La semaine du 9 au 15 juin 2025
Poursuite des négociations sur la réduction du déficit budgétaire / Un agenda bien fourni pour le président roumain / Sommet Ukraine – Europe du Sud-Est à Odessa / Une nouvelle tranche du PNRR a été versée à la Roumanie / Des décisions concernant la situation de la mine de sel de Praid

Corina Cristea, 15.06.2025, 10:01
Poursuite des négociations sur la réduction du déficit budgétaire
Poursuite, cette semaine, à Bucarest, des négociations sur les solutions à mettre en place afin de réduire le déficit budgétaire. Il existe un accord de principe sur les mesures macroéconomique à prendre, mais les dissensions tournent autour des méthodes pour les mettre en œuvre et des réductions concrètes à opérer. Plus précisément, le Parti Social-Démocrate (PSD), le Parti National Libéral (PNL), l’Union Démocrate Magyare de Roumanie (UDMR) et l’Union Sauvez la Roumanie (USR) sont d’accord qu’il est nécessaire de réduire des dépenses publiques, de maintenir les grands investissements ou de modifier certaines taxes. Mais chaque parti propose ses propres solutions en ce sens.
Néanmoins, des progrès ont été faits, a constaté le président Nicusor Dan qui a participé à plusieurs discussions.
Il a aussi invité lundi, les représentants des syndicats aux débats. Ces derniers dénoncent le manque de transparence des décideurs politiques et l’absence d’une consultation réelle concernant les futures mesures fiscales et budgétaires. L’invitation du président aux consultations survient après que les membres de la confédération syndicale Cartel Alfa ont manifesté, jeudi, devant le siège de l’Administration présidentielle de Bucarest, demandant une réforme fiscale équitable, la réforme de l’administration publique, la suppression des privilèges des partis et des parlementaires et une présidence active à même d’assumer le rôle de médiateur des conflits sociaux et de garantir l’équité sociale.
Un agenda bien fourni pour le président roumain
Le président Nicușor Dan a rencontré mardi le roi d’Espagne, Philippe VI, aux côtés duquel il a visité le centre d’entraînement de Cincu, dans le département de Brasov (centre), où des militaires roumains, belges, néerlandais, luxembourgeois et espagnols sont déployés à tour de rôle. « La présence de troupes espagnoles en Roumanie dans le cadre du groupement tactique de l’OTAN témoigne de l’engagement de Madrid en faveur de la défense collective et de la dissuasion de toute menace pour la stabilité de la région. Ensemble, nous rendrons l’Europe plus sûre », a déclaré le président roumain. A son tour, le chef d’État espagnol a souligné l’importance du Partenariat stratégique entre les deux pays et les liens étroits qui unissent les peuples roumain et espagnol.
De Cincu, le président Nicușor Dan s’est rendu dans la capitale moldave, Chisinau, pour des pourparlers avec son homologue Maia Sandu. L’occasion pour le chef de l’État roumain de plaider pour le renforcement des relations entre les deux pays dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de l’éducation et de réitérer le soutien de Bucarest à l’intégration européenne de la République de Moldova. Pour sa part, Maia Sandu a évoqué la menace que représente la guerre hybride de la Russie et les tentatives d’ingérence du Kremlin dans la politique intérieure de la Roumanie et de la Moldova. Les deux chefs d’État se sont ensuite rendus ensemble au sommet Ukraine – Europe du Sud-Est accueilli par Odessa, mercredi.
Sommet Ukraine – Europe du Sud-Est à Odessa
Le président de la Roumanie et plusieurs leaders de la zone se sont réunis mercredi, à Odessa, pour un sommet Ukraine – Europe du Sud-Est. Lors de son intervention, le président roumain, Nicusor Dan, a demandé de la fermeté lorsqu’il est question de dénoncer les actions de la Russie qui, à son avis, utilise des stratégies censées reporter et saboter le processus de paix. Et de souligner que les pays européens devaient rester unis afin de défendre le droit international, le respect de la vie humaine, la dignité, la liberté et la démocratie – toutes des valeurs que le peuple ukrainien est en train de défendre chaque jour.
Le sommet a abouti sur une déclaration commune des Etats participants qui condamnent « avec la plus grande fermeté, la guerre d’agression brutale menée par la Russie contre l’Ukraine ». es signataires de la déclaration ont aussi réitéré leur engagement d’offrir un soutien global et durable à l’Ukraine et à son peuple, tant que cela sera nécessaire. Ils ont aussi demandé à toutes les nations de s’abstenir à accorder toute forme d’aide matérielle ou d’autre nature aux efforts de guerre de la Russie. La même déclaration demande le retrait complet des forces et des équipements russes de l’ensemble du territoire ukrainien, en tant que condition essentielle et non négociable pour la paix.
A Odessa encore, le président roumain Nicusor Dan a participé à une réunion trilatérale entre la Roumanie, la République de Moldova et l’Ukraine. L’occasion de discuter avec ses homologues moldave, Maia Sandu, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, des principaux projets d’interconnexion, notamment dans le domaine de l’infrastructure énergétique, du processus d’adhésion à l’Union européenne et de la coopération en matière de sécurité.
Une nouvelle tranche du PNRR a été versée à la Roumanie
La Roumanie a reçu cette semaine de la part de la Commission européenne près de 1,3 milliard d’euros de sa troisième demande de paiement dans le cadre de son Plan National de Relance et de Résilience (PNRR). Pourtant, Bruxelles a décidé de suspendre l’octroi de 870 autres millions d’euros, qui seront transférés fin novembre si la Roumanie finalise les réformes dans trois domaines clés : les régimes spéciaux de retraite, la nomination de la direction de l’agence qui surveille la performance des entreprises publiques et la nomination des directeurs des entreprises subordonnées au ministère de l’Énergie. Selon le ministre des Investissements et des projets européens, Marcel Boloș, une nouvelle demande de paiement, la quatrième, est en cours de négociation avec Bruxelles. Bucarest souhaite augmenter les sommes allouées qui passeraient de près de 2,7 à 5,7 milliards d’euros. Mais pour pouvoir bénéficier de ces fonds, d’autres réformes doivent encore être menées à contrepartie.
Des décisions concernant la situation de la mine de sel de Praid
Les travaux se poursuivent pour remédier à la situation de la mine de sel de Praid (centre), qui a été inondée après de fortes pluies. Une équipe d’experts internationaux travaille sur place aux côtés de spécialistes roumains, et la solution trouvée consiste à utiliser des technologies modernes pour imperméabiliser le lit du cours d’eau de Corund, qui a inondé les galeries. Parallèlement, on envisage aussi de faire détourner ce cours d’eau. Des experts de l’Association européenne des producteurs de sel se sont également rendus à Praid pour évaluer la situation des salines. lls ont avancé deux options : l’une pour sauver et stabiliser la mine existante et l’autre pour ouvrir une nouvelle galerie pour les visites et la production. Par ailleurs, le ministère de l’Economie mettra en œuvre des mesures de soutien pour les entrepreneurs de Praid, notamment par le biais de régimes d’aide au tourisme et à l’industrie hôtelière. Au niveau technique, le gouvernement a alloué des fonds pour l’exécution de travaux visant à atténuer les risques d’inondation à l’avenir. (trad. Valentina Beleavski)