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Déclin de la population d’abeilles et d’autres pollinisateurs

Le Fond
mondial pour la nature (WWF) Roumanie et l’Institut norvégien de recherche sur
la nature ont publié un rapport comportant les données scientifiques les plus
récentes et solides, montrant le début d’une crise des insectes pollinisateurs.
Aux côtés des changements climatiques, ce sont des signes d’une éventuelle
catastrophe écologique, sociale et économique, estiment les spécialistes. Une
pétition intitulée « To bee or not bee » a également été lancée,
demandant au gouvernement de lancer sans plus tarder un dialogue en vue de
l’adoption et de la mise en œuvre rigoureuse d’un plan national d’action visant
la préservation des pollinisateurs. Celui-ci englobe plusieurs secteurs, tels
que l’agriculture, les espaces verts urbains, la recherche et l’éducation.


Carmen Pădurean, cheffe de projet dans le domaine des Aires
Protégées au World Wide Fund, nous a expliqué plus en détail l’importance des
insectes pollinisateurs : « Ils sont responsables pour de nombreux services éco-systémiques
comme l’alimentation par exemple, car ils assurent la pollinisation des
cultures agricoles et facilitent la reproduction des plantes sauvages, mais
aussi parce que le miel et les produits apicoles sont des remèdes pour notre
santé. Ils sont également responsables pour les produits naturels de beauté dans
l’industrie cosmétique. Nous savons tous à quel point un pré fleuri est
magnifique ; sachez que cela est dû précisément aux pollinisateurs. Il est assez
important d’en parler, car le nombre des pollinisateurs est en déclin en Europe
et dans le monde. Les études en Europe montrent que plus de 37 % de la
population d’abeilles et 31 % de la population de papillons sont en déclin. De
plus, si nous regardons la Roumanie, nous avons constaté que le sujet des
pollinisateurs, bien qu’il soit à l’ordre du jour européen et mondial, n’est
pas un sujet d’intérêt pour nos décideurs. »


Il n’y
a pas de rapports très précis concernant le déclin de la population de
pollinisateurs en Roumanie, déclare Carmen Pădurean, responsable de projets du
Fond mondial pour la nature. Cependant, ses effets commencent à se faire
sentir.


« Nous voyons et ressentons l’effet du pare-brise
propre lorsque nous voyageons. Ce que je veux dire par cela c’est que nous ne
voyons plus autant d’insectes et nous n’avons plus besoin d’utiliser autant les
essuie-glaces pour nettoyer le pare-brise. En ce qui concerne le nombre
d’arthropodes, c’est-à-dire les espèces d’insectes en général, on constate
effectivement un déclin. Quant à la Roumanie, voici une information provenant
d’un rapport officiel: l’état de 58 % des espèces d’insectes est soit inconnu à
cause d’un manque d’études et de recherches, soit défavorable ou inadéquat. L’état
« défavorable » signifie que ces espèces ne vont pas bien du tout ».
Mais pourquoi ces insectes disparaissent-ils et pourquoi leur nombre est-il en
déclin ? Je pense que l’on sait tous que l’utilisation des terres a beaucoup
changé et que les pesticides sont utilisés de manière intensive, surtout les
néonicotinoïdes. De plus, l’environnement est pollué, de nombreuses espèces
envahissantes apparaissent, ainsi que des maladies chez les abeilles, et bien
sûr, des changements climatiques. »



Environ trois quarts des cultures agricoles dépendent au
moins partiellement des abeilles et d’autres insectes pollinisateurs. Les
cultures pollinisées sont celles qui fournissent des fruits, des légumes, des
graines ou de l’huile. La contribution économique de la pollinisation dans le
secteur agricole en Europe a été estimée à 15 milliards d’euros par an. De
plus, des études montrent que pas moins de 75 % des cultures alimentaires dans
le monde dépendent de la pollinisation par au moins l’une des 20 000 espèces de
pollinisateurs. (Trad. Rada Stanica)

Categories: Planète verte
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