26.08.2025 (mise à jour)
Les enseignants et les magistrats continuent à protester contre les politiques sociales et salariales mises en place par le gouvernement/ Les Roumains de la diaspora doivent figurer parmi les priorités de la diplomatie roumaine, affirme le président roumain, Nicusor Dan/ A Bucarest et dans plusieurs villes de Roumanie continuent les concerts à l’affiche de la 27ème édition du Festival George Enescu.
Newsroom, 26.08.2025, 19:15
Education – Les membres des syndicats de l’Education nationale ont continué ce mardi à protester devant le siège du ministère de l’Enseignement. Ils ont dénoncé les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement et ont réclamé la démission du ministre Daniel David. Le 8 septembre, jour de la rentrée des classes, une ample marche de protestation est prévue à Bucarest. Les fédérations syndicales attirent l’attention qu’en Roumanie, le nombre d’heures de cours qu’un enseignant est obligé d’assurer chaque semaine est parmi les plus élevés d’Europe. En plus, dans les cinq prochaines années des milliers d’enseignants prendront leur retraite et leurs places resteront vacantes, tant que le domaine de l’Education se trouve en crise.
Magistrats – En Roumanie, les juges et les procureurs de plusieurs tribunaux et parquets, y compris de Bucarest, ont décidé de suspendre leurs activités mercredi, pour une durée indéterminée, jusqu’à ce que le gouvernement retire sa proposition législative concernant les pensions de retraite des magistrats. Y font exception les activités menées dans le cadre des dossiers de poursuites pénales prévoyant des mesures préventives privatives de liberté. Les enquêteurs du Parquet auprès du tribunal de Bucarest affirment que loin de résoudre les iniquités sociales, la proposition législative avancée par le gouvernement met davantage de pression sur le système judiciaire, tout en détournant l’attention de l’opinion publique du reste des mesures adoptées dernièrement pour réduire le déficit budgétaire. Les protestataires appellent les représentants du pouvoir à mettre fin à ce qu’ils qualifient de campagne agressive menée contre l’autorité juridique, qui porte sévèrement atteinte à l’État de droit et aux droits et libertés citoyennes.
Discours – Mardi, au deuxième jour de la réunion annuelle de la diplomatie roumaine organisée à Bucarest, le président Nicușor Dan a prononcé devant les chefs des missions diplomatiques, les chefs des bureaux consulaires et les directeurs des instituts culturels roumains accrédités à l’étranger, son premier grand discours sur la politique étrangère depuis sa prise de pouvoir. Sur le plan national, a-t-il dit, « l’État a besoin d’abord d’une réforme et ensuite, d’une relance économique ». « Sur le plan international, nous traversons depuis plusieurs années déjà de multiples crises » a-t-il ajouté, tout en plaidant en faveur d’une politique étrangère prévisible et cohérente. « Il y a trois domaines dans lesquels nos actions doivent être renforcées : la sécurité, la dimension économique et les Roumains de l’étranger », a déclaré le chef de l’État. En matière de sécurité, la Roumanie continuera de rester un allié fidèle de l’OTAN, de s’intéresser à la région de la mer Noire, d’investir dans ses capacités de défense et de ce point de vue, l’instrument SAFE de l’UE est un moyen d’y parvenir, a expliqué Nicuşor Dan. Et lui de mentionner la poursuite par la Roumanie de son soutien accordé à l’Ukraine et à la République de Moldavie, qui doit rester une priorité. De même, le partenariat stratégique avec les États-Unis doit être renforcé, en particulier dans les domaines de la sécurité et de l’économie. En ce qui concerne la dimension économique, le président roumain a rappelé l’appartenance à l’UE, les négociations du futur cadre financier pluriannuel, mais aussi l’objectif fixé par la Roumanie d’adhérer à l’OCDE à la fin de l’année 2026. Le pays a besoin d’une stratégie concernant ses priorités, a souligné Nicuşor Dan, et pour cela, un effort national et diplomatique est nécessaire. En raison de sa position géographique, la Roumanie doit et peut devenir un hub d’interconnexion pour les pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique. En ce qui concerne les Roumains de la diaspora, il faudrait que le pays mette en place une stratégie avec des objectifs, des budgets et des échéances claires.
Emploi – Six employés roumains sur dix s’inquiètent de la stabilité de leur emploi jusqu’à la retraite, cette inquiétude étant plus forte chez les femmes et les personnes de plus de 40 ans, selon la dernière étude réalisée par la Raiffeisen Bank et citée mardi par les médias de Bucarest. Les principales craintes sont liées à la perte de l’emploi et à la baisse des salaires, dans l’actuel contexte économique, ainsi qu’à l’impact de l’évolution des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle (IA). Trois Roumains sur dix s’attendent à ce que l’IA et l’automatisation entraînent une diminution des offres d’emplois. Les salariés pensent qu’une solution serait d’acquérir de nouvelles compétences, de procéder à une reconversion professionnelle et d’identifier de nouvelles activités censées se dérouler parallèlement aux technologies. Selon l’enquête, en Roumanie, le marché du travail reste un marché où l’âge peut être à la fois un atout et un obstacle, puisque de nombreux employés se voient diminuer les chances d’embauche en raison de leur âge. L’étude a été menée à l’échelle nationale, sur un échantillon de 800 personnes, entre juillet et août 2025.
Festival – L’Orchestre de Chambre de la République de Moldova et l’Ukrainian Freedom Orchestra (Orchestre ukrainienne de la liberté) ont été en concert mardi, à Bucarest, tandis que la Chorale de l’Orchestre philarmonique « Transilvania» est monté sur scène à Cluj-Napoca. La 27è édition du festival se déroule à Bucarest et dans le pays jusqu’au 21 septembre. Le thème de cette année est « Célébration », dans le contexte où cette année a lieu la 70e commémoration de la disparition du compositeur roumain. Durant les 29 jours du festival, les spectateurs ont l’occasion de voir une centaine de concerts et de spectacles. A part des chefs d’œuvre portant la signature de George Enescu, tels l’opéra « Oedip », les Symphonies, les Rhapsodies roumaines ou la Ballade pour violon et orchestre, le public peut se délecter avec des ouvrages signés par d’autres compositeurs célèbres, tels Dmitri Şostakovici, Pierre Boulez et Maurice Ravel. Les scènes du festival accueilleront plus de 80 ensembles symphoniques, chorales et orchestres venus de 28 pays.
Météo – Le temps se réchauffe en Roumanie, notamment dans le sud et l’ouest où les températures grimperont mercredi à 32 degrés. Le ciel sera variable et le vent soufflera légèrement sur le relief.