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Architectes et entrepreneurs en construction de Galaţi à l’entre-deux-guerres

La ville de Galaţi, dont la première mention
officielle remonte à 1445, a toujours été un port danubien important. Mais la
période la plus importante et la plus riche de son histoire fut comprise entre 1837
et 1938, lorsqu’elle devint port franc (de 1837 à 1883) et accueillit ensuite
la Commission européenne du Danube jusqu’en 1938. Durant ces cent ans, la ville
se développa à un rythme effréné, des banques renommées, des agences navales,
des compagnies internationales et des consulats s’y installant les uns après
les autres. Cet essor s’est aussi traduit par l’existence d’une population de
classe moyenne, dont le raffinement et la richesse sont encore visibles dans
des bâtiments érigés par des architectes célèbres, roumains et étrangers. Car Galați
a toujours été une ville multiculturelle. Malheureusement, les guerres et le
régime communiste ont changé son visage, mais les archives gardent les noms des
architectes et les plans des constructions qu’ils ont imaginées. Ainsi, le nom
de Francisc Viecelli, architecte local d’origine italienne, a-t-il refait
surface.

Architectes et entrepreneurs en construction de Galaţi à l’entre-deux-guerres
Architectes et entrepreneurs en construction de Galaţi à l’entre-deux-guerres

, 28.08.2022, 06:20

La ville de Galaţi, dont la première mention
officielle remonte à 1445, a toujours été un port danubien important. Mais la
période la plus importante et la plus riche de son histoire fut comprise entre 1837
et 1938, lorsqu’elle devint port franc (de 1837 à 1883) et accueillit ensuite
la Commission européenne du Danube jusqu’en 1938. Durant ces cent ans, la ville
se développa à un rythme effréné, des banques renommées, des agences navales,
des compagnies internationales et des consulats s’y installant les uns après
les autres. Cet essor s’est aussi traduit par l’existence d’une population de
classe moyenne, dont le raffinement et la richesse sont encore visibles dans
des bâtiments érigés par des architectes célèbres, roumains et étrangers. Car Galați
a toujours été une ville multiculturelle. Malheureusement, les guerres et le
régime communiste ont changé son visage, mais les archives gardent les noms des
architectes et les plans des constructions qu’ils ont imaginées. Ainsi, le nom
de Francisc Viecelli, architecte local d’origine italienne, a-t-il refait
surface.







C’est l’historienne de l’art Daniela Langusi qui a
redécouvert cet auteur de plusieurs bâtiments emblématiques de la richesse et
de l’intense activité économique de Galați à l’entre-deux-guerres : « Je ne crois pas qu’on puisse l’appeler architecte. En 1932, il avait
fait une demande pour obtenir une carte professionnelle d’architecte, faisant
référence à la nouvelle loi d’organisation et de fonctionnement du Corps des
architectes, mais il ne l’a pas obtenue. La mairie de Galați lui a pourtant
délivré un certificat sur lequel apparait son nom complet: Francesco Vittorio
G. Viecelli. Un nom italien, car il était d’origine italienne, mais, en fait,
il est né à Filești, dans le département de Covurlui, l’actuel département de Galați.
Il est né en 1891 et il a obtenu la nationalité roumaine en 1933. D’après ces
documents, nous pouvons déduire qu’il a commencé à travailler en 1919, donc
vers l’âge de 28 ans. (…) Il obtient donc la nationalité roumaine en 1933 et en
1935 il fait une nouvelle demande d’attestation de sa qualité d’architecte
constructeur. Il est à nouveau refusé. On ne lui reconnait que la qualité de
constructeur dessinateur d’architecture autorisé, ce qui veut dire, à mon avis,
qu’il n’était pas un architecte en bonne et due forme ».






Malheureusement, la plupart des édifices dessinés
par Viecelli n’existent plus aujourd’hui, tout comme la plus grande partie du
centre historique de Galați. Les recherches dénichent pourtant, dans les
archives, des plans et des dessins qui permettent de retrouver le visage de
bâtiments disparus.






