Iași, la ville des créateurs
C’est également un centre
universitaire et de l’industrie des TIC les plus importants de Roumanie. Nous
découvrons donc une ville où l’histoire et le présent s’entremêlent
harmonieusement dans un produit touristique unique.
Daniel Onea, 11.05.2023, 12:23
C’est également un centre
universitaire et de l’industrie des TIC les plus importants de Roumanie. Nous
découvrons donc une ville où l’histoire et le présent s’entremêlent
harmonieusement dans un produit touristique unique.
Mihai Bulai est le
président de l’Association Destination Iasi et maître de conférences à la
Faculté de Géographie et Géologie de l’Université « Alexandru Ioan
Cuza ». Après six ans passés en Europe de l’Ouest, Mihai Bulai est rentré
en Roumanie pour mettre sur pieds des projets dans la capitale de l’ancienne
principauté de Moldavie. A présent, il affirme que la ville de Iasi est une très
belle destination, une ville avec une riche culture qui est très adaptée au
concept d’escapade urbaine d’au moins trois jours. L’aéroport de Iasi est le
troisième de Roumanie et il relie la ville aux plus importantes destinations
européennes. Et notre voyage commence justement devant l’université :
Mihai Bulai : « Je
commencerai par un tour de la « Salle des pas perdus ». Avec ses 120
mètres, c’est le corridor le plus long d’une institution de Roumanie, où le
peintre d’Olténie Sabin Balasa a réalisé
dans les années 1960 la plus belle galerie de peintures murales. L’histoire des
Roumains, les mythes et les légendes de l’espace roumain y sont présentées d’une
manière très créative. Au lieu de présenter notre passé par des histoires
écrites, j’emmènerais les touristes admirer les illustrations. Elles sont
énormes, ayant quatre mètres de haut. Je continuerais par la vieille
bibliothèque, qui se trouve dans le même bâtiment et que des gens du monde
entier ont voté parmi les plus belles au monde. Si vous tapez sur les moteurs
de recherche « les bibliothèques les plus majestueuses au monde »
vous découvrirez que sur les 60 telles bibliothèques au monde, la notre se
retrouve parmi les 30 premières. Puis, je mentionnerais ce que la BBC a appelé
le bâtiment le plus beau de Iasi et un des sept théâtres les plus beaux du
monde. Le théâtre de Iasi est deuxième sur cette liste. Sa façade est très
intéressante, puisqu’elle combine les styles Néoclassique et Belle époque de la
fin du 19e siècle, alors que la salle est en style baroque. C’est un
style baroque avec des décorations en stuc doré, avec des peintures sur les
murs. C’est une expérience à part, puisqu’on y organise non seulement des
visites, mais aussi des pièces de théâtre et des spectacles d’opéra. Les pièces
sont en langue roumaine, c’est pourquoi je les recommande plutôt aux locuteurs
de roumain. Pour ceux qui ne parlent pas le roumain, l’idéal serait de suivre
un spectacle d’opéra. L’Opéra national roumain de Iasi propose de spectacles
extraordinaires dans la grande salle du théâtre. Imaginez qu’ils réunissent
quelque 700 personnes en salle et quelque 200 autres sur scène. Donc, il s’agit
de spectacles incroyables d’opéra et d’opérette. »
Mihai Bulai, président de
l’Association Destination Iasi nous propose aussi de découvrir un nouveau site
touristique de la ville, appelé la Maison des Musées :
« Il parle
du communisme et plus précisément de l’enfance à l’époque communiste, un sujet
assez délicat, plutôt difficile à aborder dans la Roumanie post-communiste. Il
s’agit aussi d’une approche créative et contemporaine de la poésie et de la littérature.
