Cristian Bota, un des meilleurs acteurs roumains de la nouvelle génération.
Cristian Bota, à l'affiche de la comédie « Tandari », Eclats, le premier long-métrage de Bogdan Naumovici

Corina Sabău, 19.04.2025, 11:00
Considéré comme l’un des acteurs roumains les plus en vue de la nouvelle génération, Cristian Bota est de retour sur le grand écran dans la comédie « Tandari », Eclats, le premier long-métrage de Bogdan Naumovici, l’un des réalisateurs les plus en vogue de Roumanie. Le film, actuellement en salle, s’inspire de faits réels : dans une petite bourgade de la campagne roumaine, le terrain de football municipal étant accolé au mur du cimetière, les joueurs se voient contraints d’interrompre leur match à chaque passage d’un cortège funéraire. Le personnage de Cristian Bota est un jeune roumain, récemment rentré d’Espagne et qui souffre d’un complexe de supériorité par rapport aux habitants du village. C’est la première fois que Cristian Bota joue dans une comédie et la première fois qu’il travaille avec le réalisateur Bogdan Naumovici. Une expérience sur laquelle il se confie :
« Il s’agit tout d’abord d’une nouvelle expérience, puisque pour moi, c’était une première de jouer dans une comédie. J’avais déjà joué dans « Argent sale » qui à la limite, aurait pu passer pour une comédie, sauf que dans ce cas-là, j’ai mis l’accent sur la gravité de la situation dans laquelle mon personnage se trouvait. Voilà pourquoi, je préfère affirmer que c’est en fait le rôle d’Enrique, ce jeune rentré d’Espagne, qui est mon premier rôle comique et j’ai essayé de faire de mon mieux pour être drôle. J’avoue avoir eu une sorte de retenue devant une comédie comme celle-ci, que je qualifierais d’un peu commerciale, surtout qu’en tant que spectateur, je regarde des films plutôt indépendants. Mais bon, à mon âge, 32 ans, j’ai décidé de surmonter tous ces obstacles et sortir de ma zone de confort. Qui plus est, après avoir tourné ce film, je peux dire que j’aime la comédie et que je prends plaisir à construire des personnages comiques. Dans le cas des comédies, le tournage est différent, puisque on construit d’une autre manière les personnages. Les films d’art et d’essai mettent davantage l’accent sur l’ambiance, ils sont particulièrement attentifs aux images et aux sons. Tandis que les comédies, elles, privilégient les situations, le dynamisme et la vitesse avec laquelle les événements se succèdent. Il y a quand même certaines règles que les comédies doivent respecter, un certain rythme et un certain dynamisme censés capter l’attention du public ».
Un acteur qui s’implique à tous les niveaux
Diplômé de l’Université d’art dramatique et de cinéma de Bucarest, Cristian Bota réunit dans son palmarès une vingtaine de productions, certaines très connues. C’est le cas des séries « Le clan », d’Anghel Damian ou « Argent sale », de Daniel Sandu, mais aussi des long-métrages « Papa déplace des montagnes », de Daniel Sandu, « Heidi » de Catalin Mitulescu, « Un Pas derrière les Séraphins » signé par le même Daniel Sandu, « En parfaite santé » d’Anca Damian ou encore « Octav » de Serge Ioan Celibidach. Son premier rôle principal, il l’a décroché dans le long-métrage « Poarta Alba », « La Porte Blanche », sorti en 2014. Réalisé par Nicolae Mărgineanu, le film raconte l’histoire de plusieurs détenus que le régime communiste a condamné aux travaux forcés sur le chantier du canal reliant le Danube à la mer Noire. Cristian Bota nous en parle :
« Mon rôle dans « La Porte Blanche » a marqué mon début au grand écran et surtout ma rencontre avec le réalisateur Nicolae Mărgineanu qui, tout comme Stere Gulea, figure parmi les réalisateurs roumains les plus expérimentés. J’aime beaucoup m’investir à fond, comme je l’ai déjà fait dans ce film. D’ailleurs, c’est ce que je fais dans ma vie aussi, avec mes enfants, mes proches, c’est ce que je fais sur le terrain de tennis aussi. Je ne sais pas me préserver, je ne sais pas vivre autrement que de m’impliquer émotionnellement. Or, travailler avec des personnes comme Nicolae Margineanu, réclame de ma part un investissement total et d’ailleurs, c’est de cette manière que j’aime travailler mes rôles. ».
Le court métrage, une œuvre pas comme les autres
Cristian Bota a joué aussi dans « Une nuit à Tokoriki » de Roxana Stroe, un des courts-métrages les plus à succès de chez nous. Réalisé dans le cadre d’un masterclass organisé par l’Université d’art dramatique et du cinéma de Bucarest, la production a été primée au Festival de Berlin par le jury international de la section Génération 14, du prix spécial du meilleur court-métrage. Le film a remporté aussi le trophée de la meilleure image lors du Festival international du film étudiant de Tel Aviv. Cristian Bota revient au micro :
« Roxana Stroe est, si je puis dire, ma réalisatrice préférée et je regrette de ne pas l’avoir vu se lancer dans les longs-métrages. Parmi tous les réalisateurs avec lesquels j’ai travaillé, c’est elle qui a su me mettre le mieux en valeur. A part le prix remporté à Berlin, « Une nuit à Tokoriki » a fait plusieurs festivals et malgré sa courte durée, je pense que c’est le film qui m’a apporté le plus de succès. J’ai joué dans deux autres courts métrages réalisés par elle. Le premier, « Appalachia » dans lequel j’interprète le rôle d’un motard blond et puis, un deuxième tourné à Londres. Travailler avec elle est une joie et « Une nuit à Tokoriki » reste l’un de mes projets préférés ».
Cristian Bota a écrit et réalisé les courts-métrages Karmasutra, nominé aux Prix Gopo du cinéma roumain et Lame Duck. A l’heure où l’on parle il travaille à un nouveau film.