Discussions autour des nouvelles mesures d’austérité du gouvernement roumain
Le Premier ministre Ilie Bolojan a discuté avec les représentants de l'administration publique locale et ceux des associations de magistrats des nouvelles mesures fiscales et budgétaires.
Mihai Pelin, 19.08.2025, 11:29
À Bucarest, les débats se sont intensifiés autour des nouvelles mesures fiscales prévues dans le deuxième paquet de réduction du déficit budgétaire, que le gouvernement doit assumer devant le Parlement d’ici la fin du mois. Lundi, le Premier ministre Ilie Bolojan a rencontré les représentants des associations de magistrats afin d’aborder la réforme des retraites dans le système judiciaire. Mais la réunion s’est soldée par un échec : les magistrats sont repartis déçus, dénonçant un échange stérile. Ils reprochent aux autorités de rouvrir le dossier des retraites des juges et procureurs, alors qu’un compromis avait déjà été trouvé en 2023 avec la Commission européenne concernant la formule de calcul et l’âge de départ. Pour Bogdan Pârlog, représentant de l’Association Initiative pour la justice, rien ne justifie aujourd’hui de remettre en cause cet accord :
« Au fond, c’est une diversion, une mise en scène destinée à donner l’illusion que des mesures sont prises. En réalité, les déséquilibres du système judiciaire et les nouvelles distorsions qu’elle engendrera feront peser des coûts sociaux considérables sur la population, bien plus lourds que ceux qu’on prétend éviter. »
Le Premier ministre Ilie Bolojan a défendu le projet de loi prévoyant une réduction des pensions des magistrats, en affirmant qu’il répondait à des impératifs d’équité sociale, aux contraintes budgétaires et à la nécessité de contenir les dépenses de fonctionnement de l’État. Le relèvement de l’âge de départ à la retraite, a-t-il ajouté, devrait non seulement renforcer la viabilité du système judiciaire mais également améliorer la qualité du service public.
Les collectivités locales face aux restrictions budgétaires
Dans la même journée, le chef du gouvernement s’est réuni avec les représentants de l’Association des municipalités de Roumanie, qui contestent les dispositions de l’ordonnance d’urgence suspendant les financements du programme « Anghel Saligny » et du Plan national de relance et de résilience (PNRR) pour les projets insuffisamment avancés ou non encore lancés. Selon la présidente de l’Association, Lia Olguţa Vasilescu (Parti Social-Démocrate), une seule des 30 requêtes formulées par les collectivités locales est restée sans réponse. Elle a néanmoins dénoncé le critère retenu pour la répartition des fonds, fondé sur le nombre d’habitants issu du recensement réalisé en pleine pandémie de Covid, une méthode qu’elle juge inéquitable et préjudiciable aux autorités locales. Lia Olguţa Vasilescu :
« Tous les projets dont l’avancement physique dépasse actuellement 30 % seront financés par le PNRR. Pour les autres, un mémorandum sera mis en place à la suite de cette ordonnance d’urgence afin de garantir que, s’ils peuvent être finalisés d’ici le milieu de l’année prochaine, ils bénéficieront des fonds nécessaires. »
Les garanties données par le gouvernement
Les investissements du PNRR vont continuer comme prévu, a assuré Ilie Bolojan, s’adressant aux maires présents, en précisant que les projets qui ne seront pas financés par le PNRR et qui ne seront pas terminés avant le 31 août 2026 seront repris pour être soutenus par d’autres programmes financiers, soit européens, soit nationaux.