La semaine du 19 au 25 mai 2025
Nicușor Dan a remporté les élections présidentielles et devient le nouveau président de la Roumanie / Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a dressé le bilan de ses cent premiers jours au pouvoir / Deux nouvelles lois promulguées pour garantir la sécurité de l’espace aérien roumain / La Banque nationale de Roumanie revoit à la hausse sa prévision d’inflation, désormais attendue à 4,6 % d’ici fin 2025 / La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a reçu à Timișoara le Prix pour les valeurs européennes – la plus haute distinction décernée par cette ville
Daniela Budu, 25.05.2025, 10:00
Nicușor Dan nouveau président de la Roumanie
Le candidat indépendant Nicușor Dan a remporté les élections de dimanche dernier et sera le nouveau président de la Roumanie pour les cinq prochaines années. La Cour constitutionnelle a validé jeudi à l’unanimité le mandat présidentiel de l’ancien maire de Bucarest. Lors de la séance solennelle à la Cour constitutionnelle, Nicușor Dan a déclaré qu’il était conscient de la responsabilité qui lui incombait, des défis actuels et des attentes des citoyens. Nicușor Dan :
« Je tiens à assurer aux citoyens roumains que je comprends la responsabilité du mandat qu’ils m’ont confié. Les défis seront nombreux et j’espère que nous les relèverons tous. La société roumaine a fait preuve de sagesse et je suis convaincu que, tout au long de la période à venir, elle fera pression pour obtenir les changements positifs dont la Roumanie a besoin. Je me battrai pour renforcer les institutions de l’État, c’est une nécessité. Je me battrai également pour la prospérité économique du pays et je serai un partenaire de l’environnement des affaires et un garant des libertés des citoyens. » a déclaré le nouveau président roumain.
La session conjointe des deux chambres du Parlement, au cours de laquelle Nicușor Dan prêtera serment en tant que président de la Roumanie, aura lieu lundi. Immédiatement après la prestation de serment officielle, il prévoit d’entamer des discussions préliminaires avec les partis politiques sur la formation du futur gouvernement et son programme. Nicușor Dan :
« Je pense qu’il est bon que toutes les choses soient convenues à l’avance afin d’éviter les tensions au sein du gouvernement. Je veux que le plus grand nombre possible d’aspects du programme de gouvernement soient décidés entre les partis, je ne veux donc pas précipiter la formation d’un nouveau gouvernement, à trois ou quatre semaines d’intervalle. Une entrée du PSD au gouvernement donnerait plus de crédibilité. »
Le président par inétrim du PSD, Sorin Grindeanu, qui a pris ses fonctions après la démission de l’ancien premier ministre Marcel Ciolacu, a déclaré que les sociaux-démocrates n’avaient pas d’exigences concernant certains postes dans le futur exécutif, mais certaines conditions concernant les mesures à inclure dans le programme du gouvernement. L’USR, parti ayant soutenu Nicușor Dan lors de la campagne électorale, a déclaré qu’il était ouvert à des discussions avec les autres partis pro-européens pour former le futur gouvernement. Le PNL et l’UDMR sont également favorables à un gouvernement bénéficiant d’un soutien solide au parlement. En revanche, les représentants du parti d’extrême droite AUR ont déclaré que ce dernier resterait dans l’opposition et ne participerait pas aux consultations.
Cent jours à la tête de l’État du président roumain par intérim Ilie Bolojan
Face à une conjoncture intérieure tendue et un environnement géopolitique instable, marqué notamment par la guerre en Ukraine et les tensions transatlantiques, le président intérimaire de la Roumanie, Ilie Bolojan, a dressé le bilan de ses cent premiers jours au pouvoir. La priorité a été donnée à la stabilité institutionnelle, à la bonne tenue du processus électoral et au renforcement des axes diplomatiques et de défense. Selon ce dernier, les discussions récentes ont consolidé la posture stratégique de la Roumanie sur le flanc oriental de l’OTAN, tout en favorisant l’intégration de l’industrie de défense nationale dans les chaînes de valeur européennes. « Nous avons œuvré à projeter l’image d’un État fiable, prévisible et sûr », a souligné Bolojan, se félicitant des progrès réalisés en matière de sécurité collective et de coordination avec les partenaires occidentaux.
Deux nouvelles lois pour un espace aérien plus sûr
Le président roumain par intérim Ilie Bolojan a promulgué deux textes législatifs clés destinés à renforcer la capacité défensive de la Roumanie. Le premier, relatif au contrôle de l’espace aérien national, met en place un mécanisme de coordination inédit entre les institutions responsables de la surveillance du ciel roumain. Cette réforme intervient alors que plusieurs drones russes, destinés à des cibles ukrainiennes, ont récemment violé l’espace aérien roumain. Le second texte de loi encadre les conditions de déploiement d’opérations militaires en temps de paix, affirmant ainsi la volonté de Bucarest de se doter d’outils juridiques solides face aux menaces hybrides. Ces mesures traduisent la montée en puissance de la doctrine de défense préventive dans un contexte régional toujours plus volatil.
Inflation et marché des changes, la BNR en état d’alerte
La Banque nationale de Roumanie (BNR) a revu à la hausse sa prévision d’inflation, désormais attendue à 4,6 % d’ici fin 2025, contre 3,8 % précédemment. Lors d’une conférence de presse, le gouverneur Mugur Isărescu a précisé que ces données sont antérieures au scrutin présidentiel et pourraient être ajustées. Mais l’inquiétude principale de l’institution reste le déficit budgétaire, qui atteint 8,6 % du PIB – un niveau jugé préoccupant. S’ajoute une instabilité accrue sur le marché des changes : le mois de mai a été marqué par d’importantes sorties de capitaux, forçant la BNR à intervenir massivement. Toutefois, malgré ces efforts, le seuil symbolique de 5 lei pour un euro n’a pu être maintenu, illustrant les tensions persistantes sur les fondamentaux macroéconomiques du pays.
Roberta Metsola honorée à Timișoara pour son engagement européen
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a reçu à Timișoara le Prix pour les valeurs européennes – la plus haute distinction décernée par cette ville emblématique de la révolution roumaine. La dirigeante maltaise a été saluée pour sa position ferme en temps de crise, son soutien constant à l’Ukraine et à la Moldavie, ainsi que pour son plaidoyer en faveur de l’adhésion complète de la Roumanie à l’espace Schengen. « Ce prix rappelle que la démocratie et la liberté ne sont jamais acquises. Il faut les défendre chaque jour, notamment contre la désinformation, l’extrémisme et les forces de division », a déclaré Metsola. Recevoir cet honneur à Timișoara, symbole de la révolution roumaine en 1989, confère une résonance symbolique forte à ce message européen.