L’Union européenne attend que la Roumanie fasse les réformes requises.
Le futur gouvernement de la Roumanie doit tout faire pour diminuer le déficit budgétaire record.
Bogdan Matei, 23.06.2025, 14:16
La Commission européenne a constaté une nouvelle fois que la Roumanie n’avait pas pris les mesures nécessaires pour réduire le déficit budgétaire qui s’est chiffré à 9 % du PIB, soit le niveau le plus élevé de tous les Etats-membres de l’Union européenne. Ce chiffre est dû notamment à la croissance rapide des dépenses publiques, notamment sur toile de fond, de la majoration des salaires et des pensions de retraite en 2024, ainsi qu’au volume record d’investissements publics. Dans un nouveau rapport, la Commission européenne met en garde contre le fait que selon le rythme actuel, la Roumanie court le risque de ne pas atteindre la cible finale, c’est-à-dire un déficit inférieur à 3 % du PIB dans les cinq années à venir, une obligation que tous les Etats-membres sont tenus à respecter.
Bruxelles demande à la Roumanie de présenter les mesures pour diminuer le déficit
Dans ce contexte, le Conseil économique et financier de l’Union, EcoFin, qui réunit les ministres des Finances des 27, a demandé à la Roumanie de présenter le paquet de mesures envisagées pour diminuer le déficit avant sa prochaine réunion prévue le 8 juillet prochain. À défaut d’adopter des mesures efficaces pour réduire ce déficit avant le 15 octobre prochain, le pays pourrait se voir suspendre l’octroi de fonds européens a commencer par la mi-2026. Pourtant, selon le correspondant de Radio Roumanie à Bruxelles, au-delà de cette procédure officielle, toutes les déclarations de la Commission européenne montrent que Bucarest bénéficie de compréhension de la part des institutions européennes, étant donné qu’il a été confronté à une période difficile d’un point de vue politique.
Les turbulences politiques ont fait des échos aussi au Conseil Ecofin.
D’ailleurs, les turbulences politiques de Bucarest n’ont pas été sans écho à la réunion du conseil EcoFin, où le gouvernement de Bucarest a été représenté par le secrétaire d’État au sein de du ministère des Finances – Alin Andrieş – et non pas par le ministre Tánczos Barna. Ce dernier n’a plus voulu y participer, puisque son parti, l’Union démocrate Magyare de Roumanie, ne gardera plus le portefeuille des Finances dans la future formule gouvernementale dont elle fera partie aux côtés du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union Sauvez la Roumanie. Très probablement futur vice – premier ministre, le conseiller présidentiel pour la relation avec le milieu des affaires, Dragoş Anastasiu, affirme que la formule finale du paquet de mesures fiscales, élaboré par les experts des partis mentionnés doit être suffisamment convaincante pour les agences de notation et de viser premièrement à éviter que la Roumanie se voit rétrogradée dans la catégorie – junk- des pays non recommandés pour les investissements.
Au collimatur : la TVA
Aux dires de Dragoş Anastasiu, les groupes techniques de travail en charge de l’élaboration de ces mesures ont longuement débattu de la TVA qui est différenciée par domaines, ainsi que de la réduction des dépenses, de prioriser les investissements et d’autres mesures. À son avis, ces mesures ne pourront pas être appliquées avant le 1er août prochain. En ce qui concerne les éventuelles réductions de personnel au sein des institutions publiques, le conseiller du président estime que cela nécessite du temps, étant donné qu’il faut aussi respecter les contrats de travail en vigueur. Enfin, parmi les autres mesures évoquées cette dernière semaine à Bucarest, il a mentionné l’impôt sur les dividendes, l’impôt sur le profit ou encore des impôts sur les propriétaires privées. Pourtant il s’agit là de mesures à appliquer à compter de l’année prochaine.