Motion de censure rejetée
La motion de censure contre le gouvernement de Bucarest et son projet de réformes a été rejetée.
Mihai Pelin, 16.12.2025, 12:33
Le gouvernement de coalition pro-européen dirigé par le Premier ministre libéral Ilie Bolojan a résisté à une nouvelle motion de censure soumise au Parlement. Pourtant, l’opposition populiste et ultranationaliste n’a pas réussi à réunir les 232 voix nécessaires pour destituer le gouvernement. La motion n’a recensé que 139 voix pour et deux contre. Les parlementaires des partis au pouvoir y ont été présents, ce qui a assuré le quorum, mais ils n’ont pas voté. L’opposition a reproché au gouvernement sa mauvaise gestion de secteurs tels la justice, la santé, l’éducation et l’administration publique. Elle a également souligné que l’inflation avait entraîné une baisse du pouvoir d’achat des citoyens, que la santé et l’éducation étaient sous-financées et que le développement régional stagnait en raison d’une incompétence systémique.
Le Premier ministre Ilie Bolojan a rejeté toutes ces accusations, affirmant que les réformes étaient indispensables. Sans reformes, la Roumanie perdrait la confiance des marchés financiers.
Ilie Bolojan : « Aurions-nous dû laisser la Roumanie en crise ? Aurions-nous dû poursuivre les dépenses publiques et majorer le déficit ? Aurions-nous dû négliger la défense et laisser la Roumanie vulnérable ? Cette motion prouve que ses signataires ne comprennent pas le contexte économique, social et géopolitique actuel. »
Du côté de l’opposition, le président de l’Alliance pour l’Union des Roumains, George Simion, a déclaré qu’au lieu de véritables réformes, le Premier ministre soutenait des personnes inexpérimentées à la tête de l’Etat roumain.
George Simion : « Vous avez choisi de taxer les serres, les granges et les hangars agricoles, au lieu de vous débarrasser des parasites qui siègent aux conseils d’administration et qui dirigent l’Etat roumain. »
Des critiques sont également venues du parti SOS Roumanie.
La députée Ana MarcelaBaş : « Le gouvernement Bolojan compte sept ministres qui faisaient partie du gouvernement Ciolacu II, qui a mené le pays au chaos, un gouvernement qui a plongé la Roumanie dans la dette. »
En réponse, les partis de la coalition au pouvoir ont évoqué la responsabilité du gouvernement. Le député Parti Social Démocrate AlexandruMihaiGhigiu a souligné que les ministres sociaux-démocrates avaient fait preuve de rigueur politique et professionnelle.
AlexandruMihaiGhigiu : « Ils ne sont pas venus pour occuper des postes, mais pour travailler. Les ministres sociaux-démocrates ont démontré ce que signifie la responsabilité de gouverner. »
La motion simple – adoptée, mais sans conséquences
Par ailleurs, une autre motion, cette fois-ci simple, à l’encontre de la ministre de l’Environnement, Diana Buzoianu (Union Sauvez la Roumanie), a été adoptée par le Sénat, avec le soutien notable d’élus sociaux-démocrates. Ceux-ci ont voté pour la motion, bien qu’ils fassent partie de la même coalition gouvernementale.
Les signataires de cette motion demandaient la démission de Diana Buzoianu suite aux coupures d’eau dans plusieurs localités de deux départements du sud du pays. Elle a rejeté les accusations de l’opposition et affirmé que cette motion n’était pas un document politique, mais une manœuvre malhonnête visant à trouver des coupables imaginaires plutôt que des solutions. Elle a imputé la crise de l’eau potable aux autorités locales.