Le courrier des auditeurs du 03.10.2025
Charlotte répond à vos messages

Fromenteaud Charlotte, 03.10.2025, 11:00
Bonjour à tous et à toutes qui nous écoutez où que vous soyez ! Je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition du Courrier des auditeurs, que je débuterais en partageant avec vous mon enthousiasme de cette semaine ! J’ai en effet participé le week-end dernier au festival Orizont Sonor, dont la deuxième édition était organisée cette année à Bucarest. Je n’avais malheureusement pas pu participer à la première qui s’était déroulée à la même époque l’année dernière à Constanţa, sur les bords de la mer Noire. Mais cette fois-ci, le festival était organisé dans la capitale, en partenariat toujours avec l’Institut français de Bucarest. J’ai donc pu assister à plusieurs discussions et ateliers très intéressants, faire de jolies rencontres bien évidemment (je vous invite notamment à découvrir le collectif Longueur d’onde de Brest qui pourrait vous intéresser, vous qui êtes passionnés de radio. Collectif qui organise son propre festival fin janvier, début février). Dimanche, dans le jardin botanique de Bucarest, des performances et discussions ont eu lieu. Le soleil était au rendez-vous. J’ai d’abord pu assister à une performance sonore live dans le jardin, avant de déambuler dans les serres pour écouter plusieurs créations sonores installées au milieu des plantes tropicales, et enfin découvrir le travail de l’artiste Sillyconductor que j’ai trouvé absolument fascinant : à l’aide de capteurs il enregistre les ondes émises par les plantes et les transforme en sons, en musique ou encore en mot. C’était tout bonnement incroyable. Le tout dans un cadre exceptionnel ! Je n’avais d’ailleurs encore jamais eu l’occasion de visiter les serres du jardin botanique. Bref, une expérience de neuitat comme on dit en roumain (innoubliable) qui m’a permis de me rappeler aussi que j’aime Bucarest. En parlant de ça, je vous propose pour débuter cette nouvelle édition, de découvrir les premières impressions d’Adèle sur Bucarest.
Je salue chaleureusement M. Aqeel Bashir qui nous écrit depuis le Pakistan un mail en anglais qui nous a beaucoup touché ici chez RRI. En voici un petit extrait émouvant « J’espère que vous allez tous bien. Aujourd’hui, je tiens à vous exprimer ma profonde gratitude. À chaque fois que je vous envoie un courriel, vous prenez le temps de me répondre et je ressens la chaleur, la sincérité et l’amour qui se lisent dans vos mots. C’est un sentiment qui transcende les mots. Dès le premier jour où j’ai écouté vos émissions et que j’ai commencé à vous écrire, vous m’avez témoigné de l’importance et du respect. C’est une chose que je n’oublierai jamais. Pour moi, vous n’êtes pas seulement une station de radio : vous êtes des amis, des compagnons et une source de bonheur. » Un grand merci à vous pour ce doux message qui nous va droit au cœur. Il est vrai que même si nous ne nous rencontrons pas, la distance géographique ne jouant pas en notre faveur, je vous rejoins tout à fait : nos auditeurs forment pour nous une grande famille, celle des ondes courtes et recevoir de tels messages de votre part à tous, où que vous soyez nous réchauffe toujours le cœur et nous donne le sentiment que notre travail continue d’avoir un sens ! Encore merci pour votre message et j’espère que notre réponse vous parviendra aussi !
Bien le bonjour à notre ami Philippe Marsan de France que nous remercions du fond du cœur pour ses rapports d’écoute nombreux et réguliers, mais aussi pour ses messages d’amitié et ses questions toujours pertinentes. Dans l’un de vos derniers message vous nous demandez « Mesures d’austérité, inflation, coupes budgétaires, voilà ce qui nous attend en France dès ce mois de septembre. Des mouvements sociaux sont annoncés, grèves, manifestations, protestations dès le 10 septembre. Et un gouvernement dont la stabilité est menacée au parlement par un manque net de majorité parlementaire. Qu’en est-il en Roumanie où les mesures prises ne semblent pas populaires non plus ? Y aura-t-il des mouvements de protestation ? du mécontentement ? des manifestations ? Les Roumains sont-ils en colère ? » La réponse est oui. Depuis les élections présidentielles en mai dernier et l’arrivée de Nicusor Dan à la tête du pays, le nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre libéral Ilie Bolojan a passé l’été à instaurer des mesures d’austérité. Evidemment, pendant les grandes vacances, les Roumains n’ont pas trop bronché, et on peut les comprendre. Mais la rentrée a été marquée par la gronde sociale croissante et par plusieurs manifestations qui s’organisent. Le personnel de santé, l’éducation, les étudiants ont lancé leur propre mouvement cette semaine en organisant des manifestations dans toutes les villes universitaires du pays pour montrer leur mécontentement face aux nouvelles mesures d’austérité… Je n’irais pas jusqu’à dire que la situation est la même qu’en France, les Roumains semblent davantage en accord avec les politiques d’austérité appuyées par le FMI et la Commission européenne. Néanmoins, ceux qui s’intéressent réellement à ce qui se passe dans leur pays ont aussi compris que ces mesures sapent les services publics à grande échelle, engendrant des inégalités supplémentaires dans un pays fonctionnant déjà à deux vitesses… La différence se joue sûrement sur deux tableaux : d’abord parce qu’après des décennies de corruption, les Roumains se sont détournés de la politique, et continuent à fonctionner en ne comptant que sur eux-mêmes, si je puis m’exprimer ainsi. Ensuite la culture syndicale en Roumanie est moins importante qu’en France, ce qui explique la difficulté des Roumains à former un mouvement de protestation organisé et cohérent. Par exemlpe, à la rentrée, de nombreux secteurs ont manifesté, mais chacun de leur côté. Cela donne donc lieu à de petits mouvements qui n’ont malheureusement pas beaucoup de poids. Enfin, les revendications sociales en France sont le plus souvent portées par la gauche. Gauche qui n’existe plus vraiment, ou très peu, en Roumanie, à cause du passé communiste du pays. Tous ces éléments combinés rendent difficiles l’émergence d’un mouvement organisé et construit, même si les Roumanies n’adhèrent pas forcément à la politique d’austérité mise en place par le gouvernement d’Ilie Bolojan.
Voilà chers auditeurs, cette rubrique touche à sa fin. Encore un grand merci à tous et toutes pour vos messages et questions qui rendent cette interaction non seulement possible, mais aussi très riche. Je vous souhaite un excellent week-end et vous dit à très bientôt !