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« Chez nous, en route : 4 années à nous balader »

« C’est le livre le plus beau, le plus impressionnant et le plus spectaculaire paru en Roumanie cette année. C’est un livre de journalisme, réunissant les meilleurs reportages qu’Elena et Cosmin ont réalisés ces 4 dernières années. »

« Chez nous, en route : 4 années à nous balader »
« Chez nous, en route : 4 années à nous balader »

, 03.01.2018, 14:06

« C’est le livre le plus beau, le plus impressionnant et le plus spectaculaire paru en Roumanie cette année. C’est un livre de journalisme, réunissant les meilleurs reportages qu’Elena et Cosmin ont réalisés ces 4 dernières années. »

« Ce sont des réalités d’aujourd’hui, mais la plupart d’entre nous n’ont pas eu l’occasion de les voir. »

« Avec leur caravane et leur petite chienne, qu’ils ont emmenée avec eux, ils ont réussi à faire des choses qui attireront, j’espère, l’attention des gens au pouvoir. Ils leur feront comprendre qu’il y a aussi des gens malheureux.»

« Bien qu’ils risquent de nous attrister, je pense qu’il est de notre devoir de lire ces reportages écrits avec une attention en éveil et très bien choisis. »

Voilà les avis de quelques lecteurs enregistrés lors du lancement du volume « Chez nous, en route. 4 années à nous balader », paru aux prestigieuses Editions Humanitas. Les auteurs de ce livre, la journaliste Elena Stancu et le photographe Cosmin Bumbuţ, ont renoncé à leur appartement de Bucarest, à leurs emplois et aux contrats qui leur apportaient un revenu sûr, pour vivre, depuis 4 ans, dans une caravane. Ils l’ont fait pour présenter la Roumanie à l’aide des images et des mots et pour s’informer sur les sujets qu’ils souhaitent aborder sans subir les contraintes imposées par le rythme de travail ou la politique d’une rédaction.

Avec le premier projet qu’ils ont développé en tant que journalistes à 100% indépendants, Elena Stancu et Cosmin Bumbuţ ont gagné une bourse offerte par le Centre Rosalynn Carter et par le Centre pour le journalisme indépendant. Ce projet visait l’habitude des Roumains d’utiliser la punition corporelle comme moyen d’éducation de leurs enfants. Une étude réalisée par l’organisation Sauver les enfants le confirme, d’ailleurs : en Roumanie, 63% des enfants sont victimes de la violence domestique.

Dans leur livre, « Chez nous, en route. 4 années à nous balader », Elena Stancu et Cosmin Bumbuţ présentent deux tels cas : deux familles qui vivent dans des conditions d’extrême pauvreté à Mironeasa (dans le comté de Iaşi), une localité de 5 mille habitants dont la plupart survivent avec les allocations familiales qu’ils touchent pour leurs 5, 6 ou 10 enfants, et avec des aides sociales. Nous apprenons des auteurs de ce livre que les cas des deux familles de Mironeasa, où les enfants sont éduqués par la punition corporelle, ne sont pas isolés.

Elena Stancu : « Cela fait partie du quotidien très banal d’un village moldave. Ce sont des familles comme les autres, que l’on pourrait rencontrer aussi en Olténie ou en Transylvanie ou dans de nombreuses autres régions du pays. Malheureusement, ces cas sont tout à fait ordinaires. La plupart des Roumains étant pauvres, ils n’ont pas accès à l’éducation et leurs enfants ne réussissent pas à briser ce cercle vicieux de la pauvreté. Quand nous sommes allés recueillir des informations sur le cas de la famille Cojocaru, j’ai pris des notes sur une caisse de bière, car il n’y avait pas de table dans la maison. Une des filles, la seule des 8 enfants à fréquenter et à aimer l’école, faisait ses devoirs sur le lit. Dans notre livre il y a même une photo prise par Cosmin où l’on voit la petite s’efforcer d’écrire sur le lit. Une fois devenus, à leur tour, parents, ces enfants n’auront rien d’autre à léguer à leurs enfants que cette pauvreté, dont ils avaient, eux aussi, hérité. Et ces familles ne sont pas des exceptions. Nous n’avons pas parcouru le pays pour rechercher les exceptions, c’était pour chercher la Roumanie elle-même. Malheureusement, c’est ça, la Roumanie. Seulement, ces choses sont difficiles à comprendre quand on reste dans le cocon où l’on vit à Bucarest ou à Cluj ou à Craiova. »

