La semaine du 11 au 17 décembre 2023
Le projet de budget 2024/ Vers la zone de libre circulation, par étapes ?/ Une décision majeure au sommet de lUE/ Les performances des élèves roumains
Roxana Vasile, 17.12.2023, 11:51
Le projet de budget 2024
La coalition PSD-PNL, au pouvoir en Roumanie, a approuvé
le 14 décembre, tard dans la nuit, le budget public et de la Sécurité sociale
pour l’année prochaine. Les budgets seront par la suite débattus au Parlement et
adoptés avant Noël. La construction budgétaire 2024 table sur une croissance
économique de 3,4%, un taux moyen d’inflation annuelle de 6% et un déficit de
5% du PIB. Le futur budget public repose également sur des investissements de 7%
du PIB et contient des montants record alloués à la Santé, à l’Education, aux
Transports et aux investissements. Le Ministère des Affaires intérieures se
verra attribuer un milliard de lei de plus, soit 200 millions d’euros pour le
renforcement de la lutte contre les drogues. A partir du 1 juin, le SMIC sera
de 3700 lei, soit 740 euros. Aux dires du premier ministre, Marcel Ciolacu, les
pensions de retraite seront majorées à deux reprises. D’abord, à partir du 1 janvier,
quand elles seront indexées sur l’inflation, de 13,8% et ensuite, à partir du 1
septembre, suite à leur revalorisation. Les professeurs bénéficieront aussi d’une
hausse salariale. Le premier ministre a annoncé une hausse générale de 5%, de
tous les salaires dans la fonction publique, à l’exception des dignitaires. Le
gouvernement ne prévoit aucune majoration de taxe ou d’impôt pour l’année
prochaine. Les hausses envisagées seront possibles grâce aux investissements et
à la lutte contre l’évasion fiscale, a encore ajouté M. Ciolacu dont le cabinet
a préféré ignorer l’avis négatif du Conseil économique et social. « Ce
projet de budget est un exemple colossal de cynisme. Le Titanic coule et le
gouvernement fait des feux d’artifices » a réagi le parti AUR, en
opposition.
Jeudi encore, le gouvernement a décidé par décret d’urgence,
la suppression des primes, des chèques vacances et des tickets restaurants de
tous les fonctionnaires publics dont les heures de travail supplémentaires seront
récompensées par des jours de congé. Le nouveau document s’ajoute à celui pour
lequel le Gouvernement a déjà engagé sa responsabilité, en automne, afin de
contrôler le déficit budgétaire. Les syndicats ont annoncé d’amples mouvements
de protestation.
Vers la zone de libre circulation, par étapes ?
Bucarest attend le calendrier
précis de son adhésion à l’Espace Schengen de libre circulation qui se fera par
étapes : dans un premier temps, les aéroports, en mars 2024, ensuite les
frontières terrestres vers la fin de l’année prochaine. La nouvelle est
tombée après que l’Autriche a annoncé en début de semaine, accepter seulement l’élimination
des contrôles aux frontières aériennes pour
la Roumanie et la Bulgarie, même si les pays répondent à tous les critères d’adhésion.
Lundi, le ministre autrichien des Affaires Intérieures, Gerhard Karner, a exigé
plusieurs progrès dans le domaine de la protection des frontières extérieures
de l’UE. L’Exécutif européen, a-t-il dit, devrait investir dans
l’infrastructure de protection des frontières bulgaro-turque et roumano-serbe.
Et puis, il faudrait que ça soit la Roumanie et la Bulgarie qui gèrent les
demandeurs d’asile, notamment ceux afghans et syriens. A Sofia, le premier ministre
Nikolai Denkov a qualifié toutes ces prétentions comme étant inacceptables,
tandis que les autorités roumaines saluent le progrès, mais restent réservées.
Le dossier de l’adhésion de ces deux pays à Schengen n’a pas figuré à l’agenda
du Conseil européen organisé en cette fin de semaine. N’empêche, la position de
Vienne a permis la reprise des discussions en marge de la réunion de Bruxelles
à laquelle la Roumanie a été représentée par son président, Klaus Iohannis.
Celui-ci a affirmé que les négociations demeurent compliquées et qu’un Conseil
ministériel consacré à ce dossier pourrait être organisé avant la fin de l’année.
La Roumanie mérite une adhésion complète à la zone de libre circulation et non
pas un compromis humiliant, a martelé l’USR, en opposition.
Une décision majeure au sommet de l’UE
Réunis en sommet, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement
se sont mis d’accord pour ouvrir les négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine
et la République de Moldova. Les dirigeants sont parvenus à surmonter
l’opposition de la Hongrie qui menaçait d’utiliser son veto. Le chef de l’Etat
roumain a qualifié la décision d’historique ; elle succède aux progrès
remarquables enregistrés par les deux pays. « On vous soutient, soyez
braves, continuez vos réformes et nous avanceront sur la même voie » a
déclaré le leader de Bucarest. En revanche, les mêmes dirigeants européens ont
échoué dans leur tentative de convaincre Budapest d’accepter une nouvelle aide
financière de 50 milliards d’euros versée à partir de 2024, à Kiev, pour une période de
quatre ans.
Par ailleurs, la reconstruction de l’Ukraine et le rôle
stratégique de la Roumanie dans ce processus ont dominé une conférence
internationale déroulée à Sinaia. Les pourparlers ont visé le rôle du Danube,
la liberté de navigation, la sécurité énergétique et alimentaire et l’infrastructure
critique. Encore une fois, les autorités roumaines ont condamné fermement, les
attaques russes contre l’infrastructure civile en Ukraine et au long du Danube
après la chute d’un drone cette semaine, près de la localité roumaine de
Grindu, à la frontière ukrainienne.
Les performances
des élèves roumains
Mardi, 138 élèves roumains ayant décroché, au total, 164
médailles, aux 28 compétitions régionales et olympiques déroulées cette année,
se sont vus récompensés par le gouvernement dans le cadre d’une festivité
déroulée mardi au Théâtre national de Bucarest. Présent à l’événement, le premier ministre
Marcel Ciolacu a rappelé que les performances de l’Education nationale
représentent des éléments obligatoires pour le développement du pays.