De nouvelles réformes fiscales
L’Exécutif de Bucarest prépare le 3e train de mesures fiscales censées réduire le déficit public de la Roumanie.
Roxana Vasile, 20.11.2025, 13:42
Le 3e train de mesures fiscales « d’austérité »
Pour réduire le déficit excessif de la Roumanie, le gouvernement de coalition de Bucarest prépare son troisième paquet de mesures fiscales. Celui-ci pourrait être adopté dès la semaine prochaine, par le biais de l’engagement de responsabilité du gouvernement devant le Parlement. Les initiatives portent entre autre sur le suppression de postes — qu’ils soient vacants ou déjà pourvus – au sein de l’administration locale et la diminution de 10 % des dépenses en matière de personnels. Pour l’administration centrale, une réduction similaire de 10 % des dépenses en matière de personnel est envisagée. De son côté, le premier ministre libéral Ilie Bolojan insiste : ce paquet doit être adopté avant le budget 2026 afin d’imposer une discipline financière. Il précise toutefois que la recommandation faite à tous les ministères de réduire leurs dépenses de 10 % ne signifie pas forcément une baisse des salaires.
Il ne s’agit pas forcément de coupes salariales
Ilie Bolojan : « Toutes les lois qui établissent un budget sur des bases saines, qui contrôlent les dépenses et qui instaurent une discipline budgétaire doivent être adoptées en amont, d’une part. D’autre part, il est difficile à faire des exceptions, et tous ceux qui occupent une fonction publique, tous les ministères, sous une forme ou une autre, doivent participer à cet effort. Il ne s’agit pas de réduire les salaires, je le souligne, mais de mieux gérer les dépenses de personnel : ne plus recruter, réviser les primes et réorganiser les activités de manière plus efficace. »
Les sociaux-démocrates s’opposent
De leur côté, les sociaux-démocrates ont adopté une position plus ferme. Mercredi, le PSD a fait savoir qu’il était hors de question de soutenir la coupe de 10% des salaires dans la fonction publique à compter du 1er janvier 2026, estimant qu’il fallait trouver d’autres mesures pour réduire les dépenses.
Le chef de file des sociaux-démocrates, Sorin Grindeanu a martelé : « A faire un calcul, environ 10 milliards de lei – c’est la somme que l’Etat pourrait économiser en appliquant cette réduction de 10 % des dépenses en matière de personnels. Evidemment, on peut économiser cette somme d’une autre manière, sans couper les salaires des enseignants, des médecins, des policiers, des militaires, bref de personne. »
Enfin un accord sur la réforme des régimes spéciaux de retraite des magistrats
En revanche, la réforme des régimes spéciaux de retraite des magistrats vient de recevoir l’aval de l’ensemble de la coalition gouvernementale. A l’heure où l’on parle, le régime spécial dont bénéficient les magistrats en fait une catégorie professionnelle privilégiée, tant par les pensions trop élevés, que par le fait qu’ils prennent très tôt leur retraite. Exigée d’urgence par Bruxelles, cette réforme stipule que la pension de retraite d’un juge ou d’un procureur ne pourra plus dépasser les 70 % de leur dernier salaire net, alors que l’âge du départ à la retraite augmentera progressivement jusqu’à 65 ans, sur une période de transition de 15 ans, à compter du 1er janvier 2026. Le projet est actuellement en débat public avant d’être transmis au Conseil Supérieur de la Magistrature pour avis, pour que par la suite le gouvernement puisse engager sa responsabilité devant le Parlement sur celui-ci. Pour leur part, les représentants de la justice ne sont pas d’accord avec cette nouvelle version du projet, une première variante ayant été récemment rejetée par la Cour Constitutionnelle pour des raisons de procédure. Jalon du Plan National de Relance et de Résilience de la Roumanie, la réforme du système de retraite des magistrats conditionne le déblocage de fonds européens, indispensables surtout en cette période d’austérité. (trad. Valentina Beleavski)