Une nouvelle campagne pour l’éducation sexuelle des jeunes en Roumanie
La campagne « V de la Vulva » est avant tout basée sur un livre ambitieux d’éducation sexuelle, pensé pour combler le vide éducatif laissé par les institutions roumaines, comme l'explique Cristina Praz, experte en communication stratégique et égalité de genre au sein de l’ONG féministe Centru Filia de Bucarest.
Fromenteaud Charlotte, 23.08.2025, 11:00
En Roumanie, l’absence quasi généralisée d’éducation sexuelle dans les cursus scolaires contribue à une réalité profondément inquiétante chez les jeunes. Selon l’ONG roumaine Salvați Copiii, en 2019, 24 % des garçons et 14 % des filles de 15 ans déclaraient avoir eu des rapports sexuels, et parmi ces adolescents sexuellement actifs, un quart n’utilisaient aucun moyen de contraception. Ce manque de prévention du côté des institutions officielles a des répercussions dramatiques : en 2022, près de la moitié (45 %) des naissances au sein de l’Union européenne chez des mères de moins de 15 ans avaient lieu en Roumanie. Plus de 40 000 filles de moins de 18 ans y sont devenues mères entre 2018 et 2022, et près de 3 700 l’étaient avant leur quinzième anniversaire. Face à ce triste constat, 77 % des Roumains estiment que l’éducation sexuelle devrait être enseignée à l’école, en s’appuyant sur des données scientifiques et devrait couvrir non seulement les aspects biologiques, mais aussi les relations, l’orientation sexuelle et l’identité de genre. C’est dans ce contexte que Cristina Praz a décidé de lancer, avec ses collègues, la campagne « V de la Vulva » ( V comme vulve).