Y aura-t-il des hausses de taxes et impôts?
Les autorités de Bucarest sont en train de chercher des solutions pour réduire le déficit budgétaire.
Daniela Budu, 28.05.2025, 11:41
Tout de suite après la victoire aux élections présidentielles, le président Nicusor Dan déclarait que la priorité immédiate était de réduire le déficit budgétaire de la Roumanie pour éviter une dégradation de la note du pays, dégradation qui entraînerait à son tour la baisse significative de la confiance des investisseurs. Il soulignait aussi qu’il ne souhaitait pas voir les impôts augmentés, préférant trouver des mesures fiscales plus efficaces et réduire les dépenses publiques.
Récemment, le ministère des Finances de Bucarest a fait savoir qu’au cours des 4 premier mois de 2025, la différence entre les recettes budgétaires et les dépenses s’est chiffrée à 55 milliards de lei (environ 11 milliards d’euros), soit un déficit budgétaire de 2,95 %. Par conséquent, d’ici la fin de l’année, la Roumanie devrait réduire son déficit d’au moins 30 milliards de lei (6 milliards d’euros), sinon elle risque de perdre des fonds européens importants. A la fin de l’année en cours le déficit devrait donc se situer à 7 % du PIB.
Des réformes urgentes, un État plus souple
C’est dans ce contexte difficile que le nouveau chef d’Etat, Nicusor Dan, s’est entretenu mardi avec le ministre des finances, Tanczos Barna, qui lui a présenté la situation du budget et de l’exécution budgétaire pour 2025 et les mesures déjà prises en vue de la réduction des dépenses et de la consolidation fiscale. L’occasion pour le président roumain de réitérer la nécessité pour la Roumanie d’avoir un gouvernement à pleins pouvoir aussi vite que possible, qui soit capable à continuer les mesures de consolidation fiscale. Selon lui, il est possible d’atteindre les objectifs de déficit assumés uniquement en prenant des mesures fermes, par la réduction des dépenses et par la création d’un Etat plus souple.
De son côté, le ministre Tanczos Barna estime que « l’exécution budgétaire des 4 premiers mois de l’année témoigne d’un défi immense à relever : celui d’assurer les ressources en revenus pour maintenir le rythme des investissements et le paiement des salaires et des pensions de retraites majorées l’année dernière ». Néanmoins, les chiffres montrent aussi que l’économie roumaine a la capacité de générer des revenus substantiels, même durant une période marquée par des défis, estime encore le ministre. Selon Tanczos Barna, il est nécessaire d’avoir un engagement plus ferme pour atteindre un équilibre durable entre recettes et dépenses.
Vers une hausse inévitable des impôts ?
A son tour, le président du Conseil Fiscal, Daniel Daianu, considère ce déficit budgétaire comme « une gangrène sur le corps de l’économie et de la société roumaines », estimant illusoire l’idée de pourvoir y remédier uniquement en réduisant les dépenses. En somme, il est d’avis que la hausse de certaines taxes et impôts est inévitable.
Daniel Daianu : « Ceux qui sont favorables à la thèse selon laquelle il est possible de corriger le déficit uniquement en réduisant les dépenses, ne font que poursuivre une chimère. Cela n’est pas possible. A mon avis, l’augmentation des recettes fiscales au budget de l’Etat par la hausse de plusieurs taxes et impôts ne peut pas être évitée ».
Rappelons pour terminer, que fin 2024, la Roumanie affichait le plus grand déficit budgétaire de l’UE, à savoir 9,3 %, étant d’ailleurs placée sous procédure de déficit excessif depuis 2020. (trad. Valentina Beleavski)