseaux. Un autre jour, nous avons visité la forêt de Letea qui est une aire protégée et où vivent des chevaux sauvages. Bref, on a fait de notre mieux pour bien profiter de ce premier voyage au delta. Ma fille a été ravie et veut retourner au même endroit l'année prochaine.


Moi, je reviens du delta avec le cœur émerveillé par la beauté de la nature et la gentillesse des gens qui nous ont racontés leurs histoires. Mais leurs histoires sont tristes. A part les pensions de familles et les quelques hôtels de luxe qui ont vu le jour ces dernières années, en réalité, les villages du delta sont presque vides. Dans les  belles maisons bleues et blanches habitent les grands-parents ou des parents qui travaillent dur pour que leurs enfants puissent étudier et s'établir ailleurs. Presque tous les jeunes sont partis se faire une vie ailleurs en Roumanie ou à l'étranger. Vu que l'accès au delta est extrêmement difficile, les villes et les villages sont dépeuplés et presque en ruine. A Sulina il ne reste plus que 3 milliers d'habitants, alors qu'il en avait 10 000 au début des années '90. Au village de Letea aussi, il n'y a plus 150 personnes, alors que sa population tournait autour des 3000 habitants il y a deux ou trois décennies. En ce moment le tourisme est le seul qui fait bouger le delta et cela uniquement de mai jusqu'à octobre. Bon. Je m'arrête là puisque je vais vous faire découvrir le delta aussi dans les reportages de RRI. Maintenant je donne la parole aux amis qui nous ont écrit ces derniers temps.


 Bonjour, chère Maguy Roy ! Merci pour votre retour sur nos programmes, dont je me permets de citer quelques passages : « L'actualité roumaine est fournie avec toujours les évènements tragiques d'Ukraine, les initiatives des Trois Mers réunissant 12 pays d'Europe de l'Est (ouverts aux pays ne faisant pas encore partie de l'UE) visant à renforcer des projets relatifs à l'économie, aux transports, aux voies de circulation et à l'autonomie énergétique notamment  l'exploitation du gaz "offshore" de la Mer Noire. L'émission Pro Memoria sur le grand Voïvode Etienne le Grand était fort instructive et évoquait la vie médiévale en Moldavie, notamment le commerce du poivre et de la soie. Je vous souhaite à toutes et à tous un bel été ensoleillé et reposant vous permettant d'oublier tous les soucis de la vie et du monde et de profiter pleinement de chaque instant partagé en famille ou avec des amis. » Merci de tout cœur, chère amie, c'est exactement ce que j'ai essayé de faire pendant le voyage dont je viens de parler. J'espère que vous avez aussi profité de cette période de vacances. Merci pour tous vos retours sur nos émissions, ils sont très importants pour nos ! A bientôt sur les ondes !


Surprise dans notre boîte postale : un email du Japon ! Envoyé par Teruhiko Kachi qui nous dit : « Comment allez-vous ? C'est mon deuxième courriel à votre section depuis septembre dernier. J'écoute habituellement vos émissions en anglais pour le Japon sur ondes courtes, mais récemment les émissions en français ont été entendues également sur ondes courtes tôt le matin au Japon avec une condition de réception relativement bonne. (...) J'imagine que la Roumanie souffre aussi de conditions météorologiques anormales comme le Japon », conclut  Teruhiko Kachi. Effectivement, la météo est de plus en plus bouleversante chez nous aussi. Cette année c'est la sécheresse qui nous a frappés le plus durement. De nombreuses cultures ont été endommagées, bien que les autorités disent que les récoltes suffisent pour couvrir la demande interne, voire pour exporter. Le Danube dont je parlais tout à l'heure a atteint de bas niveaux historiques dans le sud de la Roumanie, si bien qu'il n'est plus navigable par endroits. Des bandes de sable sont visibles à certains endroits et les habitants des régions avoisinant le fleuve racontent n'avoir jamais vu la base des piliers des ponts jusqu'ici. Qui plus est, comme vous avez pu l'entendre sur nos ondes, la canicule alterne avec les orages. Après des jours avec 36, 38 degrés à l'ombre, les températures chutent à 20 degrés, on a de la grêle et du vent très fort, puis la canicule revient. L'hiver a presque disparu en Roumanie. Quand étais enfants, dans les années 80, l'hiver durait bien 3 mois comme on nous le disait à l'école. Il y avait plein de neige. De nos jours, l'été se prolonge jusqu'à la fin octobre et la neige arrive en janvier, si elle arrive. A ce que je me rappelle, on n'avait pas parlé de canicule dans les années 90. Avoir 38 degrés à Bucarest était impensable. C'est à peine il y a une dizaine d'années que nous avons ressenti le besoin d'installer la climatisation chez nous. Aujourd'hui, il est impossible de vivre sans climatisation. Les enfants ne s'en rendent pas compte, sans doute, mais nous les adultes nous avons d'autres repères pour la météo et c'est anormal pour nous d'assister à tous ça. Je me demande bien si ce réchauffement climatique peut vraiment être stoppé... 




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Publicat: 2022-08-19 20:28:00
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