La semaine du 14 au 20 janvier
Une délégation conjointe FMI-l’UE-Banque Mondiale se trouve à Bucarest pour une nouvelle mission d’évaluation
România Internațional, 26.01.2013, 13:00
Les experts du FMI, de l’UE et de la Banque Mondiale sont à Bucarest jusqu’au 29 janvier pour une nouvelle mission d’évaluation de l’accord préventif estimé à environ 5 milliards d’euros, conclu avec la Roumanie au printemps 2011. C’est la première visite en Roumanie des bailleurs de fonds après le scrutin législatif de décembre et la constitution du nouveau gouvernement de centre-droit dirigé par le premier ministre Victor Ponta. A l’agenda des réunions figurent les récentes évolutions de l’économie roumaine, le projet du budget 2013, les politiques monétaires menées par la Banque centrale et la manière dont le système bancaire peut résister aux éventuels chocs provenant de l’extérieur.
Les négociations s’annoncent difficiles, étant donné que Bucarest se confronte à certains retards, notamment pour ce qui est de la privatisation de grandes entreprises d’Etat et la restructuration efficace des dépenses dans le secteur sanitaire. Les autorités roumaines souhaitent obtenir un délai de quelques mois afin de respecter les engagements assumés dans le cadre de cet accord. Les représentants du cabinet de Bucarest parleront aux bailleurs de fonds sur l’impact de certaines mesures comme la majoration du SMIC de 155 euros à 177 euros et la réduction de la TVA appliquée aux produits alimentaires de base.
===
Recommandations de la Banque Mondiale pour la Roumanie
La Roumanie doit continuer les réformes structurelles, sans se hâter d’adopter l’euro avant de réaliser une convergence réelle avec les économies européennes. Cette recommandation vient de la part du directeur de la Banque Mondiale pour la Roumanie, François Rantrua, qui l’a émise au cours d’une conférence de presse donnée à Bucarest. Et M. Rantrua d’ajouter que la BM avait remarqué les bons résultats enregistrés dernièrement par la Roumanie dans la réduction du déficit budgétaire, le contrôle de l’inflation et l’augmentation de ses exportations ; le responsable de la BM a cependant attiré l’attention que la reprise économique a besoin d’investissements, notamment dans les transports et le secteur énergétique.
La Roumanie doit relever d’autres défis aussi : rééquilibrer le budget de la Sécurité sociale, réformer le secteur des soins de santé, introduire l’efficience dans l’activité des entreprises à capital d’Etat, améliorer la collecte des recettes au budget de l’Etat, accroître le taux d’absorption des fonds européens.
===
Débats autour du financement du système roumain de santé
Réformer le système national de santé est une priorité du gouvernement de Bucarest ; la preuve — le projet de budget pour 2013 prévoit une majoration de 30% des fonds alloués à ce secteur. Le ministre de tutelle, Eugen Nicolăescu, a annoncé plusieurs mesures en ce sens, dont la suspension des fonds de la CNAM pour les hôpitaux privés ou encore l’abandon de la gestion des établissements hospitaliers départementaux par les pouvoirs locaux.
Le mécontentement exprimé par les directions des hôpitaux et par la population ont déterminé le ministre à faire d’autres précisions. Il a fait savoir qu’une décision serait prise au moment de l’approbation, par le gouvernement, du contrat-cadre sur 2013 destiné à ce secteur. Pour ce qui est de l’éventuel conflit d’intérêts qui pourrait frapper les médecins travaillant en même temps dans les secteurs public et privé, le ministre Eugen Nicolăescu a déclaré qu’aucune décision n’avait été prise.
===
La Roumanie réagit à la crise du Mali et à la prise d’otages en Algérie
La communauté internationale connaît une nouvelle crise, cette fois-ci au Mali, pays confronté à une amplification des actions des groupes terroristes qui risquent de s’étendre et de déstabiliser toute la région. Une réunion extraordinaire provoquée par cette crise a eu lieu aussi à Bruxelles, où les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé de créer une mission de formation et de réorganisation de l’armée malienne, dont le mandat s’étendra sur 15 mois. La mission des 200 instructeurs militaires et 250 agents de sécurité sera de former les forces du gouvernement de Bamako pour lutter contre les groupes rebelles islamistes.
Le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlăţean, a affirmé que la Roumanie pourrait participer à la mission militaire européenne au Mali. Le responsable roumain a fermement condamné les actions des groupes terroristes du Mali et a transmis un message soutenant la décision de la France d’intervenir avec des forces armées pour rétablir l’ordre.
Par ailleurs, Bucarest a confirmé que la Roumanie figure parmi les pays dont les ressortissants ont été pris en otage en Algérie par un groupement affilié à Al-Qaïda en représailles à l’intervention aérienne et terrestre des militaires français contre les bastions islamistes du Mali. Le ministère roumain des Affaires étrangères a annoncé la constitution d’une cellule de crise chargée de la prise d’otages en Algérie. (aut. : Andreea Bojoi ; trad. : Ileana Taroi, Alex Diaconescu)