Candidature roumaine à l’OTAN
Le président roumain Klaus Iohannis a annoncé sa candidature au poste de Secrétaire général de l’OTAN.
Bogdan Matei, 13.03.2024, 11:58
Le président roumain brigue le poste de secrétaire général de l’OTAN
Ancien ambassadeur à Washington et ancien ministre des Affaires étrangères au début des années 2000, lors de l’adhésion de la Roumanie à l’Alliance de l’Atlantique Nord, Mircea Geană est, depuis octobre 2019, secrétaire général adjoint de l’Alliance, la plus haute position internationale à laquelle un Roumain peut accéder. Et dernièrement, notent la presse et les experts politiques de Bucarest, Geoană se trouve plus souvent au pays qu’à Bruxelles, ce qui indiquerait le désir de se présenter cette année encore à la présidence de la Roumanie, qu’il avait manquée en 2009. A Bucarest, l’atlantiste et résolument pro-européen Klaus Iohannis achèvera en 2024 son deuxième quinquennat présidentiel auquel la Constitution lui donnait droit. Et c’est sans surprise qu’il a annoncé mardi sa candidature au poste de secrétaire général de l’OTAN. Un poste actuellement tenu par le Norvégien Jens Stoltenberg dont le mandat s’achève cette année.
Une candidature légitime
Selon le président roumain, la profonde compréhension des défis auxquels l’OTAN est confrontée, ainsi que la performance de la Roumanie au sein de l’Alliance, et son soutien indéfectible à l’Ukraine voisine envahie par les troupes russes sont autant de facteurs légitimant la candidature de Klaus Iohannis au poste de Secrétaire générale de l’OTAN. « Dans un contexte sécuritaire compliqué, notre pays a prouvé qu’il était un pilier de stabilité dans la région », a déclaré le chef de l’Etat roumain, ajoutant qu’il était temps pour la Roumanie d’assumer encore plus de responsabilités au sein des structures euro-atlantiques. L’annonce de sa candidature, notent les analystes, intervient dans le contexte de demandes des États d’Europe de l’Est de ne pas être ignorés lorsqu’ils partagent des postes de premier plan au sein de l’Alliance de l’Atlantique Nord ou de l’Union européenne. La Roumanie et d’autres partenaires orientaux ont explicitement demandé une plus grande représentation dans les structures de l’OTAN, surtout à un moment où la sécurité régionale est menacée par la guerre en Ukraine. L’OTAN, disent les critiques du pays, mérite mieux que Iohannis. Ils affirment que pendant près d’une décennie à la tête de l’État roumain, il n’a pas connu de succès notable. Ils lui reprochent également son arrogance, sa commodité, son penchant pour l’opulence et ses très faibles capacités de communication.
Mark Rutte, favoris des grandes puissances de l’OTAN
D’après ce que l’on sait pour l’instant, le président roumain aura comme opposant le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui se retire également de la politique nationale. Celui-ci semble être le favori, car il bénéficie du soutien des grandes puissances de l’OTAN : les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Mais le choix se fait par consultations diplomatiques entre tous les Etats membres, et la décision n’est annoncée que lorsqu’un consensus est atteint sur un seul candidat. Et Rutte, déjà mal perçu par les chancelleries Turque, Roumaine, en Hongroise ou Bulgare, est loin de faire l’unanimité. (Trad : Charlotte Fromenteaud)