Des réactions aux mesures d’austérité annoncées par le gouvernement
Pendant que le gouvernement explique la nécessité des mesures d’austérité, les syndicalistes menacent de faire la grève.
Corina Cristea, 04.07.2025, 12:15
Des taxes à la hausse et des dépenses à la baisse, voilà la recette que le gouvernement d’Ilie Bolojan essaie d’utiliser pour faire sortir le pays du gouffre économique dans lequel il se trouve en raison de son déficit excessif. Les chiffres montrent que depuis 2021 et jusqu’à présent, les dépenses publiques ont fait un bond de 43%, tandis que la dette publique a augmenté à 58% du PIB et approche actuellement les 1100 milliards de lei, soit 220 milliards d’euros. Le redressement est impératif, disent les autorités, qui veulent éviter à tout prix la dégradation de la note accordée à la Roumanie qui risque de devenir indésirable pour les investisseurs.
Rester un pays désirable pour les investisseurs
Le pays ne doit absolument pas échouer dans la catégorie junk, qui entraînerait la hausse des taux d’intérêt sur les prêts que Bucarest devrait contracter. Parmi les mesures stipulées dans un premier paquet il convient de mentionner un recalibrage de la TVA à deux taux, de 11 et respectivement 21%, la majoration des accises sur le tabac, l’alcool et les carburants, une contribution à l’assurance santé (CASS) appliquée aux pensions supérieures à 3 000 lei, soit 600 euros, une majoration de deux heures de la charge d’enseignement pour les professeurs du système pré-universitaire et universitaire, la baisse des indemnités versées par la Sécurité en cas de congé médical, une surtaxe sur les profits bancaires et une surtaxe de 30% au moins sur les gains des jeux de hasard et un durcissement des conditions censées permettre aux fonctionnaires publics d’obtenir des chèques- vacances.
Les syndicats en colère
Face à toutes ces mesures, le mécontentement s’est rapidement manifesté. Des protestations spontanées ont été déjà organisées par plusieurs catégories salariales, qui ont dénoncé la suppression de leurs primes et bonus. Les discussions, jeudi, entre les responsables des grandes confédérations syndicales et le premier ministre Ilie Bolojan n’ont enregistré aucune avancée. Les syndicalistes soutiennent que les mesures fiscales censées corriger le déficit mettent de la pression seulement sur les salariés et les retraités. En l’absence d’une distribution uniforme de l’effort, les conflits éclateront, affirment-ils. Il y a d’abord un risque accru d’une économie souterraine et de fermeture de plusieurs compagnies, s’inquiètent de leur côté les hommes d’affaires. Toutes ces mesures provoquent un choc électrique à l’économie, accuse l’Alliance pour l’Unité des Roumains, AUR, en opposition. Le parti propose, entre autres, la réforme rapide du système politique, la réduction du nombre de parlementaires, la baisse de 15% des dépenses publiques d’ici deux ans et la suspension de la contribution financière et logistique de la Roumanie à la guerre en Ukraine.
D’autres mesures seront adoptées avant la fin du mois
Obligé d’adopter des mesures impopulaires et décidé de remettre de l’ordre dans le système budgétaire, le premier ministre Ilie Bolojan précise que d’autres mesures seront mises en place d’ici la fin du mois. Les nouvelles mesures concerneront les régimes spéciaux de la retraite et la réorganisation de certaines institutions et entreprises publiques qui se verront réduire les subventions.