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Le risque de pauvreté en Roumanie

Les données Eurostat pour 2023 montrent qu'en Roumanie le risque de pauvreté ou d'exclusion sociale des enfants a augmenté de 0,4% entre 2020 et 2021.

Le risque de pauvreté en Roumanie
Le risque de pauvreté en Roumanie

, 10.01.2024, 13:03

Les données Eurostat pour
2023 montrent qu’en Roumanie le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale des
enfants a augmenté de 0,4% entre 2020 et 2021. On parle d’un taux de 41,5%, le plus
élevé de l’UE. En deuxième place des pays dans lesquels le risque de pauvreté
et d’exclusion des enfants est le plus élevé on trouve l’Espagne. A l’opposé,
la Finlande et le Danemark ont les taux les plus faibles, 13 et 14%. En Roumanie
les zones rurales sont bien plus touchées que les zones urbaines. En 2021, le
risque de pauvreté ou d’exclusion sociale des enfants était de 16,1% dans les
grandes villes, de 30,7% dans les petites villes et les banlieues et de 50,1%
dans les zones rurales. La crise économique des deux dernières années a affecté
les plus jeunes au point que certaines familles, dont les revenus ont
dramatiquement chuté, ne peuvent plus leur acheter de vêtements et de
chaussures. A l’échelle européenne, les enfants roumains sont ceux qui ressentent
le plus durement l’impact de l’inflation dans leur vie quotidienne. Dans ce
contexte, les ONG jouent un rôle essentiel. Nous nous sommes entretenus avec Gabriela
Alexandrescu, présidente exécutive de l’ONG Salvați Copiii, en français Sauvez
les enfants, qui vient en aide depuis près de 30 ans aux enfants défavorisés de
Roumanie. Gabriela Alexandrescu nous explique ce qui est le plus dur pour ces
enfants.




Avant tout chose, il faut rappeler que malheureusement,
les enfants roumains sont exposés au risque de pauvreté et d’exclusion sociale.
Nous avons un ratio de 2 enfants sur 5 dans cette situation, c’est-à-dire 41,5%
des enfants, alors que le ratio à l’échelle européenne est d’1 enfant sur 4
soit environ 25%. De l’enquête que nous avons menée auprès des familles
vulnérables avec lesquelles nous travaillons, il ressort que la crise actuelle
du coût de la vie les a énormément affectés. L’immense majorité des familles,
environ 95%, rencontrent des problèmes pour satisfaire leurs besoins élémentaires
comme les traitements médicaux, l’alimentation et les vêtements pour les
enfants. Pour rentrer dans les détails, au cours de l’année qui vient de s’écouler,
71% des familles vulnérables ont renoncé aux dépenses de vêtements et de
chaussures, 24% ont réduit leurs dépenses alimentaires, ce qui est très grave,
parce que, malheureusement, la pauvreté dont nous parlons ici, celle qui impacte
les enfants, conduit à l’impossibilité pour eux de se maintenir dans le système
scolaire. Un enfant qui vit sous le seuil de pauvreté est un enfant sous-alimenté,
avec une santé fragile, avec de faibles chances de pouvoir dépasser les
vulnérabilités de son milieu. C’est pourquoi il est crucial qu’il ait accès à l’éducation
et à des politiques sociales intégrées qui viennent contrebalancer ces
vulnérabilités. La pauvreté tue l’éducation. C’est justement le nom d’une
campagne menée par l’association Sauvez les enfants : « La pauvreté
tue l’éducation ». Notre responsabilité est de réduire autant que possible
les effets de la pauvreté sur les enfants.




Les enfants dont les
parents sont partis travailler à l’étranger constituent une problématique en
soi. Qu’il s’agisse des deux parents, de l’un d’entre eux ou d’un parent isolé,
ils partent en désespoir de cause gagner leur vie à l’étranger en laissant leurs
enfants aux grands-parents. L’ONG Sauvez les enfants a travaillé avec des
dizaines de milliers d’enfants dans ce cas. Il s’agit d’une catastrophe sociale
silencieuse qui engendre des répercussions sur le long terme. Gabriela
Alexandrescu.




