17.12.2025
Le président roumain, Nicuşor Dan, se rend ce mercredi à Bruxelles pour participer au sommet Union européenne – Les Balkans Occidentaux. / L’ancien ministre roumain des Transports, Răzvan Cuc, a été interpellé mardi aux côtés d’un homme d’affaires dans le cadre d’une enquête anticorruption. / Journée de deuil, aujourd’hui à Timișoara, à la mémoire des héros tombés lors de la Révolution anticommuniste de 1989. / Pas plus de 3 degrés aujourd’hui à Bucarest
Newsroom, 17.12.2025, 13:00
Sommet – Le président de la Roumanie, Nicuşor Dan, se rend ce mercredi à Bruxelles pour participer au sommet Union européenne – Les Balkans Occidentaux. Jeudi et vendredi, il rejoindra les dirigeants européens réunis au Conseil européen, avec à l’agenda : la situation en Ukraine, les garanties de sécurité pour Kiev et les efforts diplomatiques visant à obtenir une paix juste et durable. Nicuşor Dan, qui avait déjà participé au sommet d’Helsinki des Etats du flanc Est de l’OTAN, a déclaré que la Russie demeurerait une menace, même en cas d’accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine. Le chef de l’Etat roumain a également souligné que la Finlande, la Suède, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie souhaitaient réclamer un budget européen renforcé, en particulier pour les pays situés à la frontière avec la Russie. Il a plaidé pour que la Roumanie exploite pleinement les opportunités offertes par l’Union européenne et l’OTAN afin de consolider sa sécurité et de bénéficier des fonds que les alliés prévoient d’allouer à cet objectif.
Corruption – L’ancien ministre roumain des Transports, Răzvan Cuc, a été interpellé mardi aux côtés d’un homme d’affaires dans le cadre d’une enquête anticorruption. Tous les deux ont été placés en garde à vue pour 24 heures. Selon la Direction nationale anticorruption (DNA), l’affaire porte sur des soupçons de versement de pots-de-vin et de complicité. Plus concrètement, les procureurs estiment que la somme en jeu représenterait 6 % d’un contrat-cadre de marché public d’une valeur de 23 millions de lei (environ 4,5 millions d’euros), conclu par la Régie autonome du Registre automobile roumain. Les faits auraient eu lieu entre septembre et novembre de cette année. Les deux suspects doivent se présenter ce mercredi devant le Tribunal de Bucarest, qui décidera de leur éventuel placement en détention provisoire pour une durée de 30 jours.
Révolution – À Timișoara, dans l’ouest de la Roumanie, la journée de ce mercredi est placée sous le signe du deuil en mémoire des héros tombés lors de la Révolution anticommuniste de 1989. Associations de révolutionnaires, autorités locales et départementales organisent ces jours-ci toute une série de cérémonies pour honorer la mémoire des victimes et rappeler les événements déclenchés dans cette ville, qui se sont ensuite propagés sur l’ensemble du pays et ont conduit à la chute de la dictature de Nicolae Ceaușescu. À l’Opéra de Timisoara, des expositions, des lancements de livres, des concerts et des projections de films sont prévus. Mardi soir, des « chandelles de l’immortalité » ont été allumées sur la place de la Victoire, suivies à minuit d’un office religieux à l’Eglise des Martyrs. La même soirée a également été marquée par la traditionnelle « Marche des héros », organisée par l’Association des supporters du club de football local. De son côté, le maire de Timișoara, Dominic Fritz, a rappelé que les événements survenus il y a 36 ans appartenaient désormais à l’histoire, alors que la responsabilité des nouvelles générations devait grandir face aux valeurs de la démocratie et envers ceux qui ont accompli la Révolution. Il a souligné que Timișoara devait rester un phare de liberté, de lutte pour l’humanité et pour les valeurs européennes.
