Impasse dans les négociations pour le nouveau gouvernement
Point mort dans les négociations en vue de la constitution d’un futur exécutif à Bucarest

Corina Cristea, 20.06.2025, 09:46
Les consultations menées jeudi par le président Nicușor Dan avec les partis politiques en vue de la nomination du Premier ministre n’ont abouti sur aucun résultat jusqu’ici. Le 20 juin, dernier jour du gouvernement par intérim, la Roumanie se retrouve donc sans formule exécutive définitive. Après plus de trois semaines de négociations entre les partis pro-européens Parti Social Démocrate, Parti National Libéral, Union Sauvez la Roumanie et Union Démocrate Magyare de Roumanie, une option viable semblait avoir été trouvée : un nouveau système d’alternance au gouvernement où les libéraux, par l’intermédiaire d’Ilie Bolojan, assument d’abord l’exécutif et le poste de premier ministre pour laisser ensuite la place à un premier ministre social-démocrate. A l’issue des pourparlers, le chef de l’Etat a reporté la nomination du Premier ministre. Selon la presse qui cite des sources proches des négociations, la raison de cette décision serait liée à la hausse de la TVA. Le président n’accepterait pas une telle solution parce qu’elle serait contraire à une promesse faite pendant la campagne électorale. Ilie Bolojan estime quant à lui que sans l’augmentation de la TVA l’Etat se retrouverait rapidement sans argent. C’est l’origine de l’actuelle impasse dans la formation du futur gouvernement.
« Nous n’avons ni mesures fiscales ni accord politique », a résumé la situation jeudi soir le président par intérim du Parti Social Démocrate, SorinGrindeanu, qui a également annoncé l’annulation de la consultation interne au sein du parti concernant sa participation au gouvernement.
Des mécontentements
Le mécontentement est également apparu au sein de l’Union démocrate Magyare de Roumanie, sur toile de fond de répartition des portefeuilles, les ministères du Développement et de la Culture, qui lui reviendraient, n’ayant, selon son leader KelemenHunor, aucune influence sur les décisions gouvernementales.
Les représentants des libéraux n’ont fait aucun commentaire sur l’issue des négociations avec le chef de l’Etat, tandis que ceux de l’Union Sauvez la Roumanie ont réaffirmé l’intention de faire partie d’un gouvernement réformiste, avec Ilie Bolojan comme Premier ministre. Les représentants du Parti de la Jeunesse, les seuls du pôle souverainiste à ne pas avoir refusé l’invitation du président aux négociations, ont annoncé leur soutien à un exécutif qui n’augmenterait pas les impôts, taxerait correctement les grandes entreprises et réduirait les dépenses budgétaires.
L’Alliance pour l’Union des Roumains et SOS Roumanie ont refusé de participer aux consultations.
Pour l’instant, chaque jour qui passe sans un gouvernement doté des pleins pouvoirs ne fait qu’empirer une situation économique déjà compliquée qui touche la vie de tous les Roumains. Qui plus est la Commission européenne attendait au moins un projet de paquet de mesures visant à réduire le déficit budgétaire. Selon les analystes de CFA Roumanie, une association mondiale de notation des investissements, malgré la forte hausse de l’indicateur de confiance en mai, le risque pour l’économie reste élevé, notamment en raison du déficit budgétaire qui ne peut plus être maintenu. D’ailleurs la possibilité d’une récession n’est pas exclue. Le taux de change moyen devrait atteindre les 5,17 lei pour un euro, mais la Roumanie ne sera pas dégradée par les agences de notation internationales en matière d’investissement, prédit CFA.