La semaine du 05 au 11 mai 2025
La monnaie nationale roumaine enregistre une dépréciation notable face aux principales devises internationales / Le Ministère roumain de l’Intérieur rassure en affirmant qu’aucun obstacle ne compromet l’organisation du second tour de l’élection présidentielle / Le Patriarche de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, Daniel, a félicité le nouveau souverain pontife, Léon XIV / Le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu a annoncé lundi sa démission à la tête du gouvernement de coalition / Le célèbre club Steaua Bucarest célèbre le 39e anniversaire de sa victoire en Ligue des champions
Bogdan Matei, 11.05.2025, 10:00
Le leu roumain sous pression : tensions sur le marché des changes et record du prix de l’or
La monnaie nationale roumaine, le leu, a enregistré cette semaine une dépréciation notable face aux principales devises internationales – l’euro, le dollar américain et le franc suisse – tandis que le prix du gramme d’or atteignait un sommet historique. Symbole de cette dynamique préoccupante, le seuil psychologique de cinq lei pour un euro a été franchi. Dan Suciu, porte-parole de la Banque nationale de Roumanie (BNR), a attribué cette volatilité accrue à une baisse significative des entrées de capitaux conjuguée à une hausse des sorties sur le marché des changes. Pour stabiliser la situation, la BNR est intervenue en absorbant les excédents de liquidités, une action qui a eu pour effet de faire grimper les taux d’intérêt. Suciu a assuré que l’institution continuerait à œuvrer pour contenir les déséquilibres actuels. Les experts financiers pointent quant à eux le climat d’incertitude politique comme facteur aggravant. Selon Adrian Codirlașu, président de l’association CFA Romania, la montée de l’aversion au risque et la perspective de retraits de capitaux étrangers influencent défavorablement le taux de change. Le consultant économique Adrian Negrescu va plus loin, affirmant : « La situation sur la scène politique influence plus que jamais les craintes des investisseurs, qui commencent à vendre des titres roumains et à quitter la Roumanie. »
Pas de blocage électoral selon le Ministère de l’Intérieur, malgré les rumeurs alarmistes
Le Ministère roumain de l’Intérieur (MAI) a tenu à rassurer l’opinion publique en affirmant qu’aucun obstacle ne compromet l’organisation du second tour de l’élection présidentielle, prévu pour le 18 mai. Il dément ainsi les informations « alarmistes » circulant sur les réseaux sociaux, qu’il considère comme « susceptibles de créer un climat d’agitation et de fracture sociale ». Dans un communiqué, le MAI précise que des contenus diffusant de prétendus scénarios de blocage électoral ont été détectés en ligne. Ces messages, à caractère anxiogène, auraient engendré une vague de réactions incitant à la méfiance envers les institutions et, dans certains cas, à des formes de violence. « Ces récits sont initiés sur les plateformes sociales, puis relayés dans des groupes légitimes afin d’amplifier le sentiment d’insécurité », indique la même source. Face à cette situation, le ministère appelle les citoyens, les journalistes et tous les acteurs impliqués dans le processus électoral à faire preuve de responsabilité et à ne pas propager ces récits infondés. Il invite également les leaders d’opinion et les figures publiques à adopter une posture mesurée et réfléchie. Le second tour de l’élection présidentielle verra s’affronter George Simion, chef du parti nationaliste AUR et soutenu par le POT, et Nicușor Dan, maire indépendant de Bucarest, soutenu par l’USR, le PNL, l’UDMR ainsi que plusieurs formations extra-parlementaires. Lors du premier tour, organisé le 4 mai, George Simion a recueilli près de 41 % des suffrages, contre environ 21 % pour Nicușor Dan.
Crise politique après le premier tour des présidentielles roumaines
Le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu a annoncé lundi soir sa démission à la tête du gouvernement de coalition PSD-PNL-UDMR, à la suite du revers électoral de son camp lors du premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat soutenu par la coalition au pouvoir, l’ex-leader libéral Crin Antonescu, n’est arrivé qu’en troisième position, échouant à se qualifier pour le second tour.