Défense – A Bucarest, les commissions réunies de défense du Parlement roumain ont donné mardi un avis favorable au rapport d’activité du Conseil suprême de défense de la Roumanie pour l’année 2024. L’un des chapitres du document évoque l’annulation des élections présidentielles de novembre dernier. À l’issue de la réunion, le président de la Commission de défense de la Chambre des députés, Mihai Weber, a affirmé qu’il y avait eu une ingérence d’acteurs étatiques et non étatiques dans le processus électoral, favorisant un certain candidat. Au cours des débats, les parlementaires ont évalué le rôle du Conseil suprême de défense de la Roumanie dans la coordination stratégique du Système national de défense, ainsi que les mesures prises pour renforcer la posture de dissuasion et de défense de la Roumanie sur le flanc est de l’OTAN, tout en poursuivant la modernisation de l’armée. Les commissions ont également examiné la demande du ministère de la Défense visant à lancer des négociations pour un accord-cadre de prestations de services avec Lockheed Martin, en lien avec le fonctionnement du Centre européen de formation F-16. Cet accord, d’une durée de 60 mois, prévoit l’instruction du personnel navigant, la maintenance des appareils et l’assurance d’un soutien logistique intégré. A noter aussi qu’à partir du 1er janvier 2026, la Roumanie assumera pleinement la responsabilité de l’exploitation du Centre européen de formation.
Politique – Les dirigeants des partis qui composent la coalition au pouvoir en Roumanie (PSD, PNL, USR et UDMR) se réunissent ce mercredi dans une atmosphère tendue, après que les sociaux-démocrates ont voté en faveur d’une motion simple visant un ministre du cabinet dont ils font eux-mêmes partie. Le président du PSD, Sorin Grindeanu, a justifié ce vote en dénonçant ce qu’il qualifie de « management catastrophique » de la ministre de l’Environnement de l’USR, Diana Buzoianu. De leur côté, le PNL, l’UDMR et l’USR accusent le PSD d’avoir violé le protocole de la coalition. A son tour, le porte-parole de l’USR, Cristian Seidler, estime que ce soutien à la motion traduit une opposition aux réformes et vise à masquer l’incompétence de certains responsables nommés par les sociaux-démocrates. Il a exhorté les partis au pouvoir à se concentrer sur la gouvernance. Par ailleurs, la réunion de ce mercredi doit également aborder la réforme de l’administration publique, maintes fois reportée en raison de divergences entre les formations membres. Selon, Sorin Grindeanu, le PSD présentera de nouvelles propositions économiques, dont une hausse du salaire minimum en 2026. La réaction des partenaires de coalition à ces mesures pourrait peser lourd dans la décision des sociaux-démocrates de rester – oui ou non – au sein de l’alliance gouvernementale.
Justice – En Roumanie, la communauté Declic et l’ONG Funky Citiyens ont recueilli presque 200 000 signatures de soutien pour une pétition qu’ils avaient initiée pour demander des modifications de la législation sur la justice. Les activistes ont présenté devant le Sénat plusieurs propositions et ont indiqué comme possible point de départ dans la réforme de la justice la suppression de la Section spéciale d’investigation des magistrats. Les représentants des organisations civiques ont eu un entretien de travail avec le président du Sénat, Mircea Abrudean, sur toile de fond des controverses de l’espace public apparues suite au documentaire explosif du média indépendant Recorder qui a révélé les disfonctionnements du système de justice. Mircea Abrudean affirme dans un communiqué que les signaux en sont inquiétants et doivent être traités avec sérieux.
Cour Constitutionnelle – Le président roumain Nicusor Dan a attaqué à la Cour Constitutionnelle la loi imposant qu’au moins 40 % des sportifs faisant partie d’une équipe lors des compétitions nationales officielles soient Roumains. Selon Nicusor Dan, en se rapportant directement à la citoyenneté des sportifs, cette loi viole tant le principe de non-discrimination, que celui de la libre circulation des travailleurs, consacrés tant par la Constitution que par les traités européens. Qui plus est, de l’avis du président, la loi restreint le droit au travail des sportifs européens, car elle limite leur accès aux compétitions nationales et ne respecte pas les demandes de qualité et de clarté, y compris par le fait qu’elle établit des sanctions contraventionnelles dépassant le cadre général prévu par la législation en vigueur.
Météo – Temps morose ce mercredi en Roumanie, notamment dans le sud et le sud-est du pays. Les maxima du jour sont toutefois plus élevés que la normale saisonnière et vont aujourd’hui de 2 à 14 degrés. Temps morose à Bucarest aussi, avec une température maximale qui ne dépassera pas le 3 degrés.