Les enseignants rejettent les futures mesures fiscales
Les syndicats de l’éducation nationale observaient, ce mercredi, une grève à la japonaise, mécontents des propositions récemment véhiculées dans l’espace public concernant certaines mesures de réduction des dépenses dans le système éducationnel.

Sorin Iordan, 18.06.2025, 13:14
Grève à la japonaise dans les écoles roumaines
C’était une journée de grève à la japonaise dans l’éducation nationale, ce mercredi, en Roumanie, les syndicalistes dénonçant ainsi les propositions véhiculées par les partis parlementaires concernant plusieurs mesures censés réduire le déficit budgétaire, des mesures qui, à leur avis, auraient un impact direct sur leurs revenus.
Les mesures rejetées par les enseignants
Ils ont donc rencontré, mardi, le ministre de l’Education Daniel David pour lui transmettre le fait qu’ils rejetaient toutes les baisses des dépenses budgétaires ayant des effets sur les revenus des enseignants. Les syndicalistes de l’Education demandent que la norme horaire actuelle reste en vigueur, estimant que sa majoration à 8h par jour serait une décision irresponsable, étant donné que les enseignants sont déjà surchargés avec des activités didactiques et extra-scolaires, des activités de formation en continu et des tâches administratives.
Plus encore, les professeurs estiment que la baisse du seuil salarial en fonction duquel sont accordées les chèques vacances ou encore le supplément de nourriture, cela entraînera leur suppression totale pour un nombre significatif de salariés et causera, en conséquence, une baisse du pouvoir d’achat, notamment dans les rangs des enseignants en début de carrière des personnels didactique, auxiliaire et administratif.
Les syndicalistes s’opposent également à la diminution du nombre des personnes au sein des instituts nationaux de recherche et de développement et des institutions de l’Académie Roumaine. Enfin, ils ne sont pas d’accord non plus avec la suppression du bonus pour le titre scientifique de docteur, une mesure qui pourrait entraîner une baisse nette d’environ 550 lei (110 eurps) de leurs revenus.
Les leaders syndicaux menacent par la grève générale à la rentrée
Dans ce contexte, le président de la fédération Spiru Haret, Marius Nistor, explique comment que cette action de protestation est organisée dans les établissements scolaires de l’enseignement pré-universitaire, dans les institutions d’enseignement supérieur, dans les bibliothèques centrales universitaires et les instituts de recherche.
Marius Nistor : « Les gens vont porter des slogans strictement liés aux motivations de cette action. Les heures de classe se déroulent normalement. Notre action n’affecte sous aucune forme les élèves. Il ne s’agit pas non plus d’affecter les examens qui sont en cours. Mais je le répète, la classe politique doit le comprendre très clairement : ils ne peuvent pas se moquer à l’infini du système éducationnel. Dans la situation où ils ne tiennent pas compte de nos avertissements, il ne faut pas oublier qu’il n’est pas impossible de revivre ce qui a été en 2023 ».
À préciser qu’en 2023, les enseignants ont observé une grève générale prolongée, refusant de retourner en classe jusqu’à ce que leurs revenus n’ont pas été augmentés et à ce que leurs demandes n’ont pas été satisfaites par l’Exécutif de l’époque.
À son tour, le président de la Fédération des Syndicats Libres de l’enseignement, Simion Hancescu, précise que les syndicats n’excluent pas une grève générale si des solutions ne sont pas trouvées pour leurs demandes.
Simion Hancescu : « Je l’ai dit aussi au président de la Roumanie, il dispose de tous les leviers pour intervenir dans la situation où il constate que ceux qui assumeront la gouvernance feront des dérapages et frapperont le système éducationnel. Je lui ai dit qu’il était bien possible que la rentrée prochaine soit perturbée par des protestations si des mesures à même d’affecter nos collègues étaient prises »
Rappelons pour terminer que vendredi dernier les syndicats de l’Education nationale de Roumanie ont rendu public un communiqué dans lequel ils expriment leur désaccord face aux mesures qui pourraient être adoptées pour la réduction du déficit budgétaire. De son côté, le ministre de l’Education a transmis à ce moment-là, que les raisons des mécontentements des enseignants étaient en fait un mélange de choses sans importance, de rumeurs et d’interprétations erronées. (trad. Valentina Beleavski)