Quelles garanties de sécurité pour l’Ukraine ?
Ces jours-ci, l’Europe fait les premiers pas pour établir des garanties de sécurité solides pour l’Ukraine. Voici le message du président roumain et d’autres responsables, transmis à l’issue des deux réunions des leaders européens tenues mardi en visioconférence.
Daniela Budu, 20.08.2025, 12:56
Le message du président roumain, Nicusor Dan
« La Roumanie contribuera à assurer des garanties solides de sécurité pour l’Ukraine, qui seront mises en place par le biais d’une coopération étroite entre l’Europe et les Etats-Unis », a déclaré mardi le président roumain, Nicuşor Dan, à l’issue d’une visioconférence des membres de la Coalition des volontaires et d’une autre du Conseil Européen. Dans un message transmis sur les réseaux sociaux, le chef de l’Etat roumain a souligné qu’il s’agissait d’un investissement dans la sécurité de l’Europe tout entière, pas seulement de l’Ukraine. A son avis, l’implication du président américain Donald Trump dans un accord de paix pour l’Ukraine est essentielle et toute paix doit être juste et durable, le rôle de l’Europe y étant tout aussi « crucial ». Aux dires du président roumain, la coordination transatlantique reste « l’atout le plus fort » pour décourager l’agression de la Russie, qui doit arrêter de tuer des civils si elle est vraiment engagée à conclure la paix.
En même temps, il faut maintenir les sanctions contre Moscou, estime encore le président roumain, voire les intensifier avant d’atteindre un accord de paix. « Il faut garantir le retour immédiat de tous les enfants ukrainiens kidnappés et la Roumanie continuera à soutenir cet effort », a insisté Nicusor Dan.
Trois conclusions des réunions des leaders européens
Les deux réunions mentionnées ont abouti sur plusieurs conclusions, dont celle que les Etats-Unis s’intéressent à la guerre en Ukraine et à la sécurité de l’Europe, ce qui est une très bonne chose. Autre conclusion : « une réunion à trois – Etats-Unis, Ukraine, Russie – est plus proche que jamais », a transmis le président roumain. Et ce n’est pas tout, « La 3e conclusion en est que le monde occidental est unanime à ce sujet, dans le sens qu’il s’agit d’une guerre d’agression, que l’Ukraine est la victime de cette guerre », lit-on dans le message présidentiel. « Lutter pour la paix signifie respecter l’ordre international » estime encore Nicusor Dan, qui a aussi mentionné que plusieurs rencontres avaient précédé les discussions, lundi, entre le président américain, Donald Trump, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, aux côtés de plusieurs leaders européens. « On a montré que l’Europe était unie et que tous les 7 leaders européens présents sur place ont parlé d’une seule voix : mettre de la pression sur l’organisation d’une réunion à trois », a expliqué le chef de l’Etat roumain.
Plus encore, selon lui, les pays de l’Occident, y compris les Etats-Unis, se penchent déjà sur les manières d’assurer la paix sur le long terme, au moment où la guerre est finie.
La position de la Roumanie
Et la Roumanie dans tout cela ? Eh bien c’est dans ce contexte que lundi, la cheffe de la diplomatie roumaine, Oana Ţoiu, s’est entretenue avec la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, afin « d’aligner les efforts de paix et les pas suivants à faire au niveau européen ». L’occasion pour la ministre roumaine de préciser que « pour la Roumanie, assurer une paix de longue durée, et pas seulement une pause à durée non-déterminée dans la guerre, ainsi que les implications pour la mer Noire sont essentielles dans ce processus. Nous appuyons une voix forte, commune de la Coalition des volontaires ».
Le message d’Antonio Costa, président du Conseil Européen
Et justement, mardi, tous les leaders de pays membres de la Coalition des volontaires ont reconfirmé leur soutien à l’Ukraine. Le président du Conseil Européen, Antonio Costa, a d’ailleurs affirmé que la principale garantie de sécurité pour Kiev devait être la possibilité pour l’Ukraine d’avoir des forces armées capable de défendre sa souveraineté. Parmi les autres priorités, il a nommé : arrêter les massacres, faire avancer les échanges de prisonniers et garantir le retour en Ukraine des milliers d’enfants kidnappés par la Russie. En même temps, le processus d’adhésion de Kiev à l’UE doit avancer et l’Europe doit faire partie de toute négociation de paix, aux côtés de l’Ukraine, de la Russie et des Etats-Unis, étant donné que sa sécurité est également en question. Autant de messages transmis ces jours-ci par les leaders européens concernant les négociations de paix en Ukraine. (trad Valentina Beleavski)