15.12.2025 (mise à jour 2)
La motion de censure déposée par les élus nationaux de l’Opposition a été rejetée lundi par le Parlement de Bucarest après avoir recensé uniquement 139 voix pour./En échange, la motion simple de l’opposition souverainiste à l’encontre de la ministre de l’environnement Diana Buzoianu, a été adoptée par le plénum du Sénat. Pourtant la responsable de l’USR ne démissionne pas./Le président roumain, Nicuşor Dan, effectue cette semaine plusieurs visites dans différents pays afin de discuter de la coopération en matière de défense au niveau de l'Union européenne.
Newsroom, 15.12.2025, 19:54
Motions – La motion de censure « La Roumanie n’est pas à vendre – sans progressistes dans le gouvernement » déposée par les élus nationaux de l’Opposition a été rejetée lundi par le Parlement de Bucarest après avoir recensé uniquement 139 voix pour. Pour qu’elle soit approuvée et provoquer ensuite la chute du gouvernement, elle nécessitait 232 voix pour. Les députés et les sénateurs de la coalition gouvernementale qui réunit le PSD, le PNL, l’Union Sauvez la Roumanie et l’Union démocrate magyare de Roumanie – n’ont pas participé au vote et sont restés dans leurs bancs. La motion demandait la démission du premier ministre libéral Ilie Bolojan, qui aurait fait preuve de son incapacité de gérer les finances, la santé, l’éducation, la protection sociale, la justice et l’administration publique. « Le peuple roumain mérite mieux que des promesses vaines et des politiques qui l’appauvrissent. Il mérite un gouvernement qui serve les intérêts nationaux, et non ceux des affaires commandées par des intérêts étrangers », affirment les signataires de la motion. Le document demandait le départ de l’USR de la coalition gouvernementale.
Egalement ce lundi, la motion simple initiée par l’Alliance pour l’Unité des Roumains, de l’opposition souverainiste à l’encontre de la ministre de l’environnement Diana Buzoianu, a été adoptée par le plénum du Sénat. 74 sénateurs ont voté pour et 43 contre. Le PSD a voté aux côtés de l’Opposition pour l’adoption de la motion. Diana Buzoianu est accusée d’être responsable pour la crise de l’eau qui a touché deux départements du sud du pays. Elle a souligné qu’elle ne démissionnait pas et a déclaré que la responsabilité pour la situation créée appartenait exclusivement aux opérateurs locaux. L’adoption d’une motion simple n’implique pas automatiquement la destitution d’un ministre, puisque cet instrument parlementaire ne fait qu’exprimer une position à propos d’une certaine question de politique interne ou extérieure.
Helsinki – Le président roumain, Nicuşor Dan, fait cette semaine des visites dans plusieurs Etats pour des pourparlers sur la coopération dans le domaine de la défense au niveau de l’UE. Il participera à Bruxelles à des réunions officielles dédiées surtout au soutien des Etats du flanc est de l’OTAN, dans le contexte du conflit russo-ukrainien. Le chef de l’Etat roumain est arrivé lundi à Helsinki, où il a rencontré des membres de la communauté roumaine de Finlande. Et c’est également en Finlande qu’il doit rencontrer des représentants d’entreprises de l’industrie finlandaise de la défense et de l’aérospatiale et rencontrera le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo. Le deuxième jour de sa visite, le président Nicuşor Dan se rendra dans la ville d’Espoo, où se trouve l’un des plus importants instituts européens de recherche appliquée. Le président participera ensuite au sommet des États de l’Union européenne situés sur le flanc est de l’OTAN, au cours duquel seront abordés le soutien de l’Union à ces pays, dont la Roumanie, la situation sécuritaire dans la région et la coordination stratégique dans le contexte des tensions générées par l’agression de la Russie contre l’Ukraine.
Protestation – À Bucarest, mais aussi dans d’autres villes de Roumanie – Cluj, Timişoara, Iaşi, Alba Iulia, Craiova – des manifestations ont de nouveau eu lieu pour soutenir l’indépendance de la justice en Roumanie. Après la publication du documentaire du média roumain indépendant Recorder, qui a mis en évidence la corruption qui gangrène le système judiciaire à travers les témoignages de magistrats, les manifestants réclament la démission des hauts responsables du système judiciaire. Les manifestants ont aussi souligné que ces manifestations étaient également un signe de solidarité avec les juges et les procureurs qui ont eu le courage de critiquer le système. Avant de partir en Finlande au sommet des Etats du flanc est de l’UE et de l’OTAN, le président roumain Nicusor Dan a fait savoir qu’il partageait les inquiétudes de la société liées au fonctionnement de la Jutice. Dans un message sur le réseau X, il a assuré qu’il agirait dans les limites de la Constitution pour défendre l’indépendance de la Justice et de l’Etat de droit. M Dan a dit que les problèmes identifiés dans l’espace public étaient grave, mais qu’il existait une solution. Le président a invité les magistrats pour des consultations lundi le 22 décembre à 10 heures. D’ici là, le chef de l’Etat attend de recevoir des informations sur les problèmes du système judiciaire de la part de tous ceux intéresser à y participer.
Diplomatie – La ministre roumaine des Affaires étrangères, Oana Ţoiu, a participé ce lundi au Conseil des affaires étrangères et aux événements organisés en marge de cette réunion qui se sont tenus à Bruxelles. Selon le ministère des Affaires étrangères, l’ordre du jour de la réunion a compris l’agression de la Russie contre l’Ukraine, avec la participation du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, par vidéoconférence, la situation au Moyen-Orient, y compris en Syrie et au Liban, et la Chine, avec un accent particulier sur les aspects géopolitiques et géoéconomiques. En marge de la réunion, la ministre Oana Ţoiu a participé à un petit-déjeuner informel des chefs de la diplomatie européenne avec le ministre des Affaires étrangères arménien, Ararat Mirzoyan. DPA note que la réunion de Bruxelles a eu lieu quelques jours avant un sommet au cours duquel les dirigeants européens doivent décider s’ils sont prêts à mettre à la disposition de l’Ukraine des actifs russes gelés sous forme de prêt, afin de couvrir les besoins financiers à long terme du pays.
Energie – La plus grande capacité de stockage d’énergie dans des batteries en Roumanie – 200 mégawatts de puissance – a été mise en service, a annoncé le ministre roumain de l’Énergie, Bogdan Ivan. L’investissement a été réalisé en seulement six mois, un délai très court pour un projet d’une telle envergure. Selon lui, le stockage est l’une des solutions les plus efficaces pour maîtriser les coûts pour les Roumains, réduire les déséquilibres du système et mieux intégrer l’énergie produite par les prosommateurs (personne ou entité à la fois producteur et consommateur ndlr).