La semaine du 6 au 12 mars 2023
Bogdan Matei, 12.03.2023, 12:52
Le chef
de l’Etat roumain, en visite en Extrême Orient
Le Partenariat stratégique roumano- nippon prouve que les
relations entre les deux pays se trouvent à leur plus haut niveau, a fait
savoir le chef de l’Etat roumain, mardi, à Tokyo, lors de la signature du
traité bilatéral. Ce jour-là, Klaus Iohannis a été reçu par l’empereur
Naruhito. La Roumanie est plus proche que jamais du Japon, a affirmé le
leader de Bucarest, tout en soulignant que dans l’actuel contexte mondial
marqué par la guerre et les tensions régionales, il est essentiel de pouvoir
compter les uns sur les autres afin de défendre les valeurs fondamentales qui
nous définissent : la paix, la sécurité, la liberté, la démocratie, les
droits de l’homme et l’ordre international. Selon les analystes, la mise en
place du partenariat stratégique roumano-nippon débouchera sur l’accélération
de la coopération bilatérale grâce à la mise en place des projets renvoyant à
tous les domaines d’intérêt commun. Selon la correspondante Radio Roumanie sur
place, la visite de Klaus Iohannisa
couvert aussi une dimension économique, puisque le Japon est le plus grand
investisseur asiatique en Roumanie. Les quelque 400 sociétés commerciales à
capital nippon ouvertes en Roumanie assurent plus de 40.000 emplois. Le
potentiel de croissance s’avère significatif dans le domaine des technologies
de pointe, comme par exemple la mise en place des réacteurs modulaires de
petites dimensions ou encore la distribution d’hydrogène renouvelable, la
production des systèmes optiques de grande puissance ou la finalisation d’une
nouvelle ligne de métro à Bucarest. C’est le deuxième partenariat, après celui
avec la Corée du Sud, que la Roumanie conclut avec un pays asiatique. Après le Japon, le
président Iohannis s’est rendu au Singapour. La Roumanie qui est le
troisième fournisseur européen de services de la Technologie de l’Information
sur place, envisage de renforcer la collaboration bilatérale dans ce domaine.
Plus de 3,7 millions de réfugiés ukrainiens arrivés en
Roumanie
Plus de 7000 citoyens
ukrainiens sont entrés mercredi, en Roumanie, selon l’Inspection générale de la
Police roumaine aux frontières. Celle-ci informe que depuis le 10 février 2022
et jusqu’à présent, 3 millions 705 milles 317 citoyens ukrainiens sont arrivés
en Roumanie dont la plupart ont simplement transité notre territoire.
N’empêche, une centaine de milliers d’Ukrainiens ont choisi de rester sur
place, précisent les autorités roumaines. À l’occasion du premier anniversaire
de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Parlement de Bucarest a adopté une
déclaration de soutien à Kiev. Proposé par l’USR, en opposition et adopté à une
large majorité de voix par la coalition au pouvoir, le document condamne
fermement l’offensive russe contre un pays souverain dont le territoire est
inaliénable et indivisible. Par cette déclaration, la Roumanie réitère son
soutien à la lutte héroïque du peuple ukrainien, tout comme à l’indépendance,
la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, entre les frontières
mondialement reconnues.
Les Roumains d’Ukraine
Les choses ne se passent pas toujours au mieux dans les rapports roumano-
ukrainiens. Lors des débats parlementaires au sujet de la déclaration de
soutien à Kiev, le président du parti ultranationaliste AUR, George Simion, a
plaidé la cause de la minorité roumaine d’Ukraine. Forte de plus de 400.000
personnes, cette communauté vit principalement dans le nord de la Bukovine, le
nord et le sud de la Bessarabie et au Pays de Hertza, des anciens territoires
roumains annexés en 1940 par l’URSS, suite à un ultimatum et repris en 1991 par
l’Ukraine. Après le début de l’offensive russe, le 24 février 2022, de nombreux
ethniques roumains sont partis sur le front sous le drapeau ukrainien.
En décembre dernier, le ministère des
Affaires Etrangères de Bucarest considérait regretable que l’Ukraine adopte la
loi de ses minorités nationales sans consulter la Commission de Venise. Par son
avis, le forum européen aurait certainement contribué à l’élaboration d’un text
claire, dans le respect de toutes les normes juridiques européennes en la
matière. Par ailleurs, il est encore plus regrettable, affirme la diplomatie
roumaine, que ce texte de loi eut été voté en l’absence d’une consultation adéquate
des représentants de la communauté roumaine locale. La Roumanie soutient le
parcours européen de son voisin ukrainien et comprend le désir de Kiev de se
rapprocher de l’UE. N’empêche, l’accélération du processus de légifération a
impacté d’une manière significative, les consultations qui auraient dû précéder
le vote.
Le canal de Bystroe
Les autorités de Roumanie et d’Ukraine ont décidé de
mesurer la profondeur des canaux danubiens utilisés par Kiev pour le transport
de ses produits agricoles, ont fait savoir les responsables gouvernementaux des
deux pays. Le fleuve représente une voie très importante pour l’Ukraine qui,
suite à l’invasion russe, s’en sert pour
exporter ses céréales et ses marchandises. En février, les autorités roumaines
se sont dites inquiètes par des travaux de dragage que l’Ukraine aurait menés
sur le canal de Bystroe, qui traverse une région particulièrement vulnérable du
point de vue écologique. Bucarest a donc réclamé de faire des vérifications sur
le terrain. Pour sa part, Kiev a rejeté les accusations, en affirmant que les
travaux menés étaient seulement d’entretien et il s’est dit prêt à montrer à la
Roumanie l’envergure de ses activités de dragage. Les contrôles devraient
débuter dans le courant du mois de mars. Bucarest craint l’impact de tous ces
travaux sur l’écosystème du Delta du Danube, une région unique en Europe,
classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le ministre ukrainien de
l’Infrastructure a affirmé que suite aux actions de nettoyage du canal, sa
profondeur a pratiquement doublé, en passant de 3,9 mètres à 6,5 mètres.