Un nouveau tronçon de l’autoroute moldave
La circulation a été ouverte jeudi sur le tronçon 3 de l'autoroute moldave qui, une fois achevée, reliera le sud de la Roumanie à la frontière nord avec l'Ukraine.
Sorin Iordan, 28.11.2025, 12:15
Dans un climat sécuritaire fragilisé par l’attitude offensive de la Russie, les infrastructures de transport sont devenues des composantes essentielles des dispositifs de défense européens. Pour la Roumanie, le réseau routier national – routes et autoroutes – constitue depuis plus de trois décennies une faiblesse structurelle que le pays s’emploie à résorber afin de se rapprocher des standards de l’Europe centrale et occidentale. Si, en 2023, la Roumanie a franchi le seuil symbolique des 1 000 kilomètres d’autoroutes et de voies rapides en service, elle n’en demeurait pas moins, un an plus tard, avant-dernière de l’Union européenne en matière de densité autoroutière, selon Eurostat. C’est dans ce contexte qu’en 2016, le gouvernement de Bucarest a adopté le Plan directeur général des transports, fixant les grandes priorités nationales à l’horizon 2030. Parmi elles : la connexion des trois provinces historiques du pays — la Munténie, la Moldavie et la Transylvanie — au moyen d’infrastructures routières et ferroviaires modernes. L’autoroute A7, dite « autoroute moldave » ou « autoroute de l’unification des Principautés roumaines », occupe une place centrale dans cette stratégie. Longue de quelque 450 kilomètres, elle doit relier le sud du pays à la frontière ukrainienne.
Un nouveau tronçon inauguré sur l’autoroute A7
Jeudi, un nouveau segment de cette infrastructure stratégique a été mis en service : un tronçon de 13 kilomètres reliant Pietroasele à Buzău, permettant désormais de circuler sur autoroute de Bucarest à Focșani, soit environ 210 kilomètres. Plusieurs représentants du gouvernement et parlementaires ont assisté à l’inauguration. Cristian Pistol, directeur général de la Société nationale de gestion des infrastructures routières, a souligné le caractère historique de l’événement, rappelant qu’il s’agissait de la première liaison autoroutière directe entre deux régions historiques du pays. Sorin Grindeanu, ancien ministre des Transports et actuel président de la Chambre des députés, a salué la rapidité d’exécution des travaux, estimant que cette mise en service pourrait faire de Buzău une future plateforme logistique d’importance nationale. De son côté, le ministre par intérim des Transports, Ciprian Șerban, a annoncé que, si les conditions météorologiques le permettent, 49 kilomètres supplémentaires — entre Focșani et Adjud — pourraient être ouverts à la circulation d’ici la fin de l’année.
Accélération du rattrapage roumain en matière d’infrastructures
En parallèle, les autorités affirment que 330 kilomètres de l’autoroute A7 seront opérationnels dès l’an prochain. Avec près de 8 kilomètres d’autoroute pour 100 000 habitants, la Roumanie comble progressivement son retard face à des pays comme la Pologne ou la République tchèque, qui affichent environ 15 kilomètres pour 100 000 habitants. À l’horizon 2026, plus de 850 kilomètres de routes à grande vitesse doivent être en chantier à l’échelle nationale. Une fois les projets achevés, le pays disposera d’environ 1 400 kilomètres d’autoroutes et de voies rapides, renforçant ainsi sa résilience logistique et stratégique au sein du flanc oriental de l’Europe.