Le cardinal Iuliu Hossu, célébré à Vatican
La Roumanie a rendu hommage au cardinal grec catholique Iuliu Hossu, lors d’un événement accueilli par la Chapelle Sixtine.

Ştefan Stoica, 03.06.2025, 12:54
L’Ambassade roumaine à Vatican a organisé une série d’événements diplomatiques à la mémoire du cardinal Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique de Cluj-Gherla, celui qui en 1918 a fait la lecture du document de l’union de la Transylvanie avec la Roumanie. Le dimanche, 1 juin, une messe en langue roumaine a eu lieu à la Basilique Saint Pierre. Le lendemain, sur initiative de la Fédération des communautés juives de Roumanie, une Divine Liturgie solennelle a été célébrée en langue roumaine, à la mémoire du bienheureux cardinal Iuliu Hossu, pasteur et martyr de la foi au cours de la persécution communiste en Roumanie.
Le cardinal Iuliu Hossu, au soutien des Juifs en danger en Transylvanie, à l’époque du régime naziste
Son processus de reconnaissance comme ‘Juste parmi les Nations’, lancé en 2022, est basé sur son engagement courageux pour soutenir et sauver les juifs de Transylvanie du Nord lorsque, entre 1940 et 1944, les nazis ont mis en œuvre le plan tragique de les déporter dans des camps d’extermination. Sa devise « Notre foi est notre vie » devrait devenir la devise de chacun d’entre nous » a déclaré dans son discours le pape Léon XIV, tout en ajoutant que « Ce qu’il a fait pour les Juifs de Roumanie le montre comme un modèle d’homme libre, courageux et généreux, jusqu’au sacrifice suprême”. Au printemps 1944, alors qu’à Cluj Napoca et dans d’autres villes de Transylvanie, les juifs risquaient la déportation, le cardinal a élaboré une lettre pastorale pour mobiliser le clergé et les fidèles greco-catholiques à aider les Juifs en danger. Aux dires de l’ancien rabbin en chef de Cluj Napoca, Moshe Carmilly-Weinberger, par ses actions, le cardinal Hossu a réussi à sauver de la mort des milliers de juifs de Transylvanie.
Allocution de l’ambassadeur roumain à Vatican
A l’occasion des célébrations organisées dans la Chapelle Sixtine, le violoniste roumain, Alexandru Tomescu, a joué plusieurs morceaux, tandis qu’un membre de la famille du cardinal a lu plusieurs extraits des mémoires dans lesquelles il était question de foi, de pardon et de liberté intérieure, des valeurs qu’aucun régime ne pourrait supprimer. L’ambassadeur roumain auprès du Saint Siège, George Bologan, a quant à lui, précisé:
„Iuliu Hossu fait partie du Panthéon roumain. Il nous a offert un modèle de conscience que personne ne pourra détruire.Il est capital de préserver la mémoire collective historique, puisqu’elle reflète la conscience même de notre société. L’évêque Hossu a créé un pont entre l’Orient et l’Occident, entre raison et révélation, entre vérité et beauté.”
Le cardinal Iuliu Hossu, beatifié par le pape François
Peu de temps après l’installation des communistes à la tête de la Roumanie, l’Eglise Gréco-Catholique de Roumanie a été mise hors la loi, ses richesses, partagées entre l’Etat et l’Eglise Orthodoxe et le cardinal Iuliu Hossu, mis en prison. Il y a passé de longues années et il a été surveillé par la police politique communiste, jusqu’à sa mort en 1970. Il aurait pu quitter la Roumanie, notamment à partir du moment où il est devenu cardinal, mais il n’a jamais voulu le faire. La célébration du 2 juin a marqué les six ans écoulés depuis la béatification des sept évêques catholiques grecs roumains martyrs – dont le cardinal Iuliu Hossu – béatifiés par le pape François lors de sa visite en Roumanie, début juin 2019.