Les effets directs et indirects des changements climatiques
Lundi, une tempête a frappé Bucarest, la capitale roumaine. Bien que de courte durée, de l’avis des spécialistes, ce n’est qu’une fois par siècle que de tels orages ont lieu dans la zone.

Bogdan Matei, 10.06.2025, 12:17
Pluie diluvienne à Bucarest
Lundi dans l’après-midi, une pluie diluvienne a frappé Bucarest. Une pluie si forte n’arrive qu’une fois par siècle dans cette partie du pays, ont déclaré les responsables de la société qui gère le système d’assainissement de la capitale, Apa Nova. L’orage n’a duré que quelques heures, mais les quantités d’eau tombée du ciel ont dépassé les 43 litres/m² pour arriver même à 70 l/m² à certains endroits. C’est pour cette raison que plusieurs avions n’ont pas pu décoller, dont la course de la compagnie nationale TAROM vers Paris. D’autres n’ont pas pu atterrir à Bucarest, comme le vol privé de la société Eurowings depuis Stuttgart, qui a dû se diriger vers l’aéroport de Constanta (sud-est) ou encore le vol de la TAROM arrivant de Cluj-Napoca (centre) qui s’est vu obligé d’atterrir à Craiova (sud). D’autres vols ont vu leurs horaires décalés, toujours en raison de cette tempête pas comme les autres.
Le trafic routier a lui aussi été perturbé. La circulation sur une partie de l’autoroute menant à Bucarest a été temporairement arrêtée. A travers la ville, les dégâts causés par l’eau et le vent sont encore visibles. Des dizaines d’arbres ont été déracinés, des branches, si non des arbres entiers, tombant sur les voitures garées dessous ou sur les routes, bloquant la circulation ou coupant les câbles électriques, ce qui a empêché temporairement la circulation des tramways et des trolleybus.
Et ce n’est pas tout, des maisons ont été inondées, tout comme une des galeries marchandes les plus populaires de la ville, si bien que les gens ont été évacués d’urgence.
Selon le Département pour les Situations d’urgence, plus de 800 appels au numéro unique des urgences, le 112, ont été enregistrés lundi après-midi. Heureusement il n’y a pas eu de victimes. Après la tempête, les équipes d’Apa Nova ont parcouru la ville pour faire évacuer l’eau accumulée dans les point critiques.
Lundi soir, Bucarest retrouvait son calme et la vie retournait à la normale.
Le sort de mine de sel de Praid est toujours incertain
Malheureusement on ne peut pas dire de même des habitants des alentours de la mine de sel de Praid (centre). Ici, les fortes pluies tombées il y a une dizaine de jours, ont causé de sérieux dégâts, si bien que le sort de la mine de sel reste toujours incertain. Ici, une technologie moderne sera utilisée pour dévier le cours d’eau de Corund, qui a inondé la mine. C’est la solution trouvée par les experts roumains et étrangers qui se trouvent sur place depuis une semaine déjà et travaillent aussi sur les manières d’imperméabiliser le lit de ce ruisseau. Sous peu, une réunion d’urgence avec toutes les parties impliquées aura lieu pour fixer les détails techniques des travaux, a fait savoir la préfecture du département de Harghita.
A noter que la mine de sel de Praid est non seulement une importante attraction touristique de la zone, mais aussi un gisement important pour l’extraction du sel et que toutes les activités – touristiques et économiques – ont été arrêtés en raison des énormes dégâts subis par la mine. Les restaurants, pensions touristiques et hôtels avoisinants sont fermés – autant d’entrepreneurs qui courent le risque de faire faillite. Les mineurs travaillant dans l’extraction du sel sont pour l’instant sans travail, mais le gouvernement a alloué des fonds pour couvrir leurs salaires jusqu’à la fin de l’année en cours.
Plus encore, à cause d’un risque majeur d’effondrement du sol dans les alentours, une partie des habitants ont dû être évacués. Et à cause de la salinité, l’eau de la rivière de Târnava Mică, où se jette le cours d’eau de Corund, n’est toujours pas potable, confirment les autorités, qui conseillent à la population d’utiliser l’eau du robinet uniquement pour laver des objets. L’eau destinée à la consommation est distribuée à la population dans des récipients spéciaux. L’état d’alerte a été prolongé à Praid pour 30 jours.
Et ce ne sont que deux exemples des conséquences catastrophiques que les changements climatiques peuvent avoir sur nos vies. (trad. Valentina Beleavski)