Le peintre Ştefan Popescu

le peintre Ştefan popescu ... un nom de poids parmi les peintres de l'entre-deux-guerres

Né en 1872 à Fințești, petite commune du département de Buzău (à l'est de la Roumanie), et mort en 1948 à Bucarest, Ștefan Popescu est un nom de poids parmi les peintres de l'entre-deux-guerres. Talent reconnu dès son vivant par les institutions culturelles de l'époque, Ștefan Popescu a été malheureusement plutôt inconnu du grand public. Récemment, le projet Art Safari et la Pinacothèque municipale de Bucarest ont collaboré pour mettre en lumière, dans le cadre d'une exposition, cet artiste plasticien cosmopolite et grand voyageur. 



Son aventure avait commencé en 1893, lorsqu'il partit étudier l'art graphique, pendant sept ans, à Munich et ensuite à Paris, raconte la commissaire de l'exposition, Elena Olariu : « Il a passé beaucoup de temps en France, où il s'est nourri des courants artistiques très modernes de là-bas. Il avait une personnalité très cosmopolite, cultivant de nombreuses amitiés parmi les gens de culture roumains. ( ...) J'ai découvert qu'il entretenait une correspondance soutenue avec l'homme de lettres Dobrogeanu-Gherea, avec le grand scientifique Ion Cantacuzino, j'ai trouvé des lettres échangées avec un autre grand homme de science et ami, Grigore Antipa. C'était donc quelqu'un d'extraordinaire, mais ignoré par le plus grand nombre, probablement parce qu'il avait fait ses études en Allemagne et en France, quoi qu'il ait été très attaché à la Roumanie. (...) L'État roumain lui avait conféré la distinction Coroana României (La Couronne de Roumanie), il avait reçu la Légion d'honneur de l'État français pour ses magnifiques toiles réalisées en France et pour son implication dans la dissémination de la création artistique et culturelle française, en plus de la roumaine ».


        Durant sa carrière internationale, Ștefan Popescu a fait partie de la sélection de la Biennale de Venise et des salons officiels de Paris. En Roumanie, il a été un des fondateurs de l'association artistique Tinerimea Română (La Jeunesse roumaine), il a participé à la colonie artistique de la ville de Baltchik et du Cap Kaliakra, actuellement en Bulgarie, alors qu'à l'époque, ils se trouvaient en Roumanie. 



Peintre cosmopolite, Ștefan Popescu s'est approprié tous les courants artistiques de son temps, pour se créer un style personnel éclectique ou synthétique, considère Elena Olariu : « Il a réalisé une synthèse de tous ces courants. Il avait une personnalité très forte, qui l'avait poussé vers ce domaine comme autodidacte, car, au début, il avait suivi la carrière enseignante, traditionnelle dans sa famille. Mais il se rend compte qu'il doit se consacré à la peinture et part à Munich. (...) Il cherche à s'éloigner au maximum de sa famille, s'assurer que personne ne va mettre un terme à ses études artistiques. Dans la capitale bavaroise, il a pratiqué le style spécifique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe : l'art nouveau, connu sous le nom de sécession dans l'espace allemand. Pourtant, malgré les nombreuses années passées à l'étranger, Ștefan Popescu cherchait à créer un style roumain, une peinture reconnaissable comme roumaine. Il passait ses vacances à Curtea de Argeş, ville considérée comme une sorte de centre de l'art roumain ancien. Il s'est inspiré de l'art byzantin, avec des éléments d'art nouveau, très à la mode, produisant une peinture très intéressante. Malheureusement, de nombreuses toiles signées par Ștefan Popescu ont été perdues en même temps que le trésor national envoyé à Moscou et qui incluait aussi des œuvres d'art ».



Malgré cette perte, les tableaux de Ștefan Popescu qui nous restent témoignent de sa passion de voyager et de capter les caractéristiques des endroits visités, ajoute la commissaire d'exposition Elena Olariu : « Il a énormément voyagé en Europe, en Afrique du Nord et en Roumanie. Il était ce que nous appelons un peintre voyageur, qui aimait retenir sur place le paysage extraordinaire de l'étranger. Il s'était même muni d'un équipement spécial- parapluie, chaise pliante, sac à dos- qui l'aidait à peindre les paysages et les gens qu'il rencontrait. En Roumanie, il a voyagé à Baltchik, au Cap Kaliakra, dans le Delta du Danube, étant l'un des premiers peintres à découvrir et immortaliser cette magnifique région de notre pays. Après la Grande Guerre et l'union de tous les territoires roumains, il a peint des toiles en Transylvanie. Il a créé des œuvres à Venise, où il a participé à trois éditions de la Biennale, et il a voyagé en Orient, notamment l'Orient lié à la culture française. Il avait pris part à des excursions spéciales au Maroc et en Algérie, avec Marseille comme point de départ. (...) Il a aussi voyagé en Turquie. Ștefan Popescu a donc été un grand peintre voyageur. Ses paysages expriment la spontanéité de l'image unique admirée sur place, vécue, ressentie et interprétée par la peinture ».


        Le public bucarestois peut admirer les toiles les plus représentatives de l'art de Ștefan Popescu dans le cadre de l'exposition d'Art Safari, inaugurée au Palais Dacia-România, où siège la Pinacothèque de Bucarest, dans le Vieux Centre de la capitale roumaine. (Trad. Ileana Ţăroi)



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Publicat: 2022-10-23 10:47:00
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