Brancusi, l’art ne fait que commencer
Le Centre Pompidou de Paris consacre une très belle exposition au sculpteur roumain Constantin Brancusi.
Andra Juganaru, 27.03.2024, 13:59
Considéré comme l’un des musées d’art moderne et contemporain les plus célèbres du monde, le Centre Pompidou de Paris dédie à l’artiste roumain, Constantin Brancusi, une exposition inédite, en place du 27 mars au 1er juillet 2024. Après le succès enregistré par l’exposition «Brancusi. Des sources roumaines et des perspectives universelle » en place à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, à l’époque où la ville a été capitale de la culture européenne, l’actuelle rétrospective accueillie par le Centre Pompidou réunit des centaines de sculptures, photographies, dessins, films et documents d’archives. On peut ainsi admirer l’ensemble de la carrière de cet artiste, depuis ses débuts et son arrivée à Paris en 1904 à l’âge de 28 ans et jusqu’à ses dernières créations, en passant par ses œuvres les plus controversées, en quête de la forme pure. La commissaire de l’exposition, Ariane Coulondre a déclaré :
« Nous avons travaillé sur cette exposition depuis environ deux ans et nous souhaitions rendre hommage à Constantin Brancusi, l’un des plus grands sculpteurs du XXème siècle, immense artiste dont nous avons la chance de conserver l’atelier devant le centre Pompidou. Et nous avons profité du déménagement de l’atelier, puisque le centre Pompidou va fermer l’année prochaine pour organiser cette grande exposition en déployant toute la richesse de sa sculpture, de son travail, en le rapprochant aussi de prêts de grands musées internationaux et de collections particulières pour montrer tout son art, sa vie, une vision d’ensemble qui permet de comprendre son cheminement, la rupture qui l’amène dans l’histoire de la sculpture et de montrer aussi la postérité incroyable de cet œuvre qui continue à nous parler aujourd’hui et à nous émouvoir. »
« Brancusi a fait une véritable révolution dans l’histoire de la sculpture » a ajouté Mme Coulondre selon qui l’artiste roumain est considéré comme le père de la sculpture moderne. La rupture apportée par Brancusi dans l’histoire de la sculpture est triple : c’est une révolution du geste, une révolution de la forme et une révolution de l’espace. Considéré comme le père de la sculpture moderne, l’artiste devenu citoyen français « rompt avec la grande tradition du modelage » et « privilégie la taille directe, technique qui met en valeur la beauté des matériaux », affirme Ariane Coulondre. Ensuite, il a fait une révolution de la forme, en cherchant à « induire de nouvelles formes, géométrisées et simplifiées » et « à exprimer l’essence des êtres, au-delà des apparences ». La troisième révolution, celle de l’espace, se traduit par « la remise en question du statut du socle, traditionnellement utilisé pour distinguer la sculpture de son environnement. » a précisé la commissaire de l’exposition. L’exposition de Paris met en place une section consacrée aux œuvres monumentales réalisées par l’artiste dans le cadre de l’ensemble monumental « La voie des héros ». Susceptible d’être inscrit en été sur la liste du patrimoine de l’UNESCO, l’ensemble comporte la « Colonne sans fin », la « Table du silence » et la « Porte du baiser ». Les visiteurs sont invités à admirer aussi plusieurs œuvres en rapport avec l’envol, avec le thème du « Maïastra », cet oiseau légendaire issu des contes folkloriques.