Le Premier ministre roumain en visite à Bruxelles
Le Premier ministre roumain, Ilie Bolojan, a rencontré trois commissaires européens à Bruxelles.
Leyla Cheamil, 23.09.2025, 11:28
La Commission européenne a salué lundi les efforts du gouvernement de Bucarest pour rééquilibrer la situation budgétaire du pays, en appelant toutefois à poursuivre les réformes afin de consolider la stabilité et d’assurer la viabilité des finances publiques. C’est l’une des principales conclusions de la visite du Premier ministre Ilie Bolojan à Bruxelles, où il a rencontré trois commissaires européens. À l’issue de ces discussions, le chef du gouvernement a confirmé la poursuite du programme de réformes. Avec Valdis Dombrovskis, commissaire chargé de l’économie, il a notamment évoqué les mesures destinées à réduire le déficit budgétaire élevé de la Roumanie, un échange jugé crucial alors que Bucarest prépare une rectification budgétaire. Le Plan national de relance et de résilience (PNRR), récemment amendé et transmis à la Commission pour débloquer des financements supplémentaires destinés à relancer les projets retardés, a également été au cœur des débats, dans la mesure où il est étroitement lié à la consolidation des finances publiques.
Projets militaires et d’infrastructures dans le cadre de l’initiative SAFE
Au-delà des enjeux budgétaires, les discussions de Bruxelles se sont déroulées dans un contexte où Bucarest cherche à regagner la confiance de ses partenaires européens et à éviter la suspension de certains financements. Avec Andrius Kubilius, commissaire chargé de la défense, Ilie Bolojan a examiné une série de projets d’un montant total de près de 17 milliards d’euros, que la Roumanie ambitionne de mettre en œuvre d’ici 2030. Ces projets, financés dans le cadre du programme européen SAFE, incluent à la fois des initiatives strictement militaires et des investissements à double usage, comme la construction d’autoroutes dans l’est du pays. Bucarest doit finaliser et soumettre ses propositions d’ici novembre, délai commun à l’ensemble des États membres. La Commission procédera ensuite à une évaluation, les premiers financements étant attendus au premier trimestre 2026. Le programme SAFE prévoit en outre un délai de grâce de dix ans pour le remboursement, des taux d’intérêt compétitifs et des possibilités de partenariats bilatéraux avec des pays tiers afin d’élargir l’éligibilité des projets.
Fonds européens et compétitivité sociale et économique
La dernière rencontre du Premier ministre a eu lieu avec Roxana Mînzatu, commissaire roumaine aux affaires sociales et vice-présidente de la Commission. Les deux responsables ont discuté de la future architecture budgétaire de l’Union, dont la Roumanie devrait bénéficier sous forme de fonds non remboursables. La Commission a proposé une nouvelle structure pour ce budget, et Bucarest, comme les autres États membres, prépare sa position à la fois en vue des négociations au Conseil et pour optimiser son accès aux financements européens. Les échanges ont également porté sur l’initiative SAFE et sur les opportunités offertes par le marché intérieur, notamment dans les domaines de la compétitivité, de l’éducation et de la création d’emplois, autant de leviers essentiels pour soutenir la croissance et renforcer la cohésion sociale en Roumanie.