Prêts pour un nouveau défi
Nous analysons un exemple de la coopération roumano-polonaise transposée dans des exercices militaires déroulés ce printemps en Roumanie.
Alex Diaconescu, 14.05.2025, 14:37
Un contingent polonais déployé dans le cadre du 26e bataillon d’Infanterie de Craiova dans le sud de la Roumanie, fait partie d’une initiative commune dont la mission est de contribuer à assurer la présence avancée adaptée sur le flanc est de l’Alliance, conformément aux mesures adoptées dans le cadre du Sommet de l’OTAN à Varsovie, en 2016. Le long des huit ans de présence militaire polonaise, les partenaires ont harmonisé les techniques, les tactiques et les procédures d’opération sur les polygones d’instruction pour que le niveau d’interopérabilité augmente chaque année.
La Roumanie se développe constamment
Un des officiers d’Etat major de la 16e rotation est celui qui fait la meilleure analyse de l’évolution de ce partenariat : « Huit ans se sont écoulés depuis la dernière mission à laquelle nous avons participé ici en Roumanie, parce que nous avons commencé la formation cet été. Depuis ce moment et jusqu’ici je pense que la Roumanie s’est énormément développée. Je crois que l’infrastructure connait un processus d’amélioration constant. La même chose je peux l’affirmer aussi à propos de la ville de Craiova, qui a connu un développement positif. Dans le cadre de la première mission, j’ai été soldat et chauffeur sur le transporteur Rosomak ».
Huit ans de présence militaire polonaise en Roumanie
Le 22e bataillon d’Infanterie de Caracal, dans le sud, accueille depuis 2022 des militaires de la Macédoine du nord et du Portugal, qui sont intégrés aux côtés des militaires polonais dans tous les exercices nationaux et multinationaux. A la question comment il voit cette collaboration entre les quatre nations, l’ex-soldat, actuellement officier d’Etat major répond : « Je crois que notre coopération s’améliore beaucoup parce que nous pouvons échanger des procédures et des informations sur notre activité. Nous avons déjà plusieurs exercices que nous déroulons ensemble et je crois qu’ils nous offrent une nouvelle expérience. Certes, de certains points de vue la mission sera beaucoup plus complexe puisqu’à présent nous bénéficions de plusieurs exercices dans un environnement multinational. Lors de la première rotation, nous nous entrainons notamment avec les militaires roumains. Par ailleurs, la première mission a également été difficile, puisque c’était le début de notre travail ici. Il fallait dérouler toutes les procédures pour obtenir les réponses sur le déroulement de la mission ».
Une coopération en plein essor
Sans nul doute, les choses ont changé le long de l’année, à commencer par la dotation technique et en armement des deux armées – polonaise et roumaine – jusqu’à la fréquence des exercices et la multitude des nations impliquées dans le processus d’instruction. Les réunions d’entrainement en commun ont été de plus en plus complexes, organisées en toute condition d’environnement, à commencer par les actions de traversée d’un cours d’eau, d’entrainement en terrain urbain jusqu’aux sessions d’escalade des versants. Dans de telles situations, les militaires étrangers et roumains ont bénéficié du soutien des spécialistes, en fonction de la nature des actions déroulées.
Le moment le plus difficile : la séparation de la famille
Pour un des commandants de peloton ce fut la première mission internationale. Il affirme que les moments les plus difficiles jusqu’ici ont été la séparation sur l’aéroport de la famille, mais aussi la période de préparation pour cette mission : « Durant les deux première semaines, nous avons fait le transfert d’autorité d’ici. J’ai passé beaucoup de temps en compagnie de l’ex-commandant de peloton et ensuite nous avons commencé les entrainements avec les Roumains, les Portugais et les macédoniens du nord. Mon homologue m’a parlé de la Roumanie, des possibilités d’entrainement dans ce pays. Il a également évoqué le climat du pays, le fait que les été sont assez chaudes, beaucoup plus chaudes qu’en Pologne et au final il a précisé que c’était un moment très bon pour des entrainements pour gagner de l’expérience et m’a conseillé d’utiliser ce temps le plus longtemps que possible. »
Le défi le plus important durant la première moitié de l’année, tant pour les militaires roumains que pour les polonais est l’exercice Dacian Spring.