Libéralisation de plusieurs marchés en Roumanie
Un été sous pression s’annonce pour l’économie et la société roumaines.
Bogdan Matei, 02.07.2025, 12:36
Le mardi le 1er juillet, le plafonnement des prix de l’électricité a été supprimé en Roumanie. Par conséquent, les futures factures seront considérablement plus élevées. Près de quatre millions de foyers recevront quand même une aide mensuelle de 50 lei (environ 10 euros), sous forme de bon d’achat pour payer leurs factures d’électricité. Une aide leur sera versée jusqu’à la fin mars 2026.
Mardi également, le plafonnement des tarifs de l’assurance automobile de responsabilité civile a été également supprimé. La mesure avait été imposée il y a deux ans après la faillite de la compagnie d’assurance Euroins. Selon l’Autorité de surveillance financière, le marché s’est depuis stabilisé, aucune hausse de prix majeure n’étant attendue. Cependant, sur toile de fond des incertitudes concernant les perspectives économiques et sociales, le marché automobile semble se contracter. Les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 22 % au cours des six premiers mois de cette année par rapport à la même période de 2024, selon les données préliminaires publiées par l’Association des constructeurs et importateurs automobiles. Les voitures à 100 % électriques ont connu une baisse encore plus importante le mois dernier par rapport à juin 2024,soit une chute deplus de 54 %. La réorientation des clients roumains vers le marché des voitures d’occasion a entraîné, au cours des six premiers mois de cette année, une flambée de près de 30 % des prix de telles voitures par rapport à la même période de l’année dernière.
En Roumanie, c’est la marque autochtone, Dacia, qui reste en tête du classement des voitures neuves les plus immatriculées. Elle est suivie par Toyota et Skoda.
Tout cela se produit dans le contexte des efforts des autorités de Bucarest de réduire le déficit budgétaire de la Roumanie, le plus important parmi les 27 Etats membres de l’Union européenne.
D’ici la fin de l’année, la Roumanie devrait équilibrer son budget de 30 milliards de lei (environ 6 milliards d’euros), afin que les agences de notation ne la déclassent pas dans la catégorie « junk » des pays déconseillés aux investissements. Sur ces 30 milliards de lei – dix milliards seront obtenus en donnant la priorité aux certains investissements et en renonçant à d’autres, dix autres – grâce à des ajustements fiscaux et les dix derniers – par des coupes budgétaires.
Selon des sources politiques, deux seuils de la TVA sont encore en débat au sein de la coalition gouvernementale et il est très possible que le seuil général passe de 19 à 21 %.
La vie deviendra certainement plus couteuse, et les syndicats de tous les secteurs d’activité ont déjà démarré les manifestations de protestation et n’excluent pas une grève générale si le gouvernement ne revient pas sur sa décision de réduire certains bonus salariaux des fonctionnaires. Les leaders des confédérations syndicales demandent une réunion d’urgence avec le Premier ministre et demandent au président Nicuşor Dan de se porter médiateur dans ce conflit social. De son côté, le syndicatCartel Alfa a déjà annoncé une ample manifestation devant le siège du Parlement, très probablement le 15 juillet prochain, date à laquelle une session extraordinaire du Législatif est prévue pour adopter des mesures fiscales et budgétaires nécessaires pour réduire le déficit.