Mur de drones sur le flanc est de l’Alliance
L’Union européenne souhaite arrêter l’incursion des drones russes dans son espace aérien.
Alex Diaconescu, 02.10.2025, 13:54
Les européens resserrent les rangs après que l’espace aérien des leurs pays est devenu une cible fréquente des incursions aux avions et drones russes. Dans le département de Tulcea, dans le sud-est de la Roumanie, à la frontière avec l’Ukraine, envahie par les troupes de Moscou les alertes nocturnes se sont multipliées au point qu’elles sont devenues des incidents tout à fait banals. Les autorités mettent en garde ainsi les habitants sur la présence dans l’espace aérien roumain d’appareils non-autorisés. Le mois dernier, une vingtaine de drones russes a pénétré l’espace aérien de la Pologne, que l’armée de ce pays n’a pas hésité de les abattre. L’espace aérien de l’Estonie a également été violé par des avions militaires des Forces aériennes russes. Mercredi, les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’UE se sont réunis à Copenhague, la capitale du Danemark, qui a été elle-même survolée par des drones non-identifiés dans le cadre d’un sommet informel consacré à la consolidation des capacités de défense commune, ainsi qu’a l’acheminement de l’aide supplémentaire à l’Ukraine.
Réarmement et innovation
L’amphiprionne de la réunion, la cheffe du gouvernement danois, Mette Frederiksen, affirme qu’il faut donner une réponse puissante à l’agression hybride déclenchée par la Russie, selon l’envoyée de la radio publique roumaine à Copenhague. La responsable danoise a exhorté les européens à se réarmer et à innover en matière de défense. « J’espère que tout le monde reconnait désormais qu’il y a une guerre hybride. En un jour elle se déroule en Pologne, en un autre au Danemark et la semaine prochaine nous allons voir des sabotages et des drones voler ailleurs. Je regarde tous ces éléments d’une perspective européenne : il n’y a qu’un seul pays qui est prêt à nous menacer, et c’est la Russie, et nous avons donc besoin d’une réponse très forte. Quand je regarde l’Europe aujourd’hui, je pense que nous traversons la situation la plus difficile et la plus dangereuse depuis la fin de la Deuxieme Guerre mondiale » a encore déclaré la cheffe du gouvernement danois, Mette Frederiksen.
La Russie cherche a « nous tester »
…mais « aussi a semer la division et l’angoisse dans nos sociétés. Nous ne laisserons pas cela se produire » , a assuré de son côté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Si nous sommes tous d’accord que l’Ukraine est notre première ligne de défense, il faut intensifier le soutien militaire accordé à ce pays. C’est pourquoi nous allouons aujourd’hui quatre milliards d’euros à l’Ukraine, dont deux milliards seront investis dans des drones. Et nous devons intensifier la pression sur la Russie. C’est pourquoi j’ai proposé que les actifs gelés en Europe soient utilisés pour accorder un prêt sans taux d’intérêt à l’Ukraine. Nous ne saisissons pas les actifs, mais nous utilisons les liquidités pour accorder ce crédit. L’Ukraine doit rembourser ce prêt si la Russie offre des dédommagements pour les dégâts causés et cela parce que l’auteur doit absolument être tenue pour responsable » – affirme la présidente de l’Exécutif communautaire. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a également insisté sur le besoin d’utiliser les avoirs russes saisis pour financer les dédommagements de guerre qui seront payés en fin de compte à l’Ukraine, sinon le poids de la reconstruction tombera sur les épaules des contribuables européens.