11.12.2025 (mise à jour)
« Dire qu’en Roumanie, « les accusés échappent à la justice » est complètement faux », a déclaré ce jeudi la présidente de la Cour d'appel de Bucarest, Liana Arsenie, lors de la première conférence de presse extraordinaire de l'institution, organisée à la suite des informations révélées dans le documentaire clé de Recorder / Ce jeudi, le gouvernement de Bucarest a approuvé, par mémorandum, l'adhésion de la Roumanie à l'Agence européenne pour les besoins éducatifs spéciaux et l'éducation inclusive / La Commission européenne a décidé ce jeudi de traduire la Roumanie devant la Cour de justice de l'UE pour ne pas surveiller efficacement la qualité de l'air, conformément à la directive communautaire
Newsroom, 11.12.2025, 18:48
Justice – « Dire qu’en Roumanie, « les accusés échappent à la justice » est complètement faux », a déclaré ce jeudi la présidente de la Cour d’appel de Bucarest, Liana Arsenie, lors de la première conférence de presse extraordinaire de l’institution, organisée à la suite des informations révélées dans le documentaire clé de Recorder, « Justiţie capturată » (La justice capturée). L’enquête menée par Recorder met en cause plusieurs procureurs et juges, dont certains sous couvert d’anonymat, qui expliquent comment la direction de la Cour d’appel de Bucarest aurait remplacé certains juges par d’autres, afin d’obtenir des décisions favorables dans des dossiers de corruption. Les accusations lancées par les deux juges interrogées par les journalistes du média indépendant roumain Recorder n’ont aucun rapport avec la réalité, affirme Liana Arsenie, qui estime que l’enquête constitue « un lynchage médiatique, une diabolisation par la manipulation, des mensonges proférés par des personnes qui réagissent en raison de leur échec personnel ». « Nous assistons à une attaque contre le pouvoir judiciaire », « et nous avons des preuves pour contredire de telles accusations », a-t-elle déclaré. Présente à la conférence de presse, la juge Raluca Moroşanu de la Cour d’appel de Bucarest a déclaré que tout ce qu’avait dit l’un de ses collègues dans le documentaire Recorder était vrai et que les juges étaient terrorisés et ne bénéficiaient d’aucun soutien de la part de la direction du tribunal. L’enquête journalistique est considérée par les juges du Conseil suprême de la magistrature comme faisant partie d’un plan bien orchestré visant, disent-ils à « déstabiliser le pouvoir judiciaire en détruisant la confiance dans le système et la confiance envers les personnes occupant des poste de direction ». Suite à la diffusion dans l’espace public de ce documentaire, des centaines de Roumains se sont réunis devant le siège du Conseil supérieur de la magistrature à Bucarest, pour réclamer la démission du ministre de l’Intérieur, Cătălin Predoiu, ancien ministre de la Justice, de la présidente de la Cour suprême, Lia Savonea, et de la direction du Conseil supérieur de la magistrature. Le ministre de la Justice, Radu Marinescu, a estimé que toute ingérence politique dans l’acte de justice est absolument inacceptable et que l’institution qu’il dirige est ouverte à toute réforme.
Education – Ce jeudi, le gouvernement de Bucarest a approuvé, par mémorandum, l’adhésion de la Roumanie à l’Agence européenne pour les besoins éducatifs spéciaux et l’éducation inclusive (EASNIE). Selon un communiqué du gouvernement, il s’agit d’une organisation européenne indépendante qui sert de plateforme de collaboration pour les ministères de l’Éducation des États membres. Elle soutient le développement de systèmes éducatifs inclusifs afin de garantir le droit de chaque élève à bénéficier d’opportunités éducatives équitables et de haute qualité. « L’adhésion de la Roumanie et sa participation aux activités de l’Agence constituent une opportunité essentielle de coopération pour atteindre les objectifs fixés au niveau national en matière de promotion et de garantie d’une éducation inclusive pour tous les élèves », indique le gouvernement de Bucarest.
Qualité de l’air – La Commission européenne a décidé ce jeudi de traduire la Roumanie devant la Cour de justice de l’UE pour ne pas surveiller efficacement la qualité de l’air, conformément à la directive communautaire. Dans le même domaine, mais pour une directive différente, Bruxelles envoie également une lettre de mise en demeure pour les dépassements d’émissions polluantes de particules fines. Ces particules nuisent à la santé humaine et augmentent le risque de maladies respiratoires et cardiovasculaires. La Commission a envoyé des lettres d’avertissement à la Roumanie dès 2017 et 2019, et a émis un avis motivé en 2023. Les mesures prises jusqu’à présent ne sont toutefois pas suffisantes. Bucarest doit réduire de toute urgence les émissions de particules, compléter et moderniser le réseau de surveillance afin que les données soient fiables et complètes, puis rendre compte des progrès concrets réalisés à la Commission. Dans le cas contraire, elle s’expose à des amendes et à des sanctions.
Ecofin – Le ministre roumain des Finances, Alexandru Nazare, participera vendredi à la réunion du Conseil des affaires économiques et financières (ECOFIN) à Bruxelles. Selon un communiqué du ministère concerné, la réunion portera notamment sur les principales priorités économiques de l’Union européenne, telles que la mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance, y compris les rapports sur la procédure de déficit excessif dans lesquels la Commission européenne a annoncé la suspension du processus pour neuf États, dont la Roumanie. Parmi les principales priorités du ministre roumain des Finances lors de cette réunion figureront l’accélération du processus de consolidation de l’union douanière, le soutien à la simplification de la législation financière et la mise en avant des progrès réalisés par la Roumanie en matière de maintien de la discipline budgétaire. Alexandru Nazare réaffirmera l’engagement de la Roumanie en faveur de la stabilité économique, des investissements durables et de la coopération européenne, précise le communiqué.
Ukraine – La chef de la diplomatie roumaine, Oana Ţoiu, a souligné jeudi, lors de la conférence « Rebuilding Ukraine: Security, Opportunities, Investment », l’importance fondamentale d’une paix juste et durable, conformément au droit international. Elle a salué les efforts diplomatiques des États-Unis, ainsi que l’implication substantielle des États européens et de l’Ukraine. Elle a indiqué que tout processus visant à instaurer la paix doit inclure l’offre de garanties de sécurité solides et crédibles à Kiev. Le responsable roumain a réitéré l’importance du processus d’intégration de l’Ukraine et de la République de Moldavie dans l’UE et a souligné le soutien ferme de la Roumanie à cet égard. Pour sa part, le ministre roumain des Finances, Alexandru Nazare, a estimé que la reconstruction de l’Ukraine est un projet continental dont le succès influencera le paysage économique et sécuritaire de l’Europe. Selon lui, la Roumanie est devenue l’un des corridors logistiques essentiels pour les exportations vers l’Ukraine, a ajusté ses procédures fiscales et douanières afin de soutenir la stabilité régionale et a travaillé en étroite collaboration avec des acteurs privés impliqués dans des initiatives transfrontalières. Dans un message vidéo diffusé lors de la conférence, Alexandru Nazare a déclaré que la Roumanie soutenait un cadre qui élargissait l’accès aux garanties et renforçait la coopération avec les institutions financières internationales.