Un second volet de réformes fiscales en préparation
À Bucarest, les discussions se poursuivent sur les mesures du deuxième paquet fiscal.
Daniela Budu, 05.08.2025, 12:30
Après avoir engagé sa responsabilité début juillet devant le Parlement pour faire adopter un premier paquet de mesures fiscales, le gouvernement roumain poursuit les consultations autour d’un second ensemble de réformes. L’objectif reste double : relancer l’économie et contenir le déficit budgétaire. Parmi les pistes à l’étude figurent la rationalisation de l’administration locale, une réduction du nombre de policiers municipaux, ou encore la sélection rigoureuse des projets qui pourront encore être financés cette année dans le cadre du programme Anghel Saligny. Face à l’inquiétude croissante des maires, inquiets de voir de nombreux chantiers communautaires suspendus, le ministère du Développement a engagé une analyse au cas par cas. Le ministre Cseke Attila a évoqué, lors d’une intervention télévisée, une réduction de 20 % des effectifs de l’administration publique locale, et a confirmé que des mesures d’assainissement s’imposaient également au niveau des autorités centrales.
Réforme des entreprises publiques et collecte fiscale en ligne de mire
Ce deuxième train de mesures comprend aussi des réformes attendues concernant les entreprises publiques, avec pour priorités l’amélioration de la transparence, la professionnalisation de la gouvernance et la dépolitisation des nominations. Le gouvernement entend également renforcer l’efficacité de l’Agence nationale de l’administration fiscale (ANAF) afin d’optimiser la collecte des recettes budgétaires, tout en accélérant l’accès aux fonds européens et en poursuivant la réforme du système de santé. Initialement prévu pour adoption à la mi-juillet, ce deuxième paquet pourrait toutefois être retardé. En cause : les critiques sur la suspension de projets dans le cadre du programme Anghel Saligny et les résistances aux projets de réforme des entreprises publiques.
Vers une réforme explosive des régimes spéciaux
Une fois ce second volet adopté, l’exécutif lancera un troisième paquet de réformes, dont l’un des points les plus sensibles porte sur la refonte des pensions spéciales des magistrats. Le Premier ministre Ilie Bolojan a proposé que ces pensions soient plafonnées à 70 % du dernier salaire net et que l’âge de départ à la retraite soit fixé à 65 ans. Malgré les discussions engagées ces derniers jours par le président Nicuşor Dan avec des représentants de la magistrature, aucun accord n’a pour l’heure été trouvé. Dans ce contexte, plus de 85 000 citoyens ont signé une pétition réclamant l’organisation d’un référendum sur l’ensemble des pensions spéciales. Portée par la communauté civique Declic, cette initiative plaide pour un système équitable, dans lequel les pensions reflètent strictement les cotisations versées, sans distinction de profession ni de statut.