La Roumanie demeure un pays recommandé aux investisseurs.
L’agence de notation Fitch a reconfirmé la note souveraine de la Roumanie au niveau de BBB-/F3 pour la dette à long et court terme en devises, avec des perspectives négatives.
Ştefan Stoica, 18.08.2025, 14:04
Précédé par un premier paquet de mesures fiscales dures adoptées par le gouvernement de Bucarest et par l’élaboration d’un deuxième, l’évaluation de l’agence internationale Fitch au sujet de la perspective des finances publiques et de l’économie roumaine était attendue avec une bonne dose d’inquiétude. Et finalement, dans la nuit de vendredi à samedi, Fitch a annoncé avoir reconfirmé la note souveraine de la Roumanie au niveau BBB-/F3 pour la dette à long et court terme en devises, mais a décidé de maintenir la perspective négative. La décision de reconfirmer la note souveraine repose sur le statut de membre de l’Union européenne, ainsi que sur l’afflux de capitaux en provenance de l’UE, qui favorisent le financement extérieur, ainsi que sur l’évolution positive du PIB par rapport au nombre d’habitants. D’autres facteurs ayant contribué à ce résultat ont été les indicateurs de gouvernance, qui se situaient à des niveaux supérieurs à ceux des pays ayant la même note.
La perspective est malheureusement toujours négative
Et pourtant la perspective négative reflète la détérioration significative des finances publiques de la Roumanie, mise en évidence par un important déficit budgétaire et une augmentation rapide de la dette publique par rapport au PIB.
« Les points forts qui ont conduit au maintien de la notation et de la perspective sont équilibrés par rapport aux déficits importants et persistants du budget de l’Etat et du compte courant, à la hausse rapide de la dette publique, à la polarisation politique et à une dette extérieure plutôt élevée », a réagi le ministère des Finances dans un communiqué.
Les prévisions de l’agence Fitch sont liées à une croissance économique estimée à 0,7 % en 2025 (similaire à celle rapportée en 2024) et une progression de 1,2 % au cours des deux années suivantes, soutenue par les fonds européens et par le redressement de l’économique de la zone euro. Selon l’Eurostat, la Roumanie a rapporté la croissance économique la plus élevée de l’Union européenne au cours du deuxième trimestre de cette année, soit de 1,2 % par rapport aux trois mois précédents.
Les futures actions du gouvernement de Bucarest sont cruciales.
Selon l’Institut national de la statistique, le PIB de la Roumanie a enregistré une hausse de 0,3 % au cours du deuxième trimestre de l’année 2025 par rapport au même trimestre de l’année précédente. En ce qui concerne l’évolution de la dette publique, l’agence Fitch table sur un taux qui dépassera les 63 % du PIB en 2027. Selon les experts internationaux, les facteurs qui pourraient améliorer la note ou les perspectives du pays sont une consolidation budgétaire continue et une réduction soutenue du déficit budgétaire, une diminution de la dette publique par rapport au PIB, une hausse du niveau du compte courant grâce à la réduction de la dette extérieure et une réduction des risques de financement extérieur. Par contre, les facteurs qui pourraient faire baisser la note de la Roumanie seraient l’absence de consolidation budgétaire suffisante à moyen terme, l’augmentation significative de la dette publique par rapport au PIB et l’impact négatif des déficits excessifs sur la crédibilité des politiques publiques, ainsi que sur la stabilité macroéconomique et sur la liquidité extérieure.
Pourquoi il est important que la Roumanie reste un pays « recommandé aux investisseurs ».
« Maintenir la notation « recommandé aux investisseurs » est crucial pour la Roumanie, compte tenu des fortes pressions budgétaires et fiscales. Cette notation influence directement les coûts de financement sur les marchés nationaux et internationaux, ainsi que l’intérêt des investisseurs pour acheter des obligations d’Etat roumaines », a souligné le ministère roumain des Finances.