Saint Teodor, le patron du printemps
Jadis, au mois de mars
et d’avril, juste avant l’équinoxe, la tradition consistait à répandre les
cendres des restes de l’hiver sur les sols, dans les jardins et les vergers,
afin de les rendre fertiles. L’objectif principal de ces feux était d’aider le
soleil à surmonter cet événement cosmique que représente l’équinoxe. Le calendrier
roumain traditionnel s’organise en fonction de ces différents moments de
passage existant au cours d’une année.
Ainsi, les célébrations de l’année, qu’elles aient ou non une date fixe, sont
organisées en fonction de ces changements cosmiques importants. Les mois de l’année, les saisons,
les équinoxes et les solstices sont donc souvent représentés de manière
allégorique, avec des patrons qui les gouvernent, et ce depuis l’Antiquité.
Parmi eux, Saint Teodor (Sântoader), le patron du printemps, dont l’équivalent
apparaît dans le calendrier orthodoxe roumain déjà au mois de février.
Monica Chiorpec, 03.04.2023, 14:24
Jadis, au mois de mars
et d’avril, juste avant l’équinoxe, la tradition consistait à répandre les
cendres des restes de l’hiver sur les sols, dans les jardins et les vergers,
afin de les rendre fertiles. L’objectif principal de ces feux était d’aider le
soleil à surmonter cet événement cosmique que représente l’équinoxe. Le calendrier
roumain traditionnel s’organise en fonction de ces différents moments de
passage existant au cours d’une année.
Ainsi, les célébrations de l’année, qu’elles aient ou non une date fixe, sont
organisées en fonction de ces changements cosmiques importants. Les mois de l’année, les saisons,
les équinoxes et les solstices sont donc souvent représentés de manière
allégorique, avec des patrons qui les gouvernent, et ce depuis l’Antiquité.
Parmi eux, Saint Teodor (Sântoader), le patron du printemps, dont l’équivalent
apparaît dans le calendrier orthodoxe roumain déjà au mois de février.
Florin-Ionuț Filip Neacșu, ethnologue, nous explique : « Toutes les commémorations du
mois de février sont en lien avec le Saint Teodor, qui existe aussi dans le
calendrier orthodoxe. On retrouve aussi des symboles tels que les animaux
gardés et protégés par le Saint Teodor, comme ses chevaux par exemple. Par
conséquent, on célèbre le 8 février le Saint Teodor Stratilat, et un autre Sait
Teodor – le 17 février Au printemps, on nettoie les vignes et les
vergers, très nombreux en Roumanie, et on brûle les broussailles après le
nettoyage, afin d’éliminer les insectes qui remontent à la surface de la terre
à cette période. L’objectif est aussi de protéger les hommes des morsures des
serpents ou des lézards. Autrefois, certains villageois brûlaient de l’encens
autour de leur maison afin de protéger leurs jardins des insectes et des
serpents. »
La légende populaire raconte que saint Teodor avait
douze chevaux, six noirs et six blancs, représentant les deux équinoxes de
l’année. Saint Teodor est leur gardien, et chaque année, les chevaux blancs
tentent de chasser les noirs. Jusqu’à l’équinoxe, une lutte sans merci s’engage
entre les deux troupeaux antagoniques, dont les chevaux blancs sortent
victorieux, permettant ainsi au soleil de reprendre sa course ascendante à
partir du 23 mars. Dans le calendrier traditionnel roumain, le Saint Teodor est
celui qui établit le nouvel ordre cosmique. Il guide le soleil à travers le
firmament, empêchant tout déséquilibre pouvant avoir des conséquences sur le
bon déroulement de la vie sur terre, comme les catastrophes naturelles. Même si
cette fête ne dispose pas de date fixe, ce qui explique sa disparition
progressive dans les milieux traditionnels, certaines coutumes sont encore
observées. Un bon moyen de faire revivre cette tradition ancestrale. (Trad : Charlotte Fromenteaud)