On sait que plus de 5 millions de roumains
ont quitté le pays pour travailler soit sur le long terme soit temporairement. Il
faut dire que plus d’un demi-million d’enfants ont vu, l’an passé, au moins l’un
de leurs parents partir travailler à l’étranger et environ un million d’enfants
roumains sont ou ont été affectés par le départ d’un de leurs parents ou des
deux parents. C’est une situation grave pour les enfants qui restent à la
maison parce qu’ils ressentent souvent le départ du parent comme un traumatisme,
le plus grand jamais ressenti, et, alors qu’ils sont émotionnellement déjà
vulnérables, ils sont plus prédisposés au risque d’abandon scolaire et à l’apparition
de troubles émotionnels et comportementaux. Nous observons ça dans notre
travail quotidien depuis 2009 et nous devons prendre en compte tous ces
aspects, parce que l’équilibre psychologique de l’enfant en est profondément
affecté. Nous rencontrons beaucoup d’enfants atteints d’anxiété, de dépression,
d’un sentiment d’insécurité, d’abandon, qui se manifestent par des troubles du
sommeil, de l’alimentation, une prise de poids ou des déséquilibres importants
du comportement. Nous nous devons d’être attentifs, de travailler de manière
adaptée avec ces enfants. Je pense notamment aux enfants dont les deux parents
sont partis ou aux familles monoparentales dont le seul parent est parti, parce
que ces enfants présentent un risque accru de régression scolaire, d’implication
dans des violences scolaires, d’absentéisme ou d’abandon scolaire. Comme je l’ai
déjà dit, c’est un traumatisme que les enfants expriment et ressentent différemment,
et nous nous devons être présents, à leurs côtés afin de les soutenir sur les
plans matériel, éducatif mais surtout émotionnel pour les aider à traverser
cette période difficile de leur vie.




Ainsi, l’ONG Sauvez les
enfants a intensifié ses programmes destinés aux enfants vulnérables. Gabriela
Alexandrescu.




En 2023, Sauvez les enfants a décidé d’intensifier
ses programmes de prévention de l’abandon scolaire, de réintégration scolaire
et de soutien socio-pédagogique pour les enfants victimes de la pauvreté. Nous
avons travaillé avec plus de 42 000 enfants. Nous avons assuré un service
direct pour 12 000 enfants, c’est-à-dire des programmes comme des
maternelles, les écoles d’été, l’école après l’école, l’école de la deuxième
chance mais aussi un soutien éducatif et social afin qu’ils puissent continuer
leurs études. Nous avons travaillé avec 10 000 autres enfants qui ont
bénéficié d’une amélioration de l’offre éducative grâce à la formation des
enseignants. Nous avons intensifié les programmes de formation destinés au corp
enseignant, environ 250 professeurs ont été cooptés pour participer à ces programmes.
Enfin, nous avons assuré de meilleures conditions d’apprentissage dans 40
écoles par le biais de rénovations, d’achat de matériel pour l’école et de
fournitures pour les enfants et de livres pour les bibliothèques scolaires. Environ
20 000 ont profité de ce programme. Auparavant, Sauvez les enfants s’était
déjà fortement impliqué dans la prévention contre l’abandon scolaire et l’amélioration
des résultats scolaires. Avant 2023, nous avons aidé environ 150 000 enfants
à aller à l’école, nous avons mis en place des heures de soutien scolaire, un
soutien matériel, un accompagnement de la famille afin que la situation des
enfants chez eux s’améliore également, pour leur assurer un cadre de vie propice
à l’apprentissage. Nous avons beaucoup investi dans la récupération scolaire
des enfants qui ne sont jamais allés à l’école ou qui l’ont quitté de manière
précoce, nous les avons aidés à réintégrer l’école, nous avons eu beaucoup de groupes
d’école après l’école, dans une vingtaine de département et à Bucarest. Nous
sommes très impliqués dans ce sens, parce qu’il est clair que sans éducation,
le présent et l’avenir d’un enfant sont incertains.





Alors que les indices de croissance de l’économie
roumaine sont en hausse constante, les populations les plus défavorisées plongent
de plus en plus dans la précarité. Les zones rurales sont particulièrement
touchées. Les associations comme sauvez les enfants, soutenues par la société
civile tentent de protéger les enfants et leurs familles dans un contexte où
les investissements publics ne permettent pas de faire face aux besoins.

Mots clés:
Carmen Uscatu și Oana Gheorghiu (sursa foto: Facebook /
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