La nouvelle Stratégie de sécurité nationale
Le président roumain, Nicusor Dan, a présenté le projet de la nouvelle stratégie de sécurité nationale.
Corina Cristea, 13.11.2025, 10:38
La nouvelle stratégie de défense et de sécurité nationale pour la période 2025-2030 repose sur le concept de « l’indépendance solidaire », a annoncé le président Nicuşor Dan, lors de la présentation, mercredi, de ce projet placé actuellement en procédure de débat public. Ce concept survient dans un contexte géopolitique où l’ordre international est remis en question, a souligné le chef de l’État roumain.
La Roumanie renforce ses partenariats
Nicușor Dan a précisé que de nos jours le monde se confronte d’une part, à l’escalade des tensions militaires et à la tendance des pays dirigés par des gouvernements autoritaires de se coaliser, et de l’autre à l’affaiblissement des capacités des organismes internationaux de préserver un ordre fondé sur des règles. Le président roumain a également évoqué l’évolution technologique et le processus de numérisation, tout en précisant que l’interaction avec les réseaux sociaux ouvre la voie à des actions de manipulation et de désinformation contre lesquelles des moyens de défense spécifiques devraient être mis en place. Dans ce contexte, la Roumanie doit renforcer ses partenariats et défendre ses intérêts au sein de l’UE, de l’OTAN et dans ses relations avec les États-Unis, a ajouté le chef de l’État. Même si les actions hostiles menées par la Russie restent la principale menace à la sécurité nationale, le document de la stratégie nationale de défense identifie d’autres vulnérabilités aussi, comme par exemple le déclin démographique ou la faible capacité administrative de l’État. Nicuşor Dan:
„L’administration publique se heurte à des obstacles. Tout d’abord, et cela a été pour moi un choc, ou en tout cas une surprise, l’administration, même au niveau national, ne travaille pas avec des données. Il existe de nombreuses situations quand les décisions ne reposent pas sur des statistiques. Ensuite, nous constatons une réticence de la part des institutions publiques de collaborer les unes avec les autres, chacune préfère mener sa petite politique sectorielle, ce qui débouche sur l’absence d’une vision intégrée. Et puis, les agents municipaux n’ont pas envie d’innover”.
La lutte contre la corruption se poursuit
La corruption reste l’une des principales vulnérabilités identifiées par la nouvelle stratégie de sécurité nationale, a fait savoir le chef de l’État, tout en précisant que, malgré leur importance, les services de renseignement auront un rôle délimité dans la lutte contre ce fléau.
« En ce qui concerne le phénomène de la corruption, j’ai mentionné trois aspects. Premièrement, une approche intégrée, dans le sens d’une collaboration entre toutes les institutions qui ont des attributions dans ce domaine. Deuxièmement, une implication des services de renseignement uniquement dans la collecte de données visant ce phénomène, sans aucun rôle ultérieur dans les enquêtes pénale ou les processus juridiques. Et enfin, la correction de tous ces mécanismes législatifs et administratifs qui retardent que les affaires de corruption soient punies”.
Le document sera approuvé le 24 novembre par le Conseil suprême de défense nationale, CSAT, puis, deux jours plus tard, le président Nicușor Dan présentera la stratégie au Parlement roumain, réuni en séance plénière.