« Festival des Hommes, rue Matasari”

« festival des hommes, rue matasari” Transformée en une sorte de musée vivant, la ruelle de Matasari s'est vu aménager toute sorte d'espaces non conventionnels pour accueillir les exposants. Tout au long du week-end, sous un doux soleil d'automne, les Bucarestois n'ont pas arrêté de déferler

Au bout de deux ans de pandémie, les festivals urbains ont à nouveau le vent en poupe. Le dernier en date organisé à Bucarest est le « Festival des Hommes, rue Matasari". Lancé dans un premier temps comme une réplique au "Festival des Femmes, rue Matasari", cette manifestation a réuni au deuxième dimanche du mois d'octobre, des centaines de Bucarestois qui ont pris d'assaut la rue Matasari, en plein coeur de Bucarest. Deux jours durant, cette petite ruelle charmante bordée d'arbres et de vieilles maisonnettes est devenue le fief des artisans, des chefs cuisinier, des artistes peintres, bref, de tous les hommes créatifs qui ont voulu prouver leurs talents. On a décidé de nous rendre rue Matasari dimanche, dans la matinée, pour profiter de l'ambiance bon enfant, tout en nous laissant séduir par toute sorte de talents et de compétences déclinés au masculin. C'est comme cela que nous avons fait la connaissance d'Adrian Mengheş, un glacier artisanal qui, attention, a inventé une recette de glace au chocolat noir, faite maison. Présent au festival, Adrian Mengheş a décidé, en avant première, de faire une démonstration de force et de préparer sa célèbre glace devant le public, en sachant que le temps de préparation va de deux à trois heures. Comme quoi, plus c'est long, plus c'est bon. Adrian Menghes :


« C'est la troisième édition de ce festival à laquelle je participe, mais c'est la première fois que ma glace est faite sur place. Normalement, je venais avec la crème préparée à l'avance. Sauf que cette année, j'ai fini par céder aux demandes des organisateurs qui ont voulu prouver que les hommes peuvent être de bons glaciers. Et, voilà, je l'ai fait et je dois avouer que le public a très bien reçu cette démonstration. Franchement, je ne m'attendais pas du tout à vendre tellement de glaces en un jour d'octobre ».


Transformée en une sorte de musée vivant, la ruelle de Matasari s'est vu aménager toute sorte d'espaces non conventionnels pour accueillir les exposants. Tout au long du week-end, sous un doux soleil d'automne, les Bucarestois n'ont pas arrêté de déferler dans cette partie de leur capitale, pour partager un moment de convivialité, tout en admirant le savoir-faire de différents hommes. Parmi eux, notre interlocuteur, Adrian Menghes, qui s'est fait un plaisir de dévoiler aux gens les astuces d'une bonne glace faite maison. C'est donc sans surprise que ces explications ont suscité notamment l'intérêt des enfants. Adrian Menghes :


« Effectivement, les enfants se sont montrés les plus enthousiastes. Je leur ai montré comment il fallait faire, ce que la glace cuite veut dire. C'est un terme que très peu de monde connaît. Maintenant, je ne sais pas si les petits ont compris vraiment tout ce que leur on a expliqué, mais ils avaient l'air de bien s'amuser. Alors on parle d'une glace cuite, quand la glace colle aux doigts. Pour accélérer le processus de préparation d'une crème glacée, il faut que la glace ait la température la plus basse possible. C'est ce qu'on appelle une glace cuite. Or, les enfants étaient fascinés de voir que la glace collait à leurs doigts s'ils la touchaient ou tout au contraire, qu'elle durcissait si l'on ajoutait du sel et qu'on mélangeait rapidement. Surtout que la plupart des gens s'attendent à ce que la glace fonde au contact avec le sel, or c'est tout au contraire ».


Même si au fil des années, Adrian a préparé plus d'une centaine de recettes de crèmes glacées, pour l'édition 2022 du festival des Hommes, rue Matasari, il a choisi une glace au chocolat noir, façon maison, puisque, dit-il, elle lui rappelle le goût du chocolat que sa mère préparait à l'époque de son enfance. En dehors des compliments des clients qui savourent ses glaces, Adrian adore la communauté qui s'est formée autour des festivals urbains des Femmes et des Hommes, rue Matasari. Des gens de qualité, dit-il, qui apprécient le savoir- faire, les traditions, qui sont respectueux avec l'environnement, avec la nature et la ville.

Nous avons emprunté la rue Matasari et nous avons continué à longer les vieilles maisonnettes pleines de charme et bordées d'arbres séculaires. Et c'est comme cela que nous avons découvert le stand d'un modiste qui confectionne des chapeaux sur commande, ou encore les lunettes personnalisées d'un opticien. Adrian Menghes nous donne encore quelques exemples d'exposants hors du commun :


« J'ai connu un monsieur qui fabriquait des colliers fantaisies avec des boules colorées qu'il faisait lui-même. Après, même si ce fut une édition consacrée aux hommes, j'ai rencontré aussi une femme qui faisait toute sorte de bijoux dont la fabrication supposait énormément de patience. Puis, je me rappelle un monsieur qui faisait des accessoires en cuir, des bracelets ou encore des ceintures et qui plaisait beaucoup aux jeunes ».


Chaque année, la rue de Matasari est prise d'assaut à l'occasion des festivals urbains qui s'y déroulent. Hommes ou femmes, jeunes ou âgées, en famille, en couple ou seuls, les Bucarestois se donnent rendez-vous au cœur de la ville pour profiter d'un moment de détente dans un décor pittoresque. Plus qu'une occasion de se faire plaisir, le festival s'avère une occasion pour ranimer des valeurs et des traditions du Bucarest d'autrefois, affirme Adrian Menghes :


« Je suis très content de voir que les gens apprécient notre savoir-faire, qu'ils nous apprécient pour nos efforts de faire les choses autrement. Les Bucarestois nous soutiennent et se réjouissent de notre présence à l'agenda de tels festivals ».


Et pour une ambiance encore plus sympathique, les organisateurs invitent à chaque édition, toute sorte de chanteurs ou de groupes de musique pour électriser l'atmosphère à la nuit tombante. Comme quoi, la force créatrice, le talent, l'inspiration et le savoir-faire sont au rendez-vous rue Matasari, au moins à l'occasion des festivals urbains. (Trad : Ioana Stancescu)



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Publicat: 2022-10-25 18:15:00
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