Daniela Langusi a récupéré ainsi une liste des
ouvrages de Francisc Viecelli : « Nous avons une liste de neuf particuliers et
une fabrique, dénommée « Talpa/La semelle ». Une fabrique de
chaussures, qui n’existe plus, mais qui fabriquait des chaussures militaires,
pour l’armée. Dans les archives de la ville, j’ai trouvé la demande de permis
de construire de 1925. Dans le dossier, nous avons les plans signés par Viecelli.
(…) Les plans d’architecture ont été finalisés sur le permis de construire. Ce
qui est intéressant c’est que la fabrique demande ce permis, affirmant que l’exécution
des travaux sera dirigée par un ingénieur. (…) La fabrique se trouvait à la
périphérie de la ville, dans une rue Șanțului, qui est l’actuel boulevard George
Coșbuc. (…) C’est une architecture
plutôt simple, mais je voudrais attirer l’attention sur les fenêtres dont
l’encadrement est rectangulaire. (…) Il utilise cet effet de fenêtre à la
française, constituée de battants. (…) C’est un détail de style que nous
retrouvons aussi dans d’autres ouvrages de Viecelli. (…) En 1925, la fabrique
« Talpa » fait une demande de permis de construire un bâtiment de 350
mètres carrés, avec rez-de-chaussée et étage, à destination de logements,
bureaux et ateliers ».









Les mêmes recherches dans les archives aident à
reconstituer le visage passé du centre de la ville de Galați, une zone à
proximité de laquelle se trouvaient de nombreux édifices conçus par Viecelli.







Daniela Langusi nous fournit des détails : « Là se trouvait une place ronde, la place Royale, sur laquelle
débouchaient six rues très importantes, dont la rue Domnească, (…) et une
autre, qui est aujourd’hui encore la deuxième plus importante artère de la
ville sur la direction est-ouest(…). Cette zone centrale a également subi les
bombardements de la deuxième guerre mondiale et, en plus, après le 23 août 1944,
l’armée allemande, qui y avait un QG très important, a jugé utile de faire
sauter des édifices de ce périmètre. À la fin de la guerre, tout le centre
était pratiquement rasé. Les autorités de la ville d’après 1945 ont considéré
bon de reconstruire cette partie de la ville avec des bâtiments et des
immeubles d’un tout autre type, ce qui a entièrement changé les lieux, qui
n’ont plus aucun rapport avec la ville d’autrefois ».







Les barres d’immeubles à plusieurs étages
communistes ont remplacé les raffinées villas privées du passé, et l’ancienne
image de la ville n’a pas survécu dans la mémoire collective de ses habitants.
Et pourtant, une des maisons dessinée par Viecelli vers la fin des années 1920
a survécu à la débâcle: c’est la maison de Cristache Teodoru, située en face du
Palais de Justice, construit en style néo-roumain, et qui abrite l’Université
du Bas Danube.






Daniela Langusi nous présente le seul immeuble
encore debout de ceux imaginés par Francisc Viecelli : « Que
reconnaissons-nous là ? Nous reconnaissons le style simple, le traitement
des fenêtres avec les six battants disposés de façon asymétrique. Mais ici,
l’encadrement n’est plus rectangulaire, il est en demi-cercle. (…) Je ne sais
pas si c’est une demande du propriétaire ou bien si elle est la seule maison
dont Viecelli a choisi de traiter les fenêtres ainsi. Nous remarquons aussi
cette ceinture en bas-relief avec des motifs floraux végétaux. La maison a été
rénovée. (…) Le rez-de-chaussée est très haut, avec une ceinture de type socle
pour maison rehaussée. (…) Son propriétaire, l’avocat Cristache Teodoru, a
aussi occupé les fonctions de maire de Galaţi entre 1928 et 1931 et puis entre
1932 et 1933 ».







Les informations plus détaillées sur le constructeur
roumain d’origine italienne Francisc Viecelli, manquent pour l’instant à
l’appel. D’autres recherches devront mettre en lumière aussi bien son activité
que le passé de Galaţi, la ville-port sur le Danube. (Trad. Ileana Ţăroi)

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