Cosmin Bumbuţ ajoute : « Il y a 3 ans, quand nous avons commencé à travailler ce reportage sur la violence contre les enfants, nous nous sommes rendus dans les zones pauvres, dans les prisons, mais nous avons également recueilli des informations sur des cas de violence dans des familles d’intellectuels. Nous avons effectivement rencontré des enfants d’intellectuels qui avaient subi des violences. Nous n’avons pas encore édité ce matériel, nous ne l’avons pas posté sur notre site www.teleleu.eu, mais nous nous sommes rendu compte que ça peut être pareil, chez les intellectuels. A Baia Mare, nous avons rencontré un détenu qui provenait d’une famille nombreuse et qui se rappelait comment son père le battait quand il était enfant. Un jour, son père l’a tenu par le bras, suspendu à l’extérieur du balcon et lui a dit : « C’est moi qui t’ai donné la vie, c’est toujours moi qui vais te tuer ! » Une histoire similaire nous a été racontée par la fille d’un architecte de Bucarest. »

Maria Ioniţă, une des femmes dont nous avons appris l’histoire en lisant le matériel publié par Elena et Cosmin, est morte l’été dernier. Souvent battue par son mari devant ses neuf enfants, transportée plusieurs fois à l’hôpital par les assistants sociaux, sa fin semblait prévisible pour tout le monde, « dans ce pays où personne ne se mêle des affaires d’une autre famille » – pour citer Elena Stancu.

Elena Stancu : « J’ai écrit sur ma page Facebook que les autres femmes du village, victimes de violences conjugales, vont déjà se plaindre aux assistants sociaux, en disant qu’il va leur arriver ce qui est arrivé à Maria Ioniţă. Par la suite, une personne travaillant dans un centre d’accueil pour les victimes de la violence nous a contactés pour nous dire qu’elle souhaitait collaborer avec les assistants sociaux de Baia Mare. Des représentants de l’association OvidiuRo se sont rendus dans la communauté respective et ont mis en œuvre un programme pour les enfants de maternelle. Un de nos amis, qui a lu le reportage sur Mironeasa et qui travaille dans une multinationale, a collecté des jouets et des fournitures scolaires et les a envoyés aux enfants de cette localité. Pourtant, ce n’est pas une manière de solutionner les problèmes sociaux. La Roumanie ne dispose pas d’un programme au niveau national, d’une stratégie conçue pour résoudre ces problèmes. »

Depuis 4 ans qu’ils vivent dans une caravane, Elena Stancu et Cosmin Bumbuţ se sont entretenus avec des détenus, avec des victimes de l’extrême pauvreté et de la violence, avec des personnes touchées par des déficiences, des enfants aux besoins spéciaux, des gens qui ne savent pas écrire, des Roms marginalisés par la société.

« Elena et Cosmin sont mes héros » – note l’écrivain Mircea Cărtărescu. « Elena et Cosmin – dit-il – sont partis en quête de la vie telle que nous la vivons » et de l’être humain réel, qui se révèle non pas dans le monde normalisé et apprivoisé où nous vivons, nous, les consommateurs de culture, mais dans le dénuement extrême, dans des taudis, dans une violence inouïe, dans des communautés oubliés, dans des prisons et des ghettos » – fin de citation.

Cosmin Bumbuţ : « Le pays est tel qu’il apparaît dans notre livre. Pourtant, nous sommes encore optimistes. Car parmi ceux que nous avons rencontrés, interrogés et pris en photo, il y a de braves gens. Malgré les craintes que nous avons éprouvées au début, nous avons été bien accueillis partout. Tout le monde juge les Roms et les accuse de ne rien faire pour sortir de leur situation; l’argument suprême de ceux qui jugent est le fait que eux, ils ont réussi dans la vie, ils ont terminé une faculté, ils ont un emploi bien payé. Les autres devraient donc en faire autant. Seulement, d’après ce que nous avons pu voir durant ces 4 années, tout le monde ne peut pas atteindre ce niveau. Oui, il y a de l’optimisme dans ce que nous avons vu et écrit. Seulement, la Roumanie est telle que nous la voyons dans ce livre et non pas comme on se l’imagine en restant dans son cocon. » (Trad. : Dominique)

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