Nous nous sommes habitués peut-être à parler uniquement d’Eminescu (le poète
national des Roumain qui a vécu dans cette ville), de la société Junimea (des
jeunes prosateurs) et de la période du 19e siècle. Mais en fait, cette
ville s’enorgueillit d’une multitude de poètes et écrivains très appréciés que
nous retrouvons dans ce musée. Il propose aussi une réconciliation avec notre
passé, puisque Iasi a été la scène d’un épisode moins heureux. Durant la
Seconde guerre mondiale, une page de l’Holocauste européen y a été écrite. Une
semaine durant, les Juifs de la ville ont été soumis à un pogrome. Mais voilà
qu’après tant d’années, la ville réussit une réconciliation avec le passé et
produit une exposition spéciale consacrée à ces moments-là. Puis, il est très
important de faire une randonnée à pied. Nombre d’itinéraires partent de la
Place de l’Union, sise au centre-ville. Nos guides proposent souvent des
itinéraires thématiques, des itinéraires en plein air consacrés à
l’architecture, à la position géographique de chaque site. On découvre ainsi
les fonctions actuelles des bâtiments, la vie des habitants, la gastronomie
locale. Et pas en dernier lieu, je mentionnerais la richesse religieuse de la
ville. Iasi est une des capitales du pèlerinage orthodoxe, puisque la
cathédrale métropolitaine accueille les reliques de la Sainte Parascève, une
sainte qui a vécu il y a 1 000 ans à Constantinople, ou dans ses alentours.
C’est à Iasi qu’il existe aussi des monastères urbains entourés de murailles.
Par exemple, Golia et Barboi et ou encore l’église du Saint Spiridon sont
entourés de murailles qui leurs donnent un aspect de véritables forteresses.
Sur les collines, les monastères de Galata et de Cetatuia ressemblent également
à des châteaux forts. D’ailleurs, ces lieux de culte ont été aussi des palais
princiers. »
En visitant ces églises
et monastères vous découvrirez des nécropoles nobiliaires, des peintures
murales à part, mais aussi un patrimoine particulièrement riche qui témoigne de
l’effervescence culturelle du passé de la ville d’Iasi. De nos jours, la ville
se fait également remarquer par un agenda riche en événements, affirme Mihai
Bulai, président de l’Association Destination Iași.
« La littérature est au coeur de la vie culturelle de
Iasi, puisque nous accueillons un festival appelé « Filit », le
Festival International de littérature et de traduction. Cette année il aura
lieu du 18 au 22 octobre et réunira des invités internationaux de l’étranger et
beaucoup de créateurs contemporains. Iasi accueille un autre évènement
important, le Festival de théâtre pour le public jeune, prévu début octobre. La
région de la Moldavie a constamment préservé les traditions, surtout en ce qui
concerne les vêtements et les danses. Puis, le festival international de
folklore pour enfants et jeunes « Catalina » se déroule cette année
du 4 au 7 juillet prochain et réunit des enfants de tous les coins du
monde : des Andes et du Chili, jusqu’à la Corée et à la Hongrie. Chaque
année nous organisons également des festivals de musique tels « Hangariada »
ou « Rocanotherworld ». Le festival Getodava nous invite à nous rappeler
des Gètes, peuple présent sur le territoire de la Moldavie durant l’antiquité,
tout comme les Daces. Des acteurs vêtus en habits de Daces et de Romains
participent à toute sorte de reconstitutions. Et je mentionnerais aussi la
Romanian Creative Week, puisque c’est à Iasi que sont nés de grands créateurs
de mode et ce n’est donc pas un hasard que la ville accueille une semaine de la
mode fin mai. Exceptionnellement, cette année, le 24 août c’est le coup d’envoi
du Championnat des sports électroniques E-sports, de jeux vidéo, qui réunira
quelque 2 000 invités de tous les coins du monde qui s’affrontent dans le
milieu virtuel pendant deux semaines. »
Avant de terminer notre promenade à travers l’ancienne
capitale de la Moldavie, disons que l’image de marque de la ville de Iasi,
« Ville des créateurs », a remporté la première place de la
compétition « Transform Awards », soit la compétition de ce genre la
plus importante d’Europe. Sur les 3 000 projets déposés, celui de l’Association
Destination Iasi a remporté l’or du meilleur projet de l’image de marque d’une
ville européenne. Nous vous attendons donc à Iasi, « la ville des
créateurs ». (Trad. Alex Diaconescu)