La semaine du 29.09 au 05.10
Nicuşor Dan à Copenhague/ Projets de dotation de l’armée roumaine/Premier collectif budgétaire de l’année/Protestations estudiantines en ce début d’année universitaire en Roumanie, voici les principaux sujets d’actualité de la semaine.
Alex Diaconescu, 05.10.2025, 11:50
Nicuşor Dan à Copenhague
Le président roumain, Nicuşor Dan, affirme que la menace aux drones n’est pas uniquement un problème qui touche les pays qui s’avoisinent avec la Russie et que le mur anti-drone, dont on parle en Europe pourrait devenir opérationnel en quelques mois seulement. Présent jeudi à la réunion de la Communauté politique européenne à Copenhague, le président a rencontré des leaders européens sur des sujets tels la sécurité de la région, la guerre hybride, la désinformation et les attaques cybernétiques. Dans ce contexte, Nicusor Dan a présenté le rapport du Parquet général sur l’implication de la Russie dans les élections présidentielles roumaines de 2024. En marge du sommet, Nicuşor Dan a rencontré le premier ministre suédois, Ulf Kristersson. « La Roumanie et la Suède déroulent une coopération bilatérale très étroite dans le contexte de notre alliance européenne », a écrit le chef de l’Etat sur un réseau de partage. Les deux hommes ont également évoqué la manière dont l’OTAN pourrait consolider la dissuasion des menaces générées par la Russie. Egalement en marge du sommet, le président a rencontré le premier ministre de l’Arménie et a rappelé dans ce contexte que la prochaine réunion de la Communauté Politique européenne se déroulera dans ce pays en mai 2026. Mercredi à Copenhague, Nicusor Dan a participé à un Conseil européen informel consacré à la consolidation des capacités de défense communes, ainsi qu’à l’octroi d’aides supplémentaires à l’Ukraine.
Projets de dotation de l’armée roumaine
Dans le contexte d’une situation sécuritaire compliquée dans la région, le ministère roumain de la Défense a demandé la permission du Parlement d’acheter plus de 200 chars de combat de dernière génération, qui seront produits en Roumanie. Des dizaines de véhicules dérivés (chars de dépannage, véhicules poseurs de ponts et de déminage) et des dizaines de mitrailleuses devraient intégrer l’armée roumaine avant 2040. La Roumanie dépensera au total plus de 7 milliards de dollars pour renouveler l’équipement de l’armée, dans un contexte où la Russie teste constamment les capacités militaires des membres de l’OTAN. Selon un communiqué du ministère de la Défense, l’objectif est d’accroître la capacité opérationnelle de l’armée afin de lui permettre de remplir à la fois ses missions de défense et ses engagements internationaux. Rappelons que la Roumanie, État membre de l’OTAN et de l’Union européenne, a signé en 2023 un premier contrat pour l’achat de 54 chars Abrams provenant des stocks de l’armée américaine, pour un peu plus d’un milliard de dollars, la livraison complète devant être achevée en 2028. La Roumanie, qui partage une frontière de 650 km avec l’Ukraine, accueille actuellement un système de défense antimissile balistique américain et un groupement tactique permanent de l’OTAN. Précisons que dans le contexte de la guerre que la Fédération de Russie mène contre l’Ukraine et notamment des attaques contre les ports ukrainiens au Danube, des drones russes ont fait plusieurs incursions dans l’espace aérien roumain.
Par ailleurs, le gouvernement de Bucarest a approuvé jeudi un projet de loi portant sur le service militaire volontaire et un autre sur la défense nationale. Les jeunes roumains et roumaines pourront participer à un programme de formation militaire de quatre mois. Le deuxième projet inclut des mesures censées simplifier la chaine décisionnelle sur les théâtres d’opérations. Les deux projets seront soumis aux débats et au vote du Parlement.
Le premier collectif budgétaire sur 2025
Approuvé mercredi par le gouvernement, le premier collectif budgétaire prévoit une cible de déficit de 8,4% du PIB, un taux renégocié avec les responsables européens. L’argent est censé couvrir les dépenses publiques de retraites, salaires et cotisations sociales, mais aussi les investissements et les taux d’intérêts des prêts faits par la Roumanie par le passé. Le ministre des Finances, Alexandru Nazare, a affirmé que la rectification budgétaire est « un compromis » raisonnable et que le pays ne préconise pas de majorations de taxe ou d’impôts. Et lui d’ajouter que ce collectif a permis de prêter de l’argent via le PNRR à certains ministères ayant épuisé leurs budgets d’investissements. Monsieur Nazare a également précisé que l’adoption de ce collectif budgétaire avant le 10 octobre, date de la réunion du Conseil de ses homologues européens, représente un signal positif transmis par la Roumanie aussi bien à Bruxelles qu’aux marchés internationaux. Mardi, lors d’une visite à Bucarest, le directeur exécutif du FMI, Jeroen Clicq, a déclaré que la Roumanie se trouve sur une trajectoire correcte de son processus de consolidation fiscale. Et lui d’assurer que le Fonds soutient la poursuite des réformes initiées par le gouvernement roumain. Lors d’une entrevue avec le responsable du FMI, le premier ministre, Ilie Bolojan, a affirmé que bien que critiquées, les mesures d’austérité sont nécessaires pour assurer la stabilité fiscale et réduire les déséquilibres et les iniquités sociales.
La rentrée universitaire marquée par des protestations
La rentrée universitaire en Roumanie s’est ouverte sous tension. À Bucarest comme dans les grandes villes universitaires du pays, les cérémonies officielles ont été accompagnées de manifestations étudiantes. Les jeunes dénoncent les récentes mesures d’austérité imposées par le gouvernement, notamment la réduction du fonds de bourses, mais aussi les conditions d’étude. « Ces mesures représentent une attaque directe du gouvernement aux besoins fondamentaux des étudiants » a précisé l’Alliance nationale des Organisations étudiantes, tout en précisant que « le droit à l’éducation est garanti par la Constitution roumaine ». Le ministre de l’Éducation et de la Recherche, Daniel David, considère que 2025 est « probablement l’année la plus difficile et la plus dangereuse pour le pays depuis la Révolution de 1989 », étant donné le contexte dominé par les crises politiques, économiques et internationales. L’Education nationale a échappé aux blocages grâce aux mesures d’austérité adoptées par le gouvernement. Tout en admettant que le budget restait insuffisant, il a promis que, passé l’épisode de rigueur actuelle, un financement plus conséquent serait alloué aux étudiants, notamment pour les bourses et le soutien aux étudiants récompensés par des prix internationaux.