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La crise des médias en Roumanie

Freedom House note que seule une sur 7 personnes vit dans des pays où les informations politiques sont crédibles, la sécurité du journaliste est garantie, l’immixtion de l’Etat dans les médias est minime et où la presse ne subit pas de pressions économiques onéreuses.

La crise des médias en Roumanie
La crise des médias en Roumanie

, 18.06.2014, 14:01

Freedom House note que seule une sur 7 personnes vit dans des pays où les informations politiques sont crédibles, la sécurité du journaliste est garantie, l’immixtion de l’Etat dans les médias est minime et où la presse ne subit pas de pressions économiques onéreuses.



Freedom House estime que cet état de fait représente un déclin par rapport aux années précédentes, entraîné notamment par le souhait des gouvernements autoritaires de contrôler le contenu des informations, soit par le harcèlement des journalistes, soit par d’autres restrictions visant les sites d’information ou de médias sociaux. La Roumanie ne fait pas exception à cette tendance descendante, selon le rapport annuel sur la liberté de la presse publié par Freedom House, comme nous l’explique Cristina Guseth, directrice de la branche roumaine de cette organisation: « La Roumanie a reçu 41 points, étant considérée comme un pays à la presse partiellement libre. Dans ce rapport, la liberté de la presse est examinée sous trois angles: légal, politique et économique. Ce score place la Roumanie derrière la Hongrie, un pays confronté à des problèmes très sérieux à ce chapitre mais qui a obtenu 35 points. La Roumanie ressemble de ce point de vue à des pays qui ne sont pas membres de l’UE, tels l’Albanie, le Kosovo, la Macédoine ou la Bosnie. »



Dans le cas de la Roumanie, cette situation pourrait s’expliquer par le contexte économique plus spécial. Cristina Guseth: « En Roumanie, le nombre de médias est trop élevé par rapport au développement économique. La presse privée est en général soutenue par l’économie, mais en Roumanie, l’économie ne saurait soutenir tant d’institutions de presse : journaux, chaînes de radio et de télévisions privées. C’est pourquoi les médias sont hautement politisées, soit directement, lorsque les patrons sont des hommes politiques, soit indirectement. La politisation de la presse est massive et l’argent dont bénéficient les médias ne provient pas de l’économie, d’une activité économique, comme ce serait normal. Un deuxième aspect relève de la législation. Il ne s’agit pas du cadre légal, tel qu’il est écrit sur papier, mais de la manière dont la législation est mise en œuvre. Et là je me réfère au Conseil National de l’Audiovisuel qui dispose de lois mais qui ne les met pas en œuvre ».



Chaque année, la branche roumaine de l’organisation Active Watch publie son rapport FREEEX. Le document analyse la situation des médias roumains et met en évidence les causes des éventuels dérapages en matière d’indépendance de la presse. Le rapport 2013 confirme le déclin signalé par Freedom House. Răzvan Martin, représentant de Active Watch, détaille la situation enregistrée en 2013. Je commencerais par dire que l’on a sacrifié l’indépendance éditoriale et l’intérêt public, deux conséquences de la politisation excessive du marché médiatique roumain et de la configuration patronale de celui-ci. Bien des institutions de presse importantes, notamment celles qui diffusent un contenu d’intérêt public, sont contrôlées par des acteurs politiques de poids. Ils sont nombreux les cas prouvant qu’ils utilisent ces institutions pour obtenir des avantages politiques et économiques ou faire pression sur la justice ».



Une forme à part de pression est celle que certaines institutions de presse exercent sur leurs consœurs. Détails avec Răzvan Martin: « L’année dernière, on a eu deux peines de prison pour chantage prononcées à l’encontre de journalistes ou d’autres gens travaillant dans la presse. Les médias comptent parmi les sources de pression et d’intimidation de certains journalistes et activistes civiques. Un phénomène très dangereux, que nous avons signalé l’année passée, même si un cas similaire était déjà survenu en 2012, est celui des sommations transmises à d’autres journalistes leur défendant d’ exprimer des critiques à l’égard des auteurs des dites sommations. Les journalistes respectifs étaient menacés de procès au cas où ils ne s’y conformaient pas. Je trouve absurde que les représentants d’une professions qui se nourrit de la liberté d’expression menacent leurs confrères pour les empêcher de faire usage de ce droit. «



Ces « nouveautés » mises à part, notons qu’en 2013 ont continué les actions « classiques » pour ainsi dire consistant à occulter certaines informations, affirme les auteurs du rapport FREEEX. Răzvan Martin. « Parmi ces informations que l’on a cachées au grand public pour des raisons relevant de la sécurité nationale, il convient de mentionner le sujet des prisons de la CIA. Dans ce cas précis, c’est l’Etat qui a créé un blocage informationnel afin d’empêcher les journalistes de mener des investigations là-dessus. Il y a également eu les abus commis par les forces de l’ordre contre des protestataires. Et là je pense concrètement à la situation enregistrée dans la localité de Pungeşti, où plusieurs droits constitutionnels ont été violés : les droits de libre circulation, de réunion et de libre expression ».



Tout cela se passe dans un contexte où les médias traversent une période de gêne financière. Beaucoup de journaux se sont vus obligés de renoncer au format papier en faveur de l’édition électronique. Certaines télévisions privées n’en mènent pas large elles non plus, car les budgets alloués à la publicité se sont sensiblement amenuisés. Un rayon de soleil persiste toujours : encore que peu nombreux, les produits médias de haute qualité continuent à faire de l’audience, infirmant ainsi la théorie selon laquelle le divertissement facile est roi de l’audimat…(trad. : Mariana Tudose, Alexandra Pop)


Muncitori străini (foto Guilherme Cunha – Unsplash)
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