Tombée de rideau sur le Festival George Enescu
Presqu’un mois durant, le Festival international de musique classique « George Enescu » a amené à Bucarest et dans plusieurs grandes villes de Roumanie l’émotion de la musique interprétée au plus haut niveau. Bilan.
Daniela Budu, 22.09.2025, 13:54
Une édition innovatrice et de haute qualité
La 27e édition du Festival qui porte le nom du plus grand compositeur de musique classique de Roumanie, George Enescu a touché à sa fin dimanche. C’est l’Orchestre Royal Concertgebouw des Pays-Bas, un des plus fameux du monde, qui a clôturé cette manifestation artistique majeure pour la Roumanie et une des plus importantes au niveau international.
Avant la fin du Festival le public a pu également profiter d’un concert de jazz du Big Band de Radio Roumanie. Sa cheffe d’orchestre Simona Strungaru, s’est félicitée de la qualité et des nouvelles approches du Festival :
« A mon avis la personnalité de George Enescu a été tellement complexe et unique tout au long de sa vie, ainsi qu’un modèle impressionnant pour tous ceux qui ont étudié sa musique et pour tous ceux qui souhaitent créer quelque chose. Il a été vraiment téméraire, il a travaillé sans cesse et sans répit et je pense que le Festival Enescu réussit avec cette édition à perpétuer l’esprit d’Enescu non seulement par la présentation des ses œuvres dans presque tous les concerts, mais aussi par cette curiosité des organisateurs pour des projets divers et les nouvelles collaborations. »
29 jours, 90 concerts et spectacles, 4000 musiciens
Somme toute, au cours des 29 jours du festival, plus de 90 concerts et spectacles ont été à l’affiche et environ 4 000 musiciens, y compris des personnalités de renommée mondiale. Certains ont été récompensés de différentes distinctions. Parmi eux, la grande violoniste allemande Anne-Sophie Mutter a été récompensée du Prix d’Excellence du Festival Enescu, alors que le grand chef d’orchestre roumain Cristian Măcelaru a reçu le Prix de la catégorie « Musique symphonique » pour son album de cette année réunissant des créations de George Enescu.
Le même Cristian Măcelaru est le directeur artistique du Festival et aussi le directeur musical de l’Orchestre national de France. Lors de la remise du Prix, il a déclaré :
« Le prix reçu dans le cadre de ce festival témoigne de la manière dont les Roumains mettent à l’honneur l’Orchestre national de France, en partageant un patrimoine et les merveilleuses compositions de George Enescu, car sa contribution est importante pour les deux pays. Ce fut un grand honneur pour nous de mettre en lumière son grand génie, dans l’esprit dont il a composé sa musique, tout comme sa générosité, son amour et la manière dont il nous unit tous. »
Parmi les autres participants de marque du Festival Enescu cette année, mentionnons l’Orchestre philharmonique royal de Londres et l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile.
Quelques nouveautés
Quant aux nouvelles approches, l’édition de cette année a voulu s’adresser aussi à un nouveau public, en proposant des compositeurs du 21e siècle et des invités d’Europe de l’Est, dont l’Orchestre de la Liberté d’Ukraine. Les grands concerts ont été accueillis, comme d’habitude, à Bucarest, par la Salle de concerts de l’ancien Palais royal (aujourd’hui Musée national d’art de la Roumaine) – Sala Palatului, mais aussi par l’Athénée Roumain.
Des espaces non-conventionnels s’y sont également ajoutés, tels des discothèques ou des concerts de rue. La capitale n’a pas été la seule à profiter du festival, plusieurs autres villes à travers la Roumanie, comme Constanta, ont accueilli des concerts importants.
Un plaidoyer pour investir dans la culture
« J’aimerais que tout le monde puisse comprendre l’importance de l’art et de la culture au sein de la société. Un investissement dans l’art et dans la culture est un investissement sur le long terme, pas en nous-mêmes, mais dans les générations qui suivront », avoue le grand chef d’orchestre roumain et directeur artistique du Festival Cristian Măcelaru dans une interview pour l’agence nationale de presse Agerpres.
Notons pour terminer, que le Festival international de musique classique « George Enescu » a été lancé en 1958 et il se tient depuis tous les deux ans, avec l’appui de l’Etat roumain, avec 90 % des fonds nécessaires à son organisation alloués par le ministère de la Culture (15 millions d’euros environ). (trad. Valentina Beleavski)