« Choisir l’Europe pour la science »
L'Union européenne veut investir 500 millions d'euros pour attirer les chercheurs
Roxana Vasile, 06.05.2025, 13:49
Les chercheurs visés sont ceux des Etats-Unis
Lundi 5 mai, le chef de l’État français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von des Leyen ont participé à la conférence « Choose Europe for Science » (« Choisir l’Europe pour la science »), à Paris, afin de convaincre les chercheurs et les entrepreneurs publics et privés du monde entier à choisir l’Europe et la France pour exercer. Les chercheurs visés sont surtout ceux des Etats Unis, menacés par les politiques de l’administration Trump qui a réduit le financement des programmes de recherche et surtout de ceux visant les changements climatiques. Le leader de la Maison Blanche a également menacé de supprimer complètement le financement de certaines universités si elles ne prenaient pas de mesures contre l’activisme étudiant et ne mettaient pas fin aux programmes de diversité.
« La science est la clé de notre avenir ici, en Europe ! »
Or, la présidente de la Commission a annoncé à Bruxelles que l’Union européenne proposerait un nouveau paquet de 500 millions d’euros pour la période 2025-2027, pour faire de l’Europe un pôle d’attraction pour les chercheurs européens, mais aussi étrangers du monde entier. Remettre en cause le rôle de la science « est une énorme erreur d’appréciation », a estimé la présidente de la Commission européenne, soulignant que « la science est la clé de notre avenir ici, en Europe ! ». La conférence, qui a réuni commissaires européens, représentants d’universités européennes ou ministres de la Recherche au siège historique du prestigieux campus universitaire de la Sorbonne, au cœur de Paris, avait été annoncée par le président Emmanuel Macron depuis mi-avril, en même temps que le lancement de la plateforme « Choose France for Science ». Selon l’Elysée, l’objectif de ces projets est de montrer, à l’heure où les libertés académiques sont confrontées à des reculs ou des menaces, que l’Europe est un continent d’attractivité.
Chaque euro investi aujourd’hui … générera 11 euros de gain de PIB d’ici 2045
« Nous devons tirer avec lucidité les conséquences de ces bouleversements » et « mettre en place les conditions nécessaires a une politique d’accueil et de recherche ambitieuse, exigeante et solidaire », a déclaré la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, lors du discours d’ouverture. L’Union européenne accueille déja « 25% des chercheurs mondiaux » et « chaque euro investi aujourd’hui a travers le programme-cadre Horizon Europe générera 11 euros de gain de PIB d’ici 2045 », a rappelé a sa suite la Commissaire européenne pour la Recherche Ekaterina Zaharieva.
Des budgets toujours maigres pour la recherche
Alors qu’en France et sur le Vieux Continent, les salaires et les enveloppes allouées aux chercheurs et à la recherche sont bien inférieurs à ceux des Etats-Unis, Ursula von der Leyen a évoqué, lundi, d’autres mesures pour que l’Europe comble ses lacunes – une loi européenne sur l’innovation ou une stratégie pour les start-up visant à réduire la bureaucratie et à stimuler l’accès au capital. A savoir également qu’à l’heure actuelle, la Roumanie dispose du budget de recherche le plus bas de l’Union européenne – moins de 0,5 % du PIB.