Bilan de la COP 27

bilan de la cop 27 Pas moins de 200 pays se sont fait représenter dans la belle ville balnéaire située au bord de la mer Rouge, après une année marquée par des inondations dévastatrices, des vagues de chaleur sans précédent, des incendies de forêts, et des tempêtes

La Conférence des Nations-Unies sur le climat, accueillie cette année à Charm El-Cheikh, en Égypte, n'a vraiment pas eu de chance. Eclipsée par une actualité brûlante, marquée par une multitude de crises, dont les plus pressantes s'avèrent être la crise de l'énergie et celle de l'alimentation, la lutte contre le réchauffement climatique semble avoir été jetée aux oubliettes. Il aurait pourtant fallu s'assurer à l'occasion de la mise en application entière et sans tarder de l'Accord de Paris sur le climat, celui-là même qui avait semblé un moment pouvoir garantir la limitation de la hausse des températures à 1,5°. 


Objectif essentiel à en croire les spécialistes, qui n'arrêtent pas d'avertir qu'aller au-delà de ce seuil équivaudrait à laisser le changement climatique échapper à tout contrôle. Pourtant, pas moins de 200 pays se sont fait représenter dans la belle ville balnéaire située au bord de la mer Rouge, après une année marquée par des inondations dévastatrices, des vagues de chaleur sans précédent, des incendies de forêts, et des tempêtes d'une violence inhabituelle. Une année marquée aussi par le retour en force du charbon, guerre en Ukraine oblige, alors que le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) plaidait pour une réduction de 45% des gaz à effet de serre avant 2030, et cela juste pour pouvoir se ranger sur les objectifs assumés dans le cadre de l'Accord de Paris. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : L'été 2022 a été l'été le plus chaud jamais enregistré en Europe. Plus de 15.000 décès imputés à la canicule ont ainsi été enregistrés sur le continent européen. « Les changements climatiques tuent déjà, mais agir aujourd'hui c'est prévenir les hécatombes de demain », préviennent les experts de l'OMS, qui imputent aux effets de la canicule pas moins de 148.000 décès survenus ces 50 dernières années en Europe.  


Selon un rapport de l'ONU, le continent européen serait le plus touché par la hausse des températures, soit deux fois plus que la moyenne globale durant ces 30 dernières années. Roxana Bojariu, expert climatologue, explique sur nos ondes les raisons de cette situation : « En effet, les gaz à effet de serre se déplacent dans l'atmosphère. Et l'Europe en est touchée davantage à cause de toute une série de facteurs de nature locale. L'agriculture européenne sera dès lors gravement impactée, surtout dans le sud de l'Europe, à cause d'une réduction significative des quantités d'eau disponibles. Les pays du bassin méditerranéen en souffriront davantage. On a pu déjà le constater cette année. La hausse des températures accélère le phénomène d'évaporation de l'eau du sol. A cela s'ajoute la baisse des précipitations durant l'été. Ces deux phénomènes réunis feront qu'à l'horizon 2050 des terrains agricoles situés dans certaines régions d'Espagne, d'Italie, voire de France, deviendront inutilisables. La Roumanie n'est pas épargnée, loin s'en faut, même si les effets à atteindre ne semblent pas avoir la même ampleur ».    


Le nord de l'Europe n'est pas non plus épargné, la fonte des neiges et de la glace des régions arctiques générant un effet boule de neige. Roxana Bojariu constate même que ce sont ces régions, qui chauffent trois fois plus rapidement que le reste du monde, qui tirent la moyenne européenne vers le haut. A l'occasion de la COP27, António Guterres, secrétaire-général de l'ONU, n'avait d'ailleurs pas hésité à affirmer : « L'humanité a le choix : coopérer ou périr. Il s'agit soit d'un pacte de solidarité climatique, soit d'un pacte de suicide collectif ». Et ce n'est pas le leader de la Maison Blanche qui l'aurait contredit. Joe Biden avait en effet appelé « tous les pays à faire plus » pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. « La crise climatique concerne la sécurité des êtres humains, la sécurité économique, la sécurité nationale et la vie même de la planète », avait ensuite poursuivi le leader américain, avant de mettre en avant les efforts que les Etats-Unis avaient par ailleurs consenti.


A l'occasion de son discours, le président roumain Klaus Iohannis avait tiré la sonnette d'alarme sur les effets globaux que la guerre en Ukraine ne manque pas de produire. Et de plaider pour que l'insécurité énergétique, la crise alimentaire, ou encore l'instabilité économique ne nous fassent pas oublier les dangers engendrés par le changement climatique. Klaus Iohannis :  « La Roumanie appuie pleinement le leadership que l'Europe avait endossé pour tenter de limiter les changements climatiques, tout comme notre engagement commun de réduire les émissions nettes des gaz à effet de serre. Il nous faut assurer une transition climatique réfléchie, bénéfique, basée sur un investissement conséquent en matière de recherche et développement, d'innovation, basée sur le développement des énergies vertes, et sur la création de nouveaux emplois ».  


Le président roumain n'avait pas manqué de souligner par ailleurs l'engagement résolu des jeunes roumains dans cette bataille du climat, ce qui représente une source d'inspiration pour nous tous, selon ses mots.   

(Trad. Ionut Jugureanu)



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Publicat: 2022-12-02 12:55:00
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