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Comment mettre en valeur de manière culturelle le patrimoine industriel ?

Dès les années 1970-1980, les bâtiments
appartenant à des plateformes industrielles désaffectées ont été reconvertis en
lieux culturels. Ils ont été transformés en musées ou en centres artistiques.
En Roumanie, suite à la fin d’activité de nombreuses fabriques et usines, les
complexes de bâtiments industriels ont soit été abandonnés, soit démolis, pour
valoriser uniquement les terrains. Pourtant, on trouve des exemples de
patrimoines immobiliers reconvertis en espaces culturels. Ces exemples ont été
analysés dans l’œuvre « L’architecture industrielle historique. Des
possibilités de récupération durable. Les cas de Timisoara » publié par les
éditions ACS et écrit par l’architecte Raluca Maria Trifa :




« Malheureusement,
en Roumanie, la situation n’est pas bonne. Peu de bâtiments ou ensembles
industriels ont bénéficié de projets de réhabilitation. J’en dresse un inventaire
dans le livre. Il faut mentionner l’ancienne usine de traitement des eaux
industrielles transformée en centre éducationnel, l’ancienne station hydraulique
d’Urseni, devenue un musée de l’eau, ou l’ancienne fabrique de peintures Azur,
devenue le centre culturel Faber. Il faut ajouter le Musée du Transport public,
organisé dans l’un des anciens bâtiments du dépôt de tramways sur le boulevard
Take Ionescu, qui voué à devenir un méga-projet culturel, un centre
éducationnel d’art et de technologie, mais qui malheureusement n’a pas été mis
en œuvre. Et c’est la fin de la liste des exemples de Timisoara. »




Quelle est la situation à Bucarest, une
autre ville massivement industrialisée pendant le régime communiste ?
Raluca Maria Trifa répond :




« A
Bucarest non plus, le patrimoine industriel n’a pas bien été mis en valeur,
même si il y a eu quelques tentatives. Ce fut le cas avec le complexe
industriel Wolff, une plateforme à la limite du parc Carol, dont l’un des
bâtiments est à l’heure actuelle un club bien connu du public de Bucarest et où
des concerts sont parfois organisés. On retrouve aussi la bourse des
marchandises, qui a bénéficié d’une réhabilitation partielle, c’est-à-dire que
le corps principal du bâtiment a été rénové. En ce qui concerne le reste, je ne
dirais pas que le patrimoine industriel de Bucarest a bénéficié d’une attention
particulière. Quant à la Hale Laminor, elle est utilisée, mais pas de la meilleure
manière. En ce qui concerne les fabriques de bière Grivita ou Louther,
malheureusement, on a perdu la plupart des bâtiments et les trois autres qui
existent encore ne sont pas réhabilités. Voilà la situation dans laquelle se
trouve Bucarest. »




Alors, qu’est-ce que l’on pourrait faire
ou comment pourrait-on valoriser d’une manière culturelle les endroits
appartenant au patrimoine industriel désaffecté ? A partir du cas de
Timisoara, Raluca Maria Trifa a abordé la question dans son livre,
« L’architecture industrielle historique. Des possibilités de récupération
durable. Les cas de Timisoara » :




« L’idée
est que, lorsque l’on intervient sur un ensemble industriel et on démolit la
plupart des bâtiments, qui est la manière dont on procède aujourd’hui,
l’ensemble industriel perd sa cohérence. Alors, on perd d’une part la valeur
culturelle ou artistique de l’ensemble, mais on perd aussi le témoignage et les
symboles qui appartiennent à ce type de patrimoine. Je ne pourrais pas affirmer
qu’une fonctionnalité adéquate, qui pourrait être imitée en tant que modèle
pour beaucoup de bâtiments ou d’ensembles industriels, existe. Mon livre
propose un modèle d’analyse pour déterminer le potentiel de réutilisation pour
les bâtiments industriels, qui tient compte d’un ensemble très complexe de critères :
économiques, sociaux, culturels, artistiques etc. Par conséquent, afin de
mettre en œuvre un tel modèle de reconversion, il est clair que l’on a besoin
d’une analyse détaillée de l’ensemble, et
de chaque bâtiment individuellement. »




Raluca Maria Trifa a vraiment fait cette
analyse, y compris des exemples de bonnes pratiques, dans son livre « L’architecture
industrielle historique. Des possibilités de récupération durable. Les cas de
Timisoara ».
(Trad : Andra Juganaru)



Categories: RRI Culture
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