22.12.2025
Le président roumain, Nicuşor Dan, reçoit aujourd’hui les magistrats souhaitant débattre publiquement des problèmes au sein du système judiciaire. / Deux motions contre deux ministres sont en débat aujourd’hui au Sénat et respectivement à la Chambre des députés de Bucarest. / La ministre roumaine des Affaires étrangères, Oana Ţoiu, effectue aujourd’hui une visite de travail en République de Moldova voisine / Les manifestations publiques marquant les 36 ans écoulés depuis la Révolution de décembre 1989 s’est poursuivent à Bucarest. / Pas plus de 5 degrés aujourd’hui dans la capitale roumaine.
Newsroom, 22.12.2025, 13:39
Magistrats – Le président roumain, Nicuşor Dan, reçoit aujourd’hui au palais présidentiel de Cotroceni, à Bucarest, les magistrats souhaitant débattre publiquement des problèmes au sein du système judiciaire. Le chef de l’Etat affirme avoir été averti de l’existence d’une certaine catégorie de magistrats, des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ou de la direction de certaines juridictions, qui n’agiraient pas dans l’intérêt public, mais dans celui d’un groupe restreint auquel ils appartiennent. Dans ce contexte, Nicuşor Dan se propose de lancer une consultation publique sous forme de référendum dans les rangs des magistrats, afin de déterminer si le CSM agissait dans l’intérêt général ou dans celui d’un groupe de l’intérieur du système. Si en résulte que les magistrats estiment que le CSM œuvre pour le bien de la communauté, les discussions se poursuivront au Parlement. En revanche, si la réponse indique qu’il sert avant tout les intérêts d’un groupe, alors le CSM devra partir « de toute urgence », a souligné le président. En réaction à cette initiative, les juges du CSM ont rappelé que l’exercice des prérogatives constitutionnelles par les autorités publiques devait respecter strictement le principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs au sein de l’Etat, tel qu’il est inscrit dans la Constitution. Le Conseil supérieur de la magistrature a également insisté sur le fait qu’en tant que garant constitutionnel de l’indépendance de la justice, il exerçait ses attributions de manière autonome et qu’il n’allait tolérer aucune forme d’ingérence, directe ou indirecte, dans l’activité du pouvoir judiciaire.
Révolution – À Bucarest, la série des manifestations publiques marquant les 36 ans écoulés depuis la Révolution de décembre 1989 s’est poursuit. Des cérémonies militaires et religieuses sont prévues au Monument dédié aux Héros de la Révolution, sur la place de la Révolution, ainsi qu’à la Radio publique roumaine et à la Croix des Parachutistes située au siège de la Télévision roumaine. Des commémorations en hommage à ceux qui ont perdu la vie durant les événements de décembre 1989 ont également eu lieu dimanche à l’échelle nationale. Au Cimetière des Héros de la capitale, un groupe de prêtres a célébré un office religieux au cours duquel ont été évoqués tous ceux qui sont morts pour la liberté il y a 36 ans. Des proches des victimes, d’anciens révolutionnaires et des représentants des institutions de l’Etat ont participé à des cérémonies similaires organisées dans la capitale.
Motions – Le Sénat roumain doit débattre et se prononcer ce lundi sur la motion simple déposée par l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR, parti d’opposition populiste et ultranationaliste), contre le ministre de l’Intérieur, Cătălin Predoiu. Selon ses initiateurs, la motion vise à évaluer la responsabilité politique et morale du ministre. Aux dires des signataires, le ministère de l’Intérieur est politisé et il ne respecte pas les engagements internationaux pris auprès des partenaires externes. Ils accusent aussi l’existence d’ingérences directes dans les concours organisés pour les postes de direction. Une autre motion simple, initiée par la même AUR, est débattue et soumise au vote aujourd’hui à la Chambre des députés, à l’encontre du ministre de la Justice, Radu Marinescu. Le texte reproche au ministère de la Justice une absence manifeste d’initiative et de réaction de la part du ministre durant son mandat, alors que son institution est chargée constitutionnellement et politiquement d’assurer le bon fonctionnement du système judiciaire, de garantir les droits et libertés fondamentales et de veiller au respect de la légalité. Par ailleurs, les parlementaires de l’Union Sauvez la Roumanie (parti centriste, pro-occidental et membre de la coalition gouvernementale) ont convoqué ce lundi le ministre Marinescu dans le cadre du débat « L’Heure du Gouvernement », consacré à des sujets majeurs de la vie politique, économique et sociale de la Roumanie. Ils souhaitent notamment aborder ce que l’USR qualifie « d’oligarchisation du système judiciaire », à savoir la concentration du pouvoir décisionnel entre les mains de groupes d’influence, l’existence de réseaux agissant de manière illégitime au sein de la justice, sans oublier la corruption et l’inefficacité persistantes au sein du système judiciaire.
Visite – La ministre roumaine des Affaires étrangères, Oana Ţoiu, effectue aujourd’hui une visite de travail en République de Moldova voisine, à l’invitation de son homologue de Chişinău, le vice‑premier ministre Mihai Popşoi. A l’agenda de la visite : des entretiens entre les deux ministres, ainsi que des rencontres avec la présidente moldave, Maia Sandu, et avec le premier ministre Alexandru Munteanu. Selon le ministère moldave des Affaires étrangères, la visite d’Oana Ţoiu s’inscrit dans le contexte de la Réunion des chefs de missions diplomatiques et des bureaux consulaires de la République de Moldova à l’étranger.
Sondage – Selon un sondage d’opinion réalisé en décembre par l’institut CURS, trois quarts des Roumains estiment que le pays se dirige dans une mauvaise direction, tandis que seulement 21 % jugent que la trajectoire en est positive. Environ un tiers des personnes interrogées déclarent que leur situation financière s’est quelque peu dégradée, et 23 % affirment qu’elle s’est nettement détériorée. Plus de la moitié des répondants, soit 51 %, anticipent une hausse significative des prix au cours de l’année prochaine. En matière d’image publique, c’est l’Armée arrive en tête, bénéficiant de 81 % d’opinions favorables, suivie par l’Eglise (76 %) et les pompiers (65 %). À l’opposé, la Justice ne recueille que 24 % d’appréciations positives, le Parlement 25 %, tandis que le Gouvernement et la Cour constitutionnelle atteignent chacun 26 %. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 1 067 adultes âgés de 18 ans et plus, par des entretiens en face à face au domicile des répondants, entre le 10 et le 19 décembre 2025.
Météo – Le ciel est couvert en ce début de semaine sur la plupart du territoire roumain et le vent souffle avec un peu plus de force sur l’ouest. Les maxima de la journée vont de 1 à 10 degrés. Temps morose dans la capitale où la température ne dépassera pas les 5 degrés.