« La coalition gouvernementale n’a plus aucune légitimité, du moins dans sa configuration actuelle. J’ai proposé à mes collègues de quitter cette alliance, ce qui a entraîné ma démission de la fonction de Premier ministre », a déclaré Marcel Ciolacu à la presse depuis le siège du PSD. Il a précisé avoir demandé aux ministres de son parti de rester en place pour engager des discussions avec les représentants du PNL et de l’UDMR. « J’ai pris la décision de ne soutenir publiquement aucun des deux candidats au second tour de l’élection présidentielle », a-t-il ajouté. L’intérim à la tête de l’exécutif est désormais assuré par Cătălin Predoiu, ministre libéral de l’Intérieur. Dans sa première prise de parole en tant que Premier ministre par intérim, il a tenu à souligner que « la Roumanie est et doit rester une démocratie résiliente, un pays dont les objectifs de développement demeurent fermement ancrés dans les valeurs euro-atlantiques ». Le cabinet intérimaire peut gérer les affaires courantes par décisions gouvernementales et ordonnances ministérielles, mais ne dispose pas du pouvoir de promulguer des ordonnances d’urgence ni de soumettre de projets de loi. La journée de lundi a également été marquée par une autre démission politique majeure : celle d’Elena Lasconi, cheffe de l’USR. La candidate a officialisé son départ de la présidence du parti après avoir récolté moins de 3 % des suffrages au premier tour. Maire de la ville de Câmpulung Muscel, dans le sud du pays, elle a assuré qu’elle continuerait de s’impliquer activement dans la vie publique et dans le combat pour le renouvellement de la classe politique. Durant la campagne, Elena Lasconi avait vu une grande partie de la direction de l’USR lui tourner le dos, les cadres du parti apportant finalement leur soutien à Nicușor Dan, fondateur de la formation il y a près de dix ans et candidat arrivé en deuxième position.
Le nouveau pape, félicité depuis la Roumanie et dans le monde entier
Le Patriarche de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, Daniel, a félicité le nouveau souverain pontife, Léon XIV, en exprimant sa conviction que le nouveau pape continuerait à promouvoir « l’esprit du dialogue, de la paix et de la coopération entre l’Eglise Romaine-Catholique et l’Eglise Orthodoxe. » « Dans un monde confronté à multiple crises spirituelles, économiques et sociales, la voix unie des chrétiens est plus nécessaire que jamais, pour offrir un message d’espoir, de solidarité et d’amour » – affirme le Patriarche Daniel. Et lui d’exprimer son espoir que le pape continuera à soutenir les nombreux croyants orthodoxes roumains vivant dans l’Europe de l’Ouest, surtout en Italie, à l’instar de ses prédécesseurs Benoit XVI et François avant lui. Rappelons que jeudi soir, l’américain originaire de Chicago, qui a passé plus de 20 ans au Pérou, Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, est devenu le premier pape de l’histoire originaire des Etats-Unis. Le nouveau souverain pontife a choisi le nom Léon XIV.
Steaua Bucarest : 39 ans après l’exploit européen
Le sport roumain a commémoré ce mercredi un moment légendaire de son histoire : le 39e anniversaire de la victoire du Steaua Bucarest en Ligue des champions. Le 7 mai 1986, à Séville, l’équipe roumaine réalisait l’exploit de battre le prestigieux FC Barcelone en finale, à l’issue d’une séance de tirs au but conclue sur le score de 2-0. Ce triomphe historique fut marqué par la performance exceptionnelle du gardien Helmuth Duckadam, qui inscrivit son nom dans le Livre Guinness des records après avoir arrêté consécutivement les quatre tentatives des joueurs catalans. Ce fait d’armes permit au Steaua de devenir le premier club de l’Est européen à remporter le plus prestigieux des trophées continentaux. L’épopée européenne du club ne s’est pas arrêtée là. En février 1987, à Monte-Carlo, le Steaua s’adjugea également la Supercoupe de l’UEFA en s’imposant 1-0 face au Dinamo Kiev, alors champion d’Union soviétique. À l’occasion de cet anniversaire, le souvenir des figures emblématiques de cette génération dorée reste vivace, malgré les disparitions successives de trois piliers de l’équipe : le gardien Helmuth Duckadam, le milieu de terrain Lucian Bălan et le défenseur Ilie Bărbulescu. Leur héritage demeure inscrit dans l’histoire du football roumain comme un symbole de détermination, d’unité et